INTERVIEW 
 
Bernard Razaghi
Président
Net2S
Bernard Razaghi
"La croissance de la demande devrait se poursuivre"
Bernard Razaghi, président de Net2S, retrace le chemin parcouru en 2004 et dessine les tendances pour 2005. Retour à la profitabilité, spécialisation, offshore : tour d'horizon.
03/11/2004
 
JDN Solutions. Comment se porte le marché des services informatiques sur l'année 2004 ?
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 Société Net2s
Bernard Razaghi. Le domaine des télécoms est particulièrement dynamique, notamment aux Etats-Unis, en Belgique ou en Espagne. L'Espagne d'ailleurs offre de belles perspectives de croissance, notre chiffre d'affaires sur ce marché au second trimestre a connu une hausse de l'ordre de 100%. La Business Intelligence marche bien également, elle représente désormais 4% du total de nos revenus.

Au contraire, le marché est plutôt étal en Grande Bretagne. En France, il est bon mais pas en effervescence. Ce sont des secteurs comme la banque ou l'assurance qui confirment la reprise de la demande. Malgré tout, la baisse des prix héritée de 2003 rend peu favorable la situation en 2004 sans compter qu'il faut jongler avec les attentes salariales de nos collaborateurs.

La reprise de la demande devrait-elle se poursuivre jusqu'en 2005 ?

Globalement la croissance de la demande devrait continuer au moins jusqu'à la fin de l'année mais il faut rester prudent. La situation internationale souffre d'incertitudes. Cela signifie qu'il faut accompagner l'évolution et garder la maîtrise de la masse salariale, rester spécialisé et miser sur des marchés porteurs comme l'Europe du Sud. Les Etats-Unis et l'Europe de l'Ouest sont des marchés plus fragiles.

Quels sont les secteurs qui bénéficient de cette croissance ?
D'une part, nous assistons à la naissance de nouveaux projets dans le domaine de l'Internet haut débit et de la mobilité, notamment en construction, densification ou développement de services associés à ces réseaux.

D'autre part, le phénomène de rationalisation des coûts se poursuit sur certains périmètres, donnant lieu à des projets d'infogérance et d'urbanisation des systèmes d'informations. Le mouvement d'externalisation des réseaux au sein des grandes entreprises donnent lieu à des projets de bascule où l'infrastructure télécom est confiée à un opérateur.

Nous avons significativement abaissé notre point mort."

Quelles sont vos attentes en matière de résultats ?
Nous avons atteint le point d'inflexion au troisième trimestre 2003. Depuis le quatrième trimestre 2003, la société a repris le chemin de la croissance. Nous avons significativement abaissé notre point mort, et les pertes ont été divisées par quatre sur un an. C'est une tendance qui devrait se poursuivre au second semestre.

Comment envisagez-vous le retour à la profitabilité du groupe ?
Nous avons mis en place une offre verticale pour que nos clients se reconnaissent au sein des solutions qui leurs sont proposées. L'idée, c'est d'être spécialiste sur chacune des fonctions que l'on va offrir aux clients, offrir des solutions complètes en connectivité d'entreprise et en valorisation de données. Sectoriellement, nous ciblons plus particulièrement le marché des Web Services et des middlewares, notamment les projets d'intégration.

Où en sont les nouvelles technologies comme l'UMTS, le Wimax ou encore la voix sur IP ?
Concernant l'UMTS, les projets sont lancés. Mais l'offre doit encore trouver la demande. La clientèle "entreprise" se développe pour répondre à des besoins en termes d'outils collaboratifs comme la messagerie unifiée, la gestion d'agendas, et le grand public suit cette tendance avec sa demande spécifique en musiques, images, sonneries et jeux.

Le Wimax donnent aux régions la possibilité de développer des pôles d'attractivité."

Concernant le Wimax, c'est encore au stade de l'expérimentation. Certaines régions ou collectivités testent cette nouvelle technologie, souvent dans le cadre de projets d'aménagement du territoire. C'est un moyen pour elles de développer des zones d'attractivité pour les entreprises. Mais à l'heure actuelle, le Wimax n'en est qu'au stade de projet pilote. Enfin, la voix sur IP arrive à maturité. Les opérateurs ont déjà migré leur parc depuis longtemps et les offres VoDSL [NDLR Voice over Digital Subscriber Line] trouvent leur public. Reste pour les entreprises à remplacer leurs matériels IP.

Selon vous, quels sont les changements qu'ont connus les DSI cette année ?
Les DSI gagnent une marge de manœuvre qu'ils n'avaient pas auparavant. Cette marge de manœuvre se traduit par le retour de projets novateurs. En parallèle, le discours s'est décrispé entre donneurs d'ordre et sous-traitants. Le client gère désormais au plus serré, un projet peut être initié puis coupé en cours de route. Pour une société de services, cela signifie qu'il ne faut pas se rejouir même si l'on vient de signer un gros contrat.

Comment envisagez-vous l'offshore ?
L'offshore est un phénomène qui nous touche. Aux Etats-Unis, l'offshore est déjà très présent, pas seulement en informatique. Il touche de plus en plus l'Europe. Des réflexions sont en cours pour établir des accords avec des partenaires pour réaliser soit du nearshore, soit de l'offshore, notamment en Asie. Autrement, nous sommes déjà présents au Maroc.

Net2s - Les chiffres clés
Date de création
1996
Chiffre d'affaires
36,2 millions d'euros en 2003
Effectif
408
Activité
Conseil et expertise technique (10%)
Intégration (15/20%)
Infogérance et formation (5%)
 
Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Bernard Razaghi, est issu d'une formation d'ingénieur ENSEEIHT (1989). Il travaille jusqu'en 1991 chez Alsthom en qualité d'ingénieur recherche et développement, puis de 1991 à 1996 chez Altran comme consultant et ingénieur d'affaires. En 1996, il fonde Net2s et occupe depuis la place de président du groupe.

   
 
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