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 Interviews
Philippe Tronc
Directeur du système d'information
Laboratoires Pierre Fabre

 
"J'ai réussi à placer le système d'information comme élément stratégique dans l'entreprise"
          
 

Créé en 1961, le Groupe pharmaceutique Pierre Fabre se place aujourd'hui parmi les principaux laboratoires français, après Aventis et Boiron. Son activité est divisée en trois grands métiers : le médicament, le dermo-cosmétique et l'homéopathie.
En 1996, le fondateur Pierre Fabre, décide, pour préparer l'avenir de son Groupe, d'offrir une visibilité à d'éventuels futurs repreneurs, partenaires et investisseurs en réorganisant l'entreprise. Priorités : rendre plus autonomes les branches d'activités et se doter d'outils informatiques adéquats.
Philippe Tronc, alors directeur du contrôle de gestion, est désigné pour prendre la direction du chantier de restructuration du système d'information en place depuis dix ans. Qu'en est-il aujourd'hui ?

Propos recueillis par Philippine Arnal le 17 février 2004 .

La DSI de Pierre Fabre
Effectifs
250
Parc serveurs
350
Parc PCs
7 000
Budget 2002
40,2 millions d'euros, soit 3% du CA

JDNet Solutions. Quelles sont vos relations avec la Direction du Groupe ?
Philippe Tronc. J'ai une relation de qualité et de confiance avec la direction générale, j'ai mon mot à dire. Je suis aussi en relation avec les PDG des trois branches de métier, et c'est en partie grâce à l'appui de la direction générale que j'ai pu, à partir de 1997, faire accepter la refonte du système d'information, et le faire évoluer vers les meilleures pratiques de gouvernance informatique.

Votre parcours d'ingénieur - contrôleur de gestion influe-t-il sur ces relations ?
Confondre pendant presque huit ans les deux casquettes de directeur du contrôle de gestion et de directeur de système d'information m'a permis de faire avancer plus vite les projets. Et je pense que j'ai réussi à placer la DSI comme un élément stratégique dans le groupe. Ce qui est intéressant dans mon parcours, c'est que je ne suis pas un homme du sérail, c'est-à-dire que je ne suis pas issu de l'informatique. Et étant économiste d'entreprise, je pense avoir plus de facilité à comprendre les besoins de chaque métier et à orienter le SI comme un élément stratégique dans l'entreprise, et plus seulement comme un poste de coûts.

Comment s'organise le système d'information de Pierre Fabre ?
En 1997, j'ai voulu que le système d'information soit bâti autour d'un système décisionnel. Nous avons quatre systèmes d'information autonomes mais synchrones. L'un pour la holding, et les trois autres pour chaque métier : médicament, santé et dermo-cosmétique. L'ensemble est conçu de telle manière que le système d'information contribue à dégager des économies d'échelles. Nous essayons de choisir des logiciels en parallèle de manière à capitaliser les expériences et à mutualiser les fonctionnalités.

En 1996, vous avez été nommé DSI du Groupe, dans quel état était le système d'information ?
De manière imagée, c'est le principe de la balance shadockienne. Avant le SI était un machin dans lequel on mettait tout ce que l'on avait et que l'on voulait oublier. Après, c'est-à-dire depuis peu, on structure les connaissances et on sait où aller les chercher.
Plus concrètement, depuis 1985, chez Pierre Fabre, le rôle du système d'information se réduisait, en pratique et dans l'esprit des gens, à automatiser certaines tâches. Le système fonctionnait de manière séquentielle sur un mainframe obsolète techniquement et sur des applications totalement dépassées.
La première urgence était de rénover complètement tout cela pour passer l'an 2000, d'un point de vue technologique, applicatif et organisationnel. Il y a avait en effet peu de chance, selon moi, que le Groupe puisse continuer à fonctionner avec un tel SI.

