JDN
Solutions. Comment abordez vous le début de l'année 2004
par rapport à une année 2003 plutôt difficile sur l'ensemble
du marché des services ?
Christian Poyau. Nous pouvons dire qu'en 2004,
le "fond de l'air" est plus agréable ! La pression sur
les prix, déjà forte en 2003, se maintient, mais nous
rencontrons les premières limites à ce niveau, les clients
se rendant bien compte qu'il est impossible de faire
baisser indéfiniment les prix sans que cela n'impacte
la qualité du travail effectué.
Financièrement, le chiffre
d'affaires à périmètre constant est globalement stable
et nous sommes, bien sûr, en croissance en incluant
Cross Systems. Nous restons cependant toujours prudents,
le vrai redémarrage du marché étant plutôt attendu pour
2005.
La demande des clients a-t-elle évolué au cours des six derniers mois ? Dans
quelle mesure ?
Oui, nous avons ressenti plusieurs changements dans
les secteurs télécoms, industrie, finance et services.
Le contexte politique et les évolutions réglementaires
voient l'adoption de nouvelles normes (Loi NRE, Bâle
II, IAS / IFRS, LOLF, etc.) qui aujourd'hui tirent la
demande du secteur finance. Nous assistons dans ce domaine
à une montée en puissance de la demande de prestations
réalisées en mode forfaitaire et des projets de Business
Intelligence.
Le
secteur industriel se recentre de plus en plus vers
des réflexions de rationalisation et d'externalisation.
Les services, quant à eux, restent très dynamiques puisque
le secteur est, par nature, plus diversifié. En outre,
les demandes de nos clients sont de plus en plus orientées
vers un axe fonctionnel, ce qui nous pousse à renforcer
nos équipes dans ce domaine. Enfin, les télécoms relancent
leurs projets IT, une réaction logique puisque ce secteur
avait véritablement touché le fond en 2003.
La Tierce Maintenance Applicative connaît également
une très forte demande. Nous avons acquis depuis plusieurs
années de fortes compétences sur ce type de prestations.
C'est un point clé parce qu'un directeur informatique
aujourd'hui souhaite de plus en plus maîtriser l'évolution
à moyen terme de son système d'information. Pour terminer, les projets
mobilité commencent timidement à décoller. Ils avaient
été freinés dans les années 2000 par l'éclatement de
la bulle Internet et après la réalisation de quelques
solutions pilotes, les projets de plus vaste envergure
devraient voir le jour.
Quels seront vos axes de positionnement pour l'année à venir ?
La continuité tout d'abord. Nous sommes un acteur spécialisé
dans les domaines du décisionnel et du e-business et
nous intervenons sur des prestations de services à forte
valeur ajoutée. C'est notre élément de différenciation
par rapport aux très grandes sociétés de services et
ce positionnement nous permettra, je l'espère, de faire
face à la montée de l'offshore. En parallèle, nous continuons
à faire un travail de veille afin d'évaluer les technologies
émergentes, RFID par exemple, et les proposer à nos
clients.
|
|
L'offshore
est un vrai risque pour le marché des
services IT." |
|
Allez vous passer un ou
plusieurs accords avec des sociétés étrangères pour
faire face à la croissance de l'offshore ?
Des réflexions sont en cours sur ce point. L'offshore
est un vrai risque pour les services informatiques en
général mais ne devrait pas trop nous affecter. Nous
sommes en effet positionnés sur des projets à forte
valeur ajoutée qui ne sont pas concernés jusqu'à présent
par ce phénomène. A l'heure actuelle, les entreprises
n'en sont encore qu'au stade de l'évaluation des prestations
offshore, les chiffres du Syntec évaluent d'ailleurs
à moins de 2% l'ampleur des tâches externalisées.
La concentration du secteur
va-t-elle continuer ?
Indéniablement. Dans les quelques années à venir, ne
resteront que les "petits" acteurs et les grandes sociétés
de services. Les "petits" car ils disposent d'une structure
de coût réduite qui leur permet de conserver une bonne
marge, et les grands car ils disposent d'une base suffisamment
solide pour tenir face à la concurrence. Aujourd'hui
les sociétés les plus pénalisées sont celles qui regroupent
entre 100 et 400 collaborateurs. Pour Micropole-Univers,
l'avenir continue aussi à passer par la croissance externe
et le développement à l'international.
Sur quelles technologies
travaillez vous principalement ?
Dans le domaine décisionnel, nous avons signé des partenariats
très tôt avec Business Objets, Hyperion, Ascential et
Oracle puis, plus récemment, avec Cognos et AS Groupe.
Pour la réalisation des projets e-business, nous travaillons
avec IBM et BEA sur les plates-formes J2EE, avec Microsoft
sur .Net, et nous utilisons également les logiciels
libres.
Quelle démarche avez vous
mise en place concernant les logiciels libres ?
Nous disposons des compétences en interne pour répondre
à la demande de nos clients. C'est une offre qui est
maintenant mature et que nous proposons à nos clients
lorsqu'elle nous paraît adaptée.
Les recrutements sont ils
relancés en 2004 ? Qu'en est-il des augmentations de
salaires ?
Depuis le début de l'année, nous avons déjà recruté
plus de trente nouveaux collaborateurs et ce mouvement
va se prolonger. Nous recherchons régulièrement les
mêmes profils, à savoir des experts fonctionnels, des
directeurs de projets et bien sûr des architectes techniques.
Concernant les augmentations de salaire, elles seront
plus fortes qu'en 2003 mais elles resteront surtout
ciblées en fonction du niveau d'expertise, des compétences
et de l'évolution des salariés.
Micropole
Univers - Les chiffres clés
|
Date
de création
|
1987
|
Chiffre
d'affaires
|
46,9
millions d'euros en 2003 (hors Cross Systems)
|
Effectifs
|
900
collaborateurs
|
|