JDNet Solutions. Comment concevez-vous votre rôle en tant que D.I. ?
Jérôme Bourreau. Je considère que j'ai trois rôles principaux. Le premier est un rôle de type "projet", qui consiste à mettre en oeuvre les projets que la direction générale me demande de déployer, en réalisant les études fonctionnelles, de développement, d'intégration et les tests appropriés, tout en assurant un suivi quotidien et le support du service clientèle.

Le deuxième est le support de la structure. Nous sommes principalement répartis sur deux sites (Levallois et Nantes), mais nous communiquons aussi avec Tours, pour le service clients et Lille, pour la partie hébergement. Mon rôle, et celui de mon équipe, est donc de s'assurer que l'infrastructure et les systèmes sont toujours disponibles et de suivre le contrat d'hébergement que nous avons avec l'entité "XL" de la direction informatique voyageurs de la SNCF, qui héberge et gère le centre de réservation Socrate ainsi que quelques applications de la comptabilité de la SNCF.

Le troisième est un rôle de chef d'orchestre entre, notamment, les entités métiers et nous. Il faut en effet s'assurer que les entités métiers nous fournissent les spécifications selon le planning fixé et que nous délivrons le code aux testeurs également dans les temps. Quant aux autres entités de la SNCF, notre rôle est de faire en sorte que chacune d'entre elles nous fournisse les éléments nécessaires à la fourniture du meilleur service au client et que la compatibilité des systèmes les uns avec les autres soit optimale.

D'importants projets et travaux ont eu lieu en 2003, racontez-nous !
Oui, 2003 a été une année avec beaucoup de changements chez Voyages-sncf.com ! Nous sommes en effet devenus émetteurs de billets de train grâce à la création du Billet Imprimé, projet que nous avons mené à bien en seulement quatre mois, entre la prise de décision et la mise en ligne. Cela a été très fort chez nous et nous a permis d'accompagner le lancement des offres Dernières Minutes et Prem's de la SNCF. Sans parler en août dernier du lancement de l'offre Click and Pack en partenariat avec Expedia .

L'année 2003 a bien entendu été consacrée à l'optimisation du code Java, mais c'est un travail en continu, qui nous permet d'anticiper les goulets d'étranglement potentiels avant qu'ils ne se manifestent. Cela nous permet aussi d'optimiser notre système par rapport au système central de réservation de la SNCF, Résarail. Depuis la mise en ligne de Click & Pack, nous travaillons sur la refonte du système de réservation ferroviaire qui interviendra l'année prochaine.

Comment êtes-vous interfacés avec le système central Résarail ?
Nos serveurs sont hébergés à Lille dans le même centre informatique que le système Résarail, auquel nous accédons grâce au middleware Tuxedo. Ce logiciel assure principalement la translation de protocole (IP vers SNA).

Au dessus, nous avons notre application, constituée de plusieurs couches : les données internes, avec Oracle, l'agrégation de données en provenance de différents systèmes, et la logique applicative, avec Weblogic 5.1, que nous basculerons sur la version 6.1 l'an prochain. Sans oublier les frontaux Apache et, au milieu, l'infrastructure réseau pour gérer la charge, la répartir (load balancing) et assurer la sécurité (pare-feu).

Que prévoyez-vous sur 2004 en termes de refonte ?
Sur 2004, nous allons mettre en place la V8 de notre application. C'est une refonte complète, nous repartons presque de zéro. Nous allons également étendre notre offre en marque blanche "Ravel Affaire" qui, pour le moment, ne s'adresse qu'à des agences de voyage de type "loisirs". Nous voulons que des agences plus orientées "business" puissent en bénéficier.

Quelles sont aujourd'hui vos principales préoccupations au plan technologique ?
Un des enjeux majeurs de voyages-sncf.com est de profiter au mieux des opportunités offertes par les serveurs applicatifs. Notre rôle est en effet de créer une intelligence applicative et de l'automatiser pour proposer les meilleurs tarifs à nos clients, tout en étant capable d'offrir ces services dans les meilleurs temps. Quand nos clients recherchent un tarif, il faut que cela aille le plus vite possible et le serveur d'applications doit être optimisé pour cela.

Enfin, 2003 a été l'année des Web services (XML sur SOAP), puisque depuis l'offre Click & Pack, notre moteur de réservation Train est ouvert à l'extérieur. Ceci nous a permis de proposer, au sein d'une seule et même interface graphique, un moteur de recherche de voyage en train, en avion, des locations de voiture et des nuits d'hôtels.

Faites-vous souvent appel à des prestataires externes pour réaliser vos projets ? A l'offshore ?
Cela nous arrive, quand par exemple nous avons envie de "sortir" un produit plus rapidement que ce que l'on serait capable de faire avec nos seules équipes. Depuis 2000, nous avons acquis une certaine expérience en environnement J2EE, ce qui nous permet d'aborder les projets sereinement. Aussi, nous recherchons plus des prestations techniques que des missions de conseil.

Quant à l'offshore programming, nous n'en avons pas besoin et trouvons ce mode de travail peu fiable. Faire développer à l'extérieur sans avoir de suivi au jour le jour, sans correction possible rapidement, c'est un peu comme donner les clés en début d'année et repasser le 31 décembre pour voir si tout va bien ! Je préfère avoir les équipes à disposition, la qualité a un coût !

Pourquoi le choix de J2EE ?
Le choix de Java remonte à 2000, et nous développons 100% en Java / J2EE. Nous avons beaucoup investi dans ce langage, nous en sommes tout à fait satisfaits, il nous a permis de gérer une charge toujours croissante d'utilisateurs et nous pouvons anticiper suffisamment à l'avance les éventuelles lourdeurs qui pourraient se présenter.

Et quelle place pour l'Open Source ?
Comme je le disais, nous avons des serveurs frontaux Apache, les échanges de données cryptées se font via l'Open Source, nous utilisons des bibliothèques Java Open Source et notre outil de développement est Eclipse.

Mais quand nous avons lancé le projet en 2000, nous avons à l'époque préféré nous orienter vers des outils externes tels que Weblogic, afin de bénéficier du support de l'éditeur. Maintenant, vu la taille critique que nous avons atteinte et les personnes dont nous disposons au développement, nous envisageons l'Open Source comme une solution viable.

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