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Interviews

Nick Earle
CEO
StreamServe

"Nous rendons possible l'intégration many-to-many"
          

Né en 1995 en Suède, StreamServe compte aujourd'hui plus de 3 000 clients, moyens ou grands comptes, de ses solutions d'intégration évoluées. Ni complètement ETL, ni broker de messages de type EAI, celles-ci constituent un genre nouveau que l'éditeur qualifie lui-même de couche d'échange de services (Exchange Service Layer). Une opportunité nouvelle en matière d'interopérabilité que d'aucuns parmi les analystes voient prendre une place importante dans l'avenir. Pour en savoir plus, nous nous sommes tournés vers le grand patron de StreamServe, alias son CEO (Chief executive officer ou pdg). Ancien de HP et de Ariba nommé dans ses fonctions en septembre 2001, Nick Earle répond à nos questions.


Propos recueillis par François Morel le 21 mars 2002 .

JDNet Solutions : A quoi correspond l'Exchange Services Layer (la couche d'échange de services) dont vous dites être l'acteur principal ?
Nick Earle : Peut-être pourrais-je commencer par décrire les problématiques métiers que nous résolvons. Ce terme est issu d'un document d'AMR Research paru en janvier. Leur rapport parle d'architectures multiples et proprétaires, de systèmes ERP hétérogènes. Or, il est rare de rencontrer un seul progiciel de gestion intégré dans les grandes entreprises. Résultat, celles-ci dépensent beaucoup d'argent pour les connecter entre eux. Il faut savoir que le coût de cette interconnexion représente de 25 à 30 % du budget que l'entreprise consacre aux technologies de l'information. Et lorsqu'il s'agit de connectivité externe avec les clients et les fournisseurs, le problème est encore pire. Nous avons remarqué qu'en moyenne, moins de 5 % des communications de données entre les entreprise étaient électroniques.

Ce que nous voyons donc est que l'intégration de type EAI ne marche ni dans l'entreprise, ni entre les entreprises. C'est pourquoi nous avons voulu, en tant qu'éditeur, créer une couche indépendante qui supporte toutes les communications entre une application avec ses modules, et le système d'informations d'un fournisseur, par exemple. La seule solution est d'abandonner les connexions point à point et de créer une nouvelle couche d'abstraction. Il s'agit de permettre à n'importe quelle application de dialoguer avec n'importe quelle autre application, même au delà des frontières de l'entreprise.

N'est-ce pas le propos des offres ayant pour but de fournir une conversion des spécifications standards décrites en XML de l'une à l'autre ?
Certains tentent d'introduire ces spécifications XML dans des packages EAI, mais cela ne marche que si chacun parle le même XML. D'une part, moins de 5 % des entreprises sont "XML enabled" et beaucoup utilisent encore les EDI (échanges de données informatisés) l'e-mail et le fax. Il faut savoir que pour plus de 90 % des entreprises, les échanges se font au format papier. D'autre part, il existe plusieurs centaines de spécifications XML. C'est pourquoi notre position est différente. Elle est de dire "nous ne nous occupons pas de savoir si vous communiquez en XML, en EDI, en EDIFact, par fax, en HTML ou même en SMS. Nous prenons tout ce que vous voulez et le transformons en tout ce que vous voulez à l'intérieur de notre couche de communication indépendante."

Comment vous proposez-vous d'aider les entreprises à réduire leurs coûts ?
Prenons un simple problème de facturation dans un compagnie manufacturière. Par exemple, un client reçoit une facture par semaine. S'il y a 10 000 clients, ce sont 10 000 factures qui sont envoyées chaque semaine. Si vous les postez, vous devrez payer deux dollars par personne, soit 20 000 dollars par semaine. Si nous faisons le calcul à l'année, cela revient à au moins un million de dollars rien que dans le fait d'envoyer les factures. Le progiciel SAP est livré avec plus de 470 états différents, et seulement l'un d'eux correspond aux factures. Nous proposons donc à nos clients de réduire ce coût de façon significative en optant pour le format de communication de leur choix. Mais en même temps, n'oublions pas que c'est le récepteur qui conduit la personnalisation, pas l'émetteur.

Ce discours ressemble à ceux de webMethods ou même Tibco. En quoi votre solution est-elle différente des leurs ?
Ce que font webMethods, Tibco, etc. c'est de l'intégration point à point. En ce qui nous concerne, nous fournissons un hub (concentrateur) pour de l'intégration many-to-many. Le point à point est cher, lent, et moins de 5 % du monde peut être connecté. Si vous voulez communiquer avec 10 000 fournisseurs, cela peut supposer des centaines de milliers de connexions point à point. Or, nous voulons que chacun puisse communiquer avec n'importe qui.

Je peux vous fournir un exemple chez l'un de nos clients en Europe, à savoir Posten, la poste suédoise. Grâce à nous, ils peuvent envoyer un document électronique de n'importe quel format vers n'importe quel format, sans avoir besoin de savoir ce que veut le récepteur. Leur métier fait qu'ils traitent plus d'un milliard de documents par an. Du moins, c'est le volume qui transite par notre système. Nous sommes positionnés sur ce que AMR Research appelle la "communication services layer", ce que les analystes prédisent comme étant la prochaine grande tendance en matière d'interopérabilité. Et pour couronner le tout, nous sommes une entreprise européenne.