D'un point de vue plus technique comment le système fonctionne-t-il aujourd'hui ?
Nous avons mené tout un travail de normalisation et nous avons choisi les meilleurs standards. Le cœur du système est HP, l'infrastructure Intel et les postes de travail tournent sous Windows XP. Notre structure est 100% client-serveur.
Nous prévoyons de migrer vers les technologies Web et Java, mais progressivement, à la vitesse des fournisseurs…
Il faut savoir aussi que la caractéristique du Groupe est d'être très atomisé. Rien que sur Castres, nous avons quatorze sites. Cela ne simplifie pas notre tâche, mais nous avons mis en place toute une infrastructure réseaux : LAN et MAN. Le Metropolitan Area Network relie en haut débit les sites de Castres et de toute la région.

Que pensez-vous des logiciels libres ?
Nous observons, mais avec un peu de recul. Dans le domaine de la pharmacie, à la réception d'un fichier d'un partenaire, nous devons toujours vérifier qu'il n'y a eu aucune altération. Or je ne sais pas jusqu'à quel point je dois prouver à mes partenaires qu'un fichier n'a pas été altéré. Les logiciels libres me posent surout un problème de compatibilité et de sécurité. Je n'ai pas mené d'études sur le sujet jusqu'à présent, mais je préfère attendre que ces outils évoluent plutôt que de prendre le risque de les utiliser.

Comment est organisée la direction du système d'information ?
Elle se compose d'une équipe qui s'occupe de l'exploitation des quatre systèmes, d'un service support divisé lui-même en quatre directions (télécoms, affaires économiques, qualité sécurité et méthode, et maîtrise d'ouvrage) et d'une direction d'études par branche d'activité.
Ces directions d'études travaillent sur les nouveaux projets et sont organisées de manière matricielle. Ainsi, un directeur d'études est-il en même temps chef de projet sur une activité et responsable de la dimension intégration sur une activité.
De plus, pour chaque branche d'activité, il y a aussi des structures plus légères de maîtrise d'ouvrage qui aident les utilisateurs à exprimer leurs besoins et à gérer les arbitrages au niveau des métiers. Elle sont aussi là pour responsabiliser les acteurs et mettre tout le monde en accord. Car l'informatique n'est pas qu'une affaire d'informaticiens, c'est surtout une affaire d'utilisateurs.

Quels ont été les grands projets passés ?
Le chantier de restructuration du système a pris du temps, mais le premier résultat significatif a été de voir qu'il ne s'était pas arrêté de fonctionner au passage à l'an 2000 ! Ensuite en 2001, nous sommes passés d'une exploitation classique de mainframe à un système fonctionnant sous Unix.
Dans la continuité de la réorganisation, les branches d'activités ont reçu plus de pouvoir, et nous avons mis en place tout un processus d'amélioration de la qualité.
Enfin, nous avons développé un volet plus "communication" avec un livre blanc destiné à expliquer la nouvelle organisation aux utilisateurs… et à leur faire prendre conscience que malgré la diversité des métiers, il est important d'avoir une vision homogène de l'entreprise.

Et quelles sont vos priorités à présent ?
Nous voulons monter en puissance sur la qualité et pouvoir prouver à nos partenaires que nous travaillons dans un processus continu de recherche de la qualité. Cela passe par la formalisation des procédures et des processus de contrôle de projet, de transformation des données….etc. La sécurité est également l'une de nos priorités.
D'autre part, nous devons de plus en plus aligner le système d'information sur les stratégies métiers et gagner en systématique, c'est-à-dire formaliser les opérations par des accords cadres par exemple.
Nous avons aussi tout un chantier de mise en place d'une suite applicative SAP sur la chaîne logistique ; et un projet de développement du SI pour la partie recherche et développement, centrale chez Pierre Fabre.

Après une formation d'ingénieur chimiste à Montpellier, et un troisième cycle de gestion à l'ISG, Philippe TRONC débute sa carrière comme contrôleur de gestion chez Eurotechnique, près d'Aix-en-Provence, sur le nouveau site de fabrication de circuits intégrés MOS.
En 1986, il rejoint le groupe papetier Arjomari et assure le contrôle de gestion de Canson et Montgolfier, dans le cadre de son extension internationale.
En 1992, il entre chez Pierre Fabre comme Directeur Groupe du contrôle de gestion. Fonction qu'il va cumuler, à partir de 1996, avec le titre de directeur des systèmes d'information du Groupe. Depuis début 2003, il est exclusivement le DSI de Pierre Fabre.

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