|
Directeur des programmes Technoforum |
|
Guy
Fermon
Mieux
vaut procéder par étape avec les Web Services
Au coeur du
discours actuel sur de la mutation des systèmes d'information : la fusion
des processus métier autour d'environnements d'intégration orientés XML et services
Web (voir notre article).
Guy Fermon, directeur des programmes de Technoforum et expert du domaine, pondère
ce point de vue. Il rappelle notamment que les entreprises doivent jouer avec
de nombreuses contraintes, notamment technologiques, qui rendent difficilement
envisageable une approche de type "big bang".
06
novembre 2003 |
JDNet Solutions. Les travaux
de standardisation avancent dans le domaine des Web Services ?
Guy Fermon. Plusieurs
briques sont d'ores et déjà stabilisées. C'est le cas de WSDL 1.0 (pour Web Services
Description Language) et SOAP 1.2 (Simple Object Access Protocol), ou encore plus
récemment SAML (Security Assertion Markup Language) [qui, rappelons le, gère les
échanges de données d'authentification entre systèmes distants]. D'autres dispositifs
de gestion des transactions, comme WS-Reliability et WS-Messaging, sont encore
en travaux. Pour certains champs fonctionnels, plusieurs propositions continuent
de cohabiter. Ici, on peut citer le domaine de l'orchestration, pour lequel les
clans Sun et Microsoft mettent chacun en avant une proposition particulière.
Pour les éditeurs, la standardisation des technologies reste un domaine
compliqué qui se révèle être à double tranchant.
Les acteurs ont en effet tout intérêt à travailler ensemble.
Cependant, cette démarche est risquée : Elle favorise une certaine
uniformisation des produits pouvant conduire les fournisseurs à perdre
leur légitimité.
Qu'en
est-il des premiers projets en matière de Web Services ?
Pour l'heure, il s'agit avant tout de prototypes mettant en oeuvre
des fonctions relativement simples d'invocation (SOAP/WSDL). Ces applications
fonctionnent dans des contextes assez limités, impliquant aucune contrainte
de sécurité avancée - telle que l'exploitation de certificats par
exemple.
A quels types d'enjeux
répondent-ils ?
Les éditeurs mettent en avant les Web Services comme moyens
de réduire les coûts de développement et de déploiement
des applications, dans la mesure où ils facilitent la réutilisation
des composants. Au delà, la généralisation de ce type de
dispositif au sein des systèmes d'information permettrait d'obtenir des
processus métier plus souples, dont l'adaptation à un nouveau contexte
métier pourrait s'effectuer assez rapidement. C'est précisément la vision
que mettent en avant les modèles d'architecture orientée services prônés
par la plupart des cabinets d'étude.
Comment envisager une migration
vers ce nouveau type d'architecture ?
Cela implique de définir avec soins ses besoins en termes
d'urbanisation. Se plaçant sur le terrain des processus, il nécessite
à la fois des compétences techniques, mais aussi un savoir-faire
métier. Les processus sont en effet très différents selon
les secteurs d'activité.
Reste que l'existant informatique de l'entreprise doit impérativement être pris
en compte lors de cette phase d'analyse des besoins. Le principal enjeu est de
savoir à quel endroit les Web Services sont susceptibles de jouer pleinement leur
rôle. Une architecture orientée services (ou objets) ne doit pas forcément
s'adosser d'emblée à 100% sur cette technologie. Des alternatives
sont envisageables [CORBA, DCOM, etc.]. Et dans certains cas ces solutions peuvent
être préférables. Mieux vaut donc procéder par étape
et garder la tête froide face à l'enthousiasme des analystes.
Quelle est votre vision de
l'offre disponible sur ce segment ?
Aujourd'hui, les produits sont mûrs. Ce créneau est occupé par
des "pure players", tels que Progress Software et Fiorano, qui proposent
des plates-formes dites "de services d'entreprise" (Enterprise Services Bus).
Mais également par des acteurs traditionnels de l'EAI (intégration d'applications
d'entreprise), comme WebMethods ou encore Seebeyond, qui se sont lancés depuis
peu dans des mises à niveau de leurs produits en ce sens - le plus souvent par
le biais de politiques d'acquisitions d'ailleurs. Des éditeurs plus spécialisés,
Amberpoint par exemple, avancent des solutions dédiées à l'administration des
services Web [NDLR voir le panorama].
|