Votre technologie n'est-elle pas tout simplement un super-outil d'ETL (intégration de données) qui extrait, transforme et injecte des documents formatés dans des environnements d'échanges b-to-b ?
En quelque sorte, oui. Certaines personnes parlent de document trading exchange, c'est à dire une place d'échanges pour les documents. Nous appelons cela une couche de transformation, et c'est une couche indépendante qui laisse le récepteur décider du format. L'émetteur, de son côté, prend le format qui lui convient.

Oui, mais peut-on parler d'ETL b-to-b, hors des frontières de l'entreprise ?
La réponse est oui. Nous fournissons en même temps une couche ETL externe à l'entreprise et un hub ETL en interne. Par rapport à l'ETL, il y a cependant une partie que nous ne faisons pas de la même façon : l'extraction. Un outil ETL classique n'extrait pas de multiples formats de communication comme nous le faisons.

Cela signifie-t-il que vous développez des web services particuliers ? Comment procédez-vous d'un point de vue technologique ?
Actuellement, nos produits sont écrits en C++ et nous sommes en pleine transition vers J2EE. Nos fonctionnalités modulaires s'appuient sur des web services. D'autre part, notre position est celle d'un facilitateur à l'égard des web services applicatifs. Quand vous allez dans un catalogue et que vous voulez commander quelque chose sur le Net, le résultat tient dans un échange de documents d'affaires. Dans ce cadre, nous allons être le service qui transfère le document entre le demandeur et le fournisseur. Chez StreamServe, nous pouvons aider les différents éditeurs d'ERP à participer aux mêmes affaires. Dans un monde de web services, l'idée est de passer par un répertoire UDDI. Et là, pas besoin d'intégration point à point. Nous pensons être en mesure de fournir la technologie clef qui rende possible les traitements de documents à travers ce répertoire. Or, il faut savoir que le nombre de documents va s'accroître.

Soit. Mais pour vous connecter aux ERP, vous avez toujours besoin de connecteurs spécifiques ?
Notre solution est livrée avec un choix de connecteurs, mais il ne s'agit pas d'intégration transactionnelle comme le permet l'EAI. Nous avons un choix de 22 connecteurs vers du SAP, Oracle, Siebel, J.D.Edwards, etc. Nous pouvons aussi écrire des connecteurs spécifiques pour les besoins de nos clients qui sont sur des systèmes centraux particuliers.

Il faut bien comprendre une chose. Vous pouvez changer votre application sans changer StreamServe. Par exemple, si vous passez à la version supérieure de SAP, il n'est pas nécessaire de changer le connecteur. Quand SAP introduit une nouvelle version d'un module, il effectue des changements dans la logique métier. Si vous pratiquez une intégration point à point un peu profonde, vous allez rencontrer des problèmes. Mais nous ne sommes pas situés au niveau de la couche d'enregistrement. Certes vous pouvez changer SAP, mais une facture reste une facture, et son format de sortie ne change pas.

D'accord. Mais qu'en est-il des centaines de spécifications XML que vous évoquiez au début de l'entretien ? Faut-il que vous les supportiez d'avance ?
Il n'y a aucun problème concernant le format de XML, car nous importons la DTD (Document definition type) du destinataire pour nous conformer à l'enveloppe de présentation. Et en entrée, nous importons la DTD de la même manière pour nous conformer au système de balises. Là aussi il n'y a aucun problème à partir du moment où nous savons interpréter la DTD. Le gros avantage est que la mise en oeuvre est très courte par rapport à une solution purement EAI. Par ailleurs, nous avons intégré un moteur EDI dans StreamServe.

A quelles évolutions faut-il s'attendre de la part de StreamServe ?
Nous avons trois grandes orientations prévues concernant notre offre. La première est d'intégrer StreamServe comme un outil dans des offres de fournisseurs d'applications tiers. Nous sommes déjà en OEM dans les progiciels de Intentia, IFS, et Generix en France. Notre deuxième orientation consiste à adopter un modèle de vente directe auprès des grands comptes. C'est pourquoi nous recrutons des personnes capables de les servir et de leur venir en aide. Enfin, nous avons déjà parlé un peu des web services qui ouvrent vers de nouvelles catégories de documents échangés, dans des contextes comme le traitement des modes de paiement et la compensation financière. Or ce sont 7 millions de transactions quotidiennes qui vont transiter par notre place d'échanges de documents. Nous avons déjà signé avec Swift en Belgique pour nous occuper du traitement des paiements en Europe.

Arrivé en septembre 2001 pour prendre les rênes de StreamServe, Nick Earle a rejoint il y a 18 ans Hewlett-Packard chez qui il a occupé des positions telles que directeur marketing puis président des activités Internet au niveau mondial. Ce "HP radical E-vangelist" tel que l'avait surnommé le magazine américain Fortune a notamment co-rédigé et publié un ouvrage intitulé "From Dot Com to Dot Profit". Au cours de l'été 2000, il quitte les rangs de HP et son continent d'adoption pour retourner en Europe prendre la présidence des opérations d'Ariba sur la zone EMEA.

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