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Frédéric Bon
PDG
Clever Age |
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Frédéric Bon
"L'intégration réversible facilite la reprise d'un projet par un autre prestataire"
Le PDG de la société de services Clever Age n'a pas froid aux yeux. Il se dit prêt à pousser la standardisation d'un projet informatique le plus loin possible... au risque de perdre des clients.
26/05/2004 |
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JDN Solutions.
Que mettez-vous derrière le concept d'intégration réversible
?
Frédéric Bon Il s'agit d'une nouvelle approche de prestation de service. Elle passe par la mise en oeuvre d'une méthodologie et de technologies standardisées en vue de faciliter la reprise d'un projet ou d'une application existante par une autre équipe si le client le désire. Cette démarche répond à un réel besoin des DSI qui veulent conserver le contrôle de leur système d'information et de ses évolutions sans dépendre d'une SSII ou d'un groupe d'intervenants interne.
La dépendance vis-à-vis d'un prestataire est souvent facilitée par le comportement du maître d'oeuvre ?
C'est vrai. On aboutit généralement à ce type de situation quand le client reste centré sur les problématiques fonctionnelles et budgétaires, en s'en remettant au prestataire pour le choix de la technologie. Au final, il se retrouve en général avec une solution qu'il est incapable de maîtriser, notamment dans la perspective de passer la main. Ceci est d'autant plus vrai si la société de services profite de la situation...
Une logique d'intégration réversible est plus onéreuse ?
Cette démarche implique la présence d'étapes supplémentaires dans le projet. C'est le revers de la médaille. Mais le jeu en vaut la chandelle. Il s'agit notamment de spécifier clairement les procédures d'exploitation. Afin de faciliter les opérations de maintenance par d'autres équipes, il est également recommandé de disposer parallèlement d'une batterie de tests préétablie, permettant par exemple de s'assurer du bon fonctionnement des systèmes ou encore de réaliser des études d'impacts lors de la mise en oeuvre d'évolutions.
La documentation du code s'inscrit également dans cette logique ?
En fonction des besoins clients (offshore, etc.), la documentation des applications (.Net, Java ou PHP) peut être un point de passage obligé pour toute initiative d'intégration réversible. Elle passe par l'élaboration de commentaires dans le code, puis leur extraction et leur structuration en vue de générer des documents techniques Web ou papier.
Nous conseillons d'utiliser une infrastructure de projet Open Source, telle que Maven, pour gérer ce contenu ainsi que l'ensemble des éléments nécessaires aux travaux (composants logiciels, etc.). Un tel outil supporte généralement divers modules collaboratifs (gestion des équipes, mailinglist, etc.) facilitant le travail.
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Nous préférons la méthodologie CMMI à ITIL." |
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Ces solutions fonctionnent très bien dans l'univers Open Source pour des chantiers aussi importants que Linux. Alors pourquoi pas les utiliser dans l'entreprise. Sans compter que la plupart des développeurs à travers la planète les connaissent car il s'agit d'outils largement admis. Cette caractéristique fait de ces applicatifs des alternatives plus qu'intéressantes aux dispositifs propriétaires, qui s'avèrent beaucoup plus difficiles à réexploiter par des intervenants tiers.
Quel standard méthodologique préconisez-vous ? Que pensez-vous d'ITIL ?
Nous préférons CMMI [NDLR Capability Maturity Model Integration] qui est considéré comme plus ouvert qu'ITIL. Cette démarche fournit un cadre de travail qui associe à chaque étape d'un projet un certain nombre de livrables. Ainsi, la conception renverra à la définition du cahier des charges et des indicateurs de résultats, et l'implémentation à la modélisation de l'architecture et de la base de données. Comme on l'a vu, des outils particuliers entrent en action pour chaque tâche (documentation, test, etc.).
Et les technologies choisies ?
Là encore, la logique est la même. Nous conseillerons aux clients de s'appuyer sur une technologie, qu'elle soit libre ou non d'ailleurs, largement utilisée et disposant d'une communauté importante. Il est vrai que les applications que nous mettons en place sont souvent Open Source dans la mesure où ce domaine présente une culture communautaire très développée. Idéalement, nous essayons de faire en sorte que les adaptions effectuées à partir de ces briques dans le cadre d'un projet soient reversées ensuite à la communauté afin de promouvoir la pérennité de la solution.
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Propos recueillis par Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions |
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PARCOURS
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Frédéric Bon, MBA in Management of Technology (Florida Tech) et EISTI
1994 Responsable pôle Internet chez Landis
1997 Directeur de TechMetrix Research (Groupe SQLI)
2000 Directeur Développement Européen au sein du Groupe SQLI
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