INTERVIEW 
 
Directeur général en charge des services
ARES
Dominique Lapère
Les projets de transfert informatique sont actuellement très nombreux
SSII dont l'offre se décompose en cinq branches spécialisées (architecture/infrastructure, systèmes/réseaux, études/développements, solutions progicielles, infogérance/hébergement), ARES dispose d'une implantation en France riche de 15 agences et propose aux entreprises une gamme de progiciels destinés à la comptabilité, aux ressources humaines, à la relation client.

Dominique Lapère analyse ici les tendances actuelles du marché, insistant sur la stabilisation des prix et leur remontée sous conditions, sur les préoccupations des DSI et sur son absence de conviction en la pertinence des modèles offshore.
06 février 2004
 
          
ARES en chiffres
Chiffre d'affaires:
500 millions d'euros
Répartition du CA
Mid Market : 50 %
Grands comptes:
30 %
Secteur public: 20%
Agences
15 en France
Effectif
1 800 personnes

JDNet Solutions. La reprise des dépenses IT est-elle actuellement perceptible ?
Dominique Lapère. Depuis deux mois, bientôt trois, nous sentons effectivement la reprise se manifester. Les clients avec lesquels nous avions discuté de projets en 2003 les font aboutir, de nouveaux cahiers des charges nous parviennent sans que nous ayons à démarcher les entreprises et les taux d'occupation augmentent, ce qui me fait d'ailleurs dire que nous allons relancer des recrutements.

Cela étant, cette reprise s'accompagne d'interrogations sur sa durée. Est-ce du long terme ou un feu de paille ? D'après les prévisions de nos commerciaux, la reprise est visible pour le moment jusqu'à la fin de l'été, elle est donc située entre le court et le moyen terme.

La baisse des tarifs se poursuit-elle ?
Non, il y a stabilisation des prix. Après avoir fortement négocié les prix, les directions des achats ont pris un gros pouvoir, nous restons donc sur des tarifs bas. Mais ces derniers remonteront car si les choses prennent la bonne tournure que nous prévoyons, des ressources pointues vont se raréfier, particulièrement au niveau des consultants consolidation ou SAN. Cette raréfaction se fera pour des projets plutôt complexes, des projets d'intégration par exemple, générateurs d'économies mais néanmoins très complexes, comme la mise en place de plates-formes complètes de sauvegarde, en milieu hétérogène, intégrant des SAN ou faisant appel à des robots.

En ce qui concerne les contrats d'infogérance, nous sentons aussi que cela repart mais avec une forte logique économique derrière. Les entreprises savent combien cela leur coûte en interne et elles nous challengent pour avoir des prix plus bas... Nous avons signé de gros dossiers fin 2003.

Les pôles métiers sont, quant à eux, moins touchés par le bas niveau des tarifs car les clients jouent un peu moins sur les prix quand on parle d'applications métier. ARES est particulièrement bien positionnée sur le secteur de la santé, très demandeur d'applications, notamment parce que le gouvernement actuel en a fait une de ses priorités. Cela tire derrière soi des sociétés privées, tels que les laboratoires, et les niveaux de prix sont corrects.

Quelles sont les préoccupations actuelles des DSI ?
Auparavant, les DSI s'engageaient dans des projets destinés à réduire les budgets mais qui coûtaient finalement cher. Les SSII réalisaient des projets directeurs, les constructeurs proposaient des SAN coûteux, etc. Aujourd'hui, les projets sont beaucoup plus pragmatiques, on nous demande de regarder comment fonctionne le système d'information et de proposer des ROI dans l'année.

D'autres projets ont le vent en poupe en ce moment, comme les transferts informatiques, principalement de Paris vers la périphérie (notamment Saint-Denis où le prix du mètre carré est faible). Cela nécessite de mettre en oeuvre un véritable projet, d'avoir une réflexion en amont, et de confier cela à des spécialistes. Le déménageur traditionnel ne convient pas, sauf pour la phase finale purement opérationnelle.

Les DSI se sont par ailleurs bien projetés dans les logiques d'alignement stratégiques qui - même si elles ont pu constituer un phénomène de mode à un moment donné - ont provoqué d'intéressantes réflexions. Les DSI travaillent ainsi à mieux faire comprendre aux directions générales l'intérêt de la technologie pour le business. Enfin, les sujets de la mobilité sont très à la mode en ce moment, comme sources de valeur et de productivité, notamment dans les secteurs tertiaire, moins dans les domaines industriels.

Proposez-vous des prestations en offshore ?
Pour vous répondre, je vais prendre l'exemple d'un centre de support technique que nous avons aux Ullis. Je pourrais décider, demain, soit de le déplacer en offshore en Inde, soit en nearshore à Amiens. Il y a de fortes différences entre les deux, notamment culturelles. En Inde, je ne suis pas sûr du résultat, il y a un gros impact culturel que je n'aurais pas à Amiens.

Je ne suis pas certains non plus de réaliser plus d'économies en Inde qu'à Amiens car aujourd'hui, de nombreuses villes françaises très dynamiques proposent de multiples avantages pour attirer de nouvelles implantations de sociétés telles que la nôtre. Les clients qui ont testé l'offshore s'en mordent les doigts car, encore une fois, le problème culturel est très présent.

ARES en chiffres
Chiffre d'affaires:
500 millions d'euros
Répartition du CA
Mid Market : 50 %
Grands comptes:
30 %
Secteur public: 20%
Agences
15 en France
Effectif
1 800 personnes

Qu'entendez-vous exactement par "problème culturel" ?
Les applications métier des entreprises sont très critiques : les fonctionnalités comptables développées pour une entreprise française doivent être par exemple parfaitement comprises à la fois par le directeur de projet mais aussi - et surtout - par le développeur qui va les coder.

Ce ne sera pas forcément toujours le cas, tout simplement parce que ce développeur ne sera pas baigné dans la culture française et dans tout ce que cela implique en termes de compréhension du contexte et de l'environnement. De plus, il faut trouver LE bon chef ou directeur de projet, capable d'assurer un bon pilotage à distance...

 
Propos recueillis par Fabrice Deblock

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