INTERVIEW 
 
Philippe Esposito
DSI
Lafarge Aluminates
Philippe Esposito
"Nous supportons de moins en moins bien les caprices des grands éditeurs"
Spécialiste mondial des ciments alumineux, Lafarge Aluminates possède une organisation très décentralisée dans le monde. Une situation qui amène son DSI a privilégier les stratégies best-of-breed.
01/09/2004
 
  Le site
Lafarge Aluminates
JDN Solutions. Quelles sont les principales problématiques métier auxquelles vous êtes confronté en tant que DSI ?
Philippe Esposito. Lors de mon arrivée, il y a trois ans, l'un des grands enjeux de la DSI a été de répondre à une volonté de décloisonner les différentes directions du groupe en améliorant la transversalité des processus. Cette démarche, qui se poursuit aujourd'hui, a pour but d'améliorer la valeur de nos produits, sachant qu'il s'agit de matières premières. Elle met en outre le client au centre de nos préoccupations, par le développement de nouveaux services notamment, avec pour objectif de le considérer plus que jamais comme un partenaire.

Vous êtes-vous lancé dans une remise à plat du système d'information ?

Oui. Nous avons opté pour une approche technologique de type best-of-breed. Deux progiciels de gestion intégrés ont été retenus : JDEdwards pour gérer les fonctions finance, achat et gestion des stocks, Generix pour les domaines de l'administration des ventes et la logistique. Le premier a déjà été déployé dans 7 pays et le second dans 11 pays. Nous avons conservé l'ERP de Microsoft (Great Plains) aux Etats-Unis, où il était historiquement installé et l'avons récemment étendu au Mexique.

Pourquoi cette approche best-of-breed ?
Cette politique est adaptée à l'organisation très décentralisée du groupe. Lafarge Aluminates est présent partout dans le monde (Europe, Chine, Australie et Amérique).

Nous faisons appel à beaucoup de prestataires
Comment supportez-vous vos processus transversaux ?
Nous voulions surtout éviter de rester cantonné à des problématiques purement techniques, ce qui nous aurait amené soit à chercher à tout intégrer, soit au contraire à trop simplifier. C'est pourquoi nous avons retenu la solution de l'EAI [plate-forme d'intégration d'applications d'entreprise, NDLR]. L'idée était d'adopter une approche centrée en premier lieu sur nos besoins métier en matière de processus transversaux - qui sont d'ailleurs équivalents selon les implantations - en partant d'une analyse de l'organisation nécessaire à leur mise en oeuvre.

L'EAI nous permettait de définir ces processus et de les adapter ensuite aux briques logicielles sous-jacentes. Il comble assez bien les limites du modèle de l'ERP qui est, certes, structurant mais ne peut s'adapter à tout et n'importe quoi. Cette architecture répond également à la structure juridique de la société - de type Leverage Buyout - qui nécessite une certaine souplesse du SI pour répondre à une stratégie de croissance externe.

Partant de là, nous avons étudié diverses alternatives - ETL, messages broker, etc. - avant d'arrêter finalement notre choix sur la plate-forme de webMethods, qui nous a paru particulièrement flexible. Nous avons également retenu cet éditeur pour sa grande qualité d'écoute.

Quels types de processus transversaux exploitez-vous ?
Les premiers processus déployés par le biais de l'EAI concernent la gestion des tâches de refacturation entre filiales du groupe, qu'elles soient ou non liées aux ventes réalisées. Nous envisageons dès lors d'exploiter cet environnement pour élaborer de nouveaux services à l'attention de nos clients. Il pourrait s'agir par exemple de dispositifs touchant à la R&D ou encore à la gestion de la chaîne logistique.

Quelle est votre politique en matière d'externalisation ?
Nous faisons appel à beaucoup de prestataires. En général, la maîtrise d'oeuvre de chacun de nos projets est partagée avec un intervenant externe. Cette démarche nous permet de conserver la maîtrise de nos fondamentaux et ainsi d'éviter de se retrouver en porte-à-faux avec ces société de services. Méthodologiquement, nous préférons en effet mettre en place un partenariat à long terme avec elles. L'objectif étant de leur donner la possibilité de mieux comprendre nos besoins et nos problématiques, et leur évolution dans le temps.

Je passe moi même plusieurs heures par semaine à faire de la veille
Dans le cas de notre EAI, nous nous sommes appuyés sur Vistali pour la phase d'intégration du projet. Nous avons choisi cette société pour sa vision de l'EAI - qui est très proche de la nôtre - ainsi que la qualité de sa méthodologie de travail.

Votre avis sur l'Open Source ?
Nous supportons de moins en moins bien les caprices des grands éditeurs qui ont tendance à abuser de leur position de force. Après avoir investi plusieurs années de jours/hommes sur une technologie, il est difficile de changer... Face à cette problématique, l'Open Source constitue une réelle alternative. Le coût total de possession (TCO) d'une application Open Source est la plupart du temps moins onéreux que celui d'une solution du marché. Ceci, même s'il est vrai que les logiciels libres ne sont pas toujours stables dans ce domaine. Ce qui, notons le, est en train de changer à l'initiative des grandes SSII qui se lancent dans des projets de développement autour de ce modèle.

Nous commençons donc à étudier de près cet univers technologique. Pour l'heure, nous envisageons d'exploiter la distribution Linux de Red Hat, notamment pour supporter Generix ainsi que nos applications de portails internes et externes.

Quelles sont vos principales sources d'information ?
La veille technologique fait partie des rôles de la DSI. Nous lisons la presse informatique ainsi qu'un certain nombre de sites Internet. Nous fréquentons également des salons. Le coeur de ce travail consiste à faire le tri entre effets de mode et informations pertinentes afin de cerner les éléments qui pourraient être utiles à nos métiers. Je passe moi même plusieurs heures par semaine à faire de la veille.

Les choix de Lafarge Aluminates
 La DSI
Effectif de la DSI
15 à 20 personnes
Nombre de serveurs
80 à 90
Nombre de filiales
15
 Les solutions technologiques 
Serveur
Tru64 UNIX (HP)
Configuration du poste de travail
Windows avec Office
Serveur de messagerie
Lotus Notes
EAI
webMethods (échange XML sur Rosettanet)
Solution décisionnelle
- Entrepôt de données: Oracle
- Intégration (ETL) : Genio,
- Requêteur : Business Objects.
 
Propos recueillis par Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Philippe Esposito est ingénieur ESIEA.
2001 Groupe Lafarge Aluminates, comme directeur des systèmes d'information.

1995 Après avoir participé au lancement du pôle GEDT de la société Celi & Eridan Informatique, il intègre la SSII spécialiste de la gestion de l'information Eurodoc (Cogema) où il exerce les fonctions de responsable de l'intégration de systèmes, puis de chef du département "ingénierie des systèmes et production documentaire" regroupant les activités intégration de systèmes et conseil en organisation - production documentaire pour l'Ile de France.

   
 
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