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Bruno Couderc
Président
Aproged |
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Bruno Couderc
"La cohabitation papier / flux électroniques freine la généralisation de la GED"
A l'occasion du forum de la GEIDE, qui se tient à Paris, le président de l'Association des Professionnels de la Gestion Electronique de Documents analyse les grandes problématiques actuelles du marché.
05/10/2005 |
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JDN
Solutions. Comment la reprise du secteur informatique se traduit-elle dans l'univers de la gestion électronique de documents ?
Bruno Couderc. Dans ce domaine, il n'y a pas vraiment eu d'arrêt des projets. Hormis une période de stagnation en 2002 et 2003, qui a touché tout le monde, les déploiements se sont poursuivis en 2004 et 2005. En moyenne, les professionnels du secteur enregistrent des augmentations de chiffre d'affaires d'environ 10%.
Aux côtés de la réduction du prix des produits, plusieurs éléments poussent les sociétés à s'équiper en solutions de GED. En premier lieu un certain nombre d'évolutions réglementaires, telle l'entrée en vigueur des lois Sarbanes- Oxley, qui engendre de nouvelles problématiques autour de l'archivage, de la traçabilité des flux et de la justification. Des enjeux auxquels la gestion de contenu apporte des réponses.
Ensuite, la technologie en tant que telle représente une réelle source de productivité. On le voit dans le domaine bancaire avec la dématérialisation du traitement des chèques. Enfin, la GED contribue à faciliter la gestion des gros volumes de données, sur le front des courriers électroniques par exemple, tout en optimisant les espaces disque.
Avec le développement de ces outils, la notion de document a-t-elle changé ?
Aujourd'hui, le document électronique n'est plus une curiosité technologique réservée à l'archivage. Il est devenu un réel support d'échange professionnel. Du mail - qui permet par exemple de confirmer une commande - au fichier bureautique, en passant par un formulaire numérique ou l'édition d'une facture, tout document numérique peut devenir un élément de preuve par exemple.
Pour illustrer cette évolution, nous avons développé au sein de l'Aproged le concept de gestion du cycle de vie du document numérique. Un contenu est en effet créé, traité, archivé puis transmis. En vue d'appréhender ce processus, des mécanismes de référencement ont été élaborés et des meta-données sont définies afin de préciser les différents événements rattachés au fichier, en termes de connaissances - origine, date, etc. - voire de preuve.
Le document n'est plus simplement du texte...
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 La standardisation des contenus passe par XML" |
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Un document peut renvoyer à du texte, mais également à de l'image, de la vidéo, etc. A chaque forme de contenu correspond un mode de référencement et des meta-données différentes.
Une autre grande évolution dans ce domaine touche à l'apparition de standards, sur le terrain de l'archivage - avec le PDF notamment - ou de la communication - avec les formats bureautiques par exemple. Le langage XML fournit également un moyen standardisé de structurer et de décrire les contenus.
Quels sont les principaux freins à l'émergence de la gestion électronique des contenus ?
Le poids du passé pèse lourdement sur le développement de la GED. On le voit bien dans le domaine de la facturation par exemple. Aujourd'hui, trois formes de facturation cohabitent : le papier, le processus EDIFACT et les factures électroniques de nouvelle génération transmises par des moyens sécurisés.
Nous sommes encore en période de transition. Il est nécessaire de gérer les trois approches, dans la mesure où l'ensemble des entreprise n'a pas encore passé le pas de la dématérialisation. Au-delà des difficultés culturelles, le principal obstacle est donc organisationnel et lié au surcoût engendré par la maintenance de plusieurs systèmes en parallèle.
Observe-t-on un rapprochement de la GED avec d'autres briques applicatives, tels les portails et les outils collaboratifs ou de gestion de connaissances ?
Ce mouvement est assez naturel car l'ensemble de ces éléments sont connexes. Le portail permet d'accéder aux contenus, au même titre qu'aux applications, le collaboratif et le KM manipulent eux-même des contenus.
Dans ce contexte, je pense qu'une solution de GED doit être conçue comme une plate-forme modulaire, c'est-à-dire construite à partir de briques fonctionnelles standardisées - capture, indexation, archivage, restitution... - choisies et assemblées en fonction de la problématique de l'entreprise.
Les fournisseurs couvrent tout ou partie de cet ensemble et peuvent se spécialiser également sur des créneaux particuliers comme l'image, l'analyse de texte, etc. D'où l'importance de bien analyser ses besoins en amont, avant de se lancer dans le déploiement d'une solution. Cette étape conditionne la réussite d'un projet. De nombreuses entreprises échouent pour avoir fait l'impasse sur cette étape.
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Propos recueillis par Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions |
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PARCOURS
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Bruno Couderc est ingénieur diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure d'Electrotechnique, d'Electronique, d'Informatique, d'Hydraulique et desTélécommunications (ENSEEIHT) et Docteur ingénieur de l'Université de Toulouse.
Il débute sa carrière en passant plusieurs années dans une société d'ingénierie informatique (SEMA). Il occupe ensuite des responsabilités opérationnelles de direction informatique à Barclays Bank puis à la Coface.
1991 Il s'investit dans le domaine de la gestion électronique de documents en créant BJC Consultants, société de conseil et d'assistance à maîtrise d'ouvrage en GEIDE.
1997 Au sein de l'Aproged, dont sa société est membre depuis 1994, il est régulièrement élu dans les instances dirigeantes.
2004 Président de l'Aproged en novembre de cette année.
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Dossier