INTERVIEW 
 
Christian Poyau
P-DG
Micropole Univers
Christian Poyau
"La concentration du secteur des services n'est pas terminée"
Après deux années difficiles, Micropole Univers entrevoit une légère embellie en 2004, même si la pression sur les prix continue. Etat des lieux, analyses et perspectives avec Christian Poyau, son PDG.
30/08/2004
 
JDN Solutions. Comment abordez vous le début de l'année 2004 par rapport à une année 2003 plutôt difficile sur l'ensemble du marché des services ?
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 Société Micropole Univers
Christian Poyau. Nous pouvons dire qu'en 2004, le "fond de l'air" est plus agréable ! La pression sur les prix, déjà forte en 2003, se maintient, mais nous rencontrons les premières limites à ce niveau, les clients se rendant bien compte qu'il est impossible de faire baisser indéfiniment les prix sans que cela n'impacte la qualité du travail effectué.

Financièrement, le chiffre d'affaires à périmètre constant est globalement stable et nous sommes, bien sûr, en croissance en incluant Cross Systems. Nous restons cependant toujours prudents, le vrai redémarrage du marché étant plutôt attendu pour 2005.

La demande des clients a-t-elle évolué au cours des six derniers mois ? Dans quelle mesure ?
Oui, nous avons ressenti plusieurs changements dans les secteurs télécoms, industrie, finance et services. Le contexte politique et les évolutions réglementaires voient l'adoption de nouvelles normes (Loi NRE, Bâle II, IAS / IFRS, LOLF, etc.) qui aujourd'hui tirent la demande du secteur finance. Nous assistons dans ce domaine à une montée en puissance de la demande de prestations réalisées en mode forfaitaire et des projets de Business Intelligence.

Le secteur industriel se recentre de plus en plus vers des réflexions de rationalisation et d'externalisation. Les services, quant à eux, restent très dynamiques puisque le secteur est, par nature, plus diversifié. En outre, les demandes de nos clients sont de plus en plus orientées vers un axe fonctionnel, ce qui nous pousse à renforcer nos équipes dans ce domaine. Enfin, les télécoms relancent leurs projets IT, une réaction logique puisque ce secteur avait véritablement touché le fond en 2003.

La Tierce Maintenance Applicative connaît également une très forte demande. Nous avons acquis depuis plusieurs années de fortes compétences sur ce type de prestations. C'est un point clé parce qu'un directeur informatique aujourd'hui souhaite de plus en plus maîtriser l'évolution à moyen terme de son système d'information. Pour terminer, les projets mobilité commencent timidement à décoller. Ils avaient été freinés dans les années 2000 par l'éclatement de la bulle Internet et après la réalisation de quelques solutions pilotes, les projets de plus vaste envergure devraient voir le jour.

Quels seront vos axes de positionnement pour l'année à venir ?
La continuité tout d'abord. Nous sommes un acteur spécialisé dans les domaines du décisionnel et du e-business et nous intervenons sur des prestations de services à forte valeur ajoutée. C'est notre élément de différenciation par rapport aux très grandes sociétés de services et ce positionnement nous permettra, je l'espère, de faire face à la montée de l'offshore. En parallèle, nous continuons à faire un travail de veille afin d'évaluer les technologies émergentes, RFID par exemple, et les proposer à nos clients.

L'offshore est un vrai risque pour le marché des services IT."

Allez vous passer un ou plusieurs accords avec des sociétés étrangères pour faire face à la croissance de l'offshore ?
Des réflexions sont en cours sur ce point. L'offshore est un vrai risque pour les services informatiques en général mais ne devrait pas trop nous affecter. Nous sommes en effet positionnés sur des projets à forte valeur ajoutée qui ne sont pas concernés jusqu'à présent par ce phénomène. A l'heure actuelle, les entreprises n'en sont encore qu'au stade de l'évaluation des prestations offshore, les chiffres du Syntec évaluent d'ailleurs à moins de 2% l'ampleur des tâches externalisées.

La concentration du secteur va-t-elle continuer ?
Indéniablement. Dans les quelques années à venir, ne resteront que les "petits" acteurs et les grandes sociétés de services. Les "petits" car ils disposent d'une structure de coût réduite qui leur permet de conserver une bonne marge, et les grands car ils disposent d'une base suffisamment solide pour tenir face à la concurrence. Aujourd'hui les sociétés les plus pénalisées sont celles qui regroupent entre 100 et 400 collaborateurs. Pour Micropole-Univers, l'avenir continue aussi à passer par la croissance externe et le développement à l'international.

Sur quelles technologies travaillez vous principalement ?
Dans le domaine décisionnel, nous avons signé des partenariats très tôt avec Business Objets, Hyperion, Ascential et Oracle puis, plus récemment, avec Cognos et AS Groupe. Pour la réalisation des projets e-business, nous travaillons avec IBM et BEA sur les plates-formes J2EE, avec Microsoft sur .Net, et nous utilisons également les logiciels libres.

Quelle démarche avez vous mise en place concernant les logiciels libres ?
Nous disposons des compétences en interne pour répondre à la demande de nos clients. C'est une offre qui est maintenant mature et que nous proposons à nos clients lorsqu'elle nous paraît adaptée.

Les recrutements sont ils relancés en 2004 ? Qu'en est-il des augmentations de salaires ?
Depuis le début de l'année, nous avons déjà recruté plus de trente nouveaux collaborateurs et ce mouvement va se prolonger. Nous recherchons régulièrement les mêmes profils, à savoir des experts fonctionnels, des directeurs de projets et bien sûr des architectes techniques. Concernant les augmentations de salaire, elles seront plus fortes qu'en 2003 mais elles resteront surtout ciblées en fonction du niveau d'expertise, des compétences et de l'évolution des salariés.

Micropole Univers - Les chiffres clés
Date de création
1987
Chiffre d'affaires
46,9 millions d'euros en 2003 (hors Cross Systems)
Effectifs
900 collaborateurs
 
Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Christian Poyau, 44 ans, cofondateur et Président Directeur Général de Micropole Univers

1985-1988 Consultant dans le département conseil de Deloitte and Touche puis Consultant senior au sein de Peat Marwick Consultants.

Et aussi Diplômé de l'université de Dauphine (maîtrise d'informatique et de gestion) et titulaire d'un troisième cycle de management CPA

   
 
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