INTERVIEW 
 
Daniel Gavoty
Président et Fondateur
3i3s
Daniel Gavoty
"L'application prime sur la technologie"
A l'occasion de la reprise d'Aramiska par Ouranos Networks, l'International Independent Institute for Space and Satellite Solutions (3i3s), donne sa vision du marché de l'Internet par satellite en France et de son potentiel.
03/03/2006
 
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Daniel Gavoty. L'espace satellitaire se développe mal, le secteur est en crise, surtout du côté des fournisseurs de service. Pour développer cet espace, il faut créer le besoin, donc apporter les solutions aux personnes nécessitant un accès.

Nous manquons en France d'un pôle d'excellence dans le domaine spatial, faute d'applications. Il y a une multitude d'entreprises qui partent donc à l'étranger car elles n'ont pas pu percer ici. Pourtant elles ont un avenir en France si elles savent faire connaitre leurs applicatifs.

Dans notre association, nous faisons du sponsoring sur des projets à caractère social et humanitaire, en faisant connaître les applications possibles. Le satellite conserve une image de technologie coûteuse et c'est pourtant faux. Des milliers de communes ne sont toujours pas reliées au haut débit et sont toujours isolées.

Les opérateurs nationaux ont besoin de se faire connaître car les capacités existantes des communications par satellite sont sous utilisées. Il faut aussi convaincre les fournisseurs de solutions intégrées du potentiel du satellite.

Qu'apportera le nouvel acteur Ouranos Network ? Quelle est sa stratégie ?

Avant tout, Ouranos Networks reprend les services - destinés aux PME ou aux filiales de grand comptes - que proposait Aramiska, et c'est une bonne chose car la qualité était au rendez-vous. Le nouvel opérateur conserve aussi la clientèle d'Aramiska mais voit aussi le modèle économique étranger se développer, par exemple en Europe de l'Est ou en Afrique du Sud.

Cette stratégie est donc différente car elle suit un marché qui évolue. En 2006, les clients des pays d'Europe de l'Ouest ne veulent plus acheter un produit pour le produit, quel qu'il soit, mais veulent une réponse à un problème auquel ils doivent faire face. C'est pourquoi Ouranos va miser sur la culture du service.

Pourquoi Ouranos attaque de nouveaux marchés ?
Les besoins sont énormes dans les pays qui ont récemment rejoint l'Union Européenne ou vont le faire dans un avenir proche. C'est une des priorités d'Ouranos Networks. De plus, ils vont travailler plus étroitement avec leurs distributeurs pour répondre à la diversité des besoins du marché. L'actionnaire principal d'Ouranos Networks, Satelnet est présent sur les marchés du Moyen-Orient et ceci constituera également un axe de développement.

Internet par satellite peut-il être un marché rentable pour les rares founisseurs d'accès ?
Oui, à condition d'être constamment aux aguets sur les différents marchés, car il n'y a pas un marché unique de l'Internet. Ce réseau est seulement un moyen, non une fin.

Seul le satellite peut résoudre le problème des zones blanches."
Même en France, fournir un tel accès peut être un marché rentable, car 10 000 communes ne sont pas reliables au haut débit. Une ville comme Chartres vient à peine d'être reliée. Seul le satellite peut résoudre le problème des zones blanches.

Un exemple simple : la loi européenne oblige la traçabilité des œufs. Il faut relier les coopératives au producteur. Ainsi, sur les zones rurales, le satellite est la seule solution. En Hollande, tous les producteurs sont d'ores et déjà reliés de cette façon.

Qui profite encore de ces offres en France ?
Une loi propose aux communes de devenir opérateur. Le gouvernement a pris conscience qu'il fallait responsabiliser les administrations. Cette démarche est logique car plusieurs organismes s'accordent à dire que sur nos 36 000 communes, plus de 3 000 ne seront pas en mesure d'accueillir l'ADSL, à cause d'un modèle économique non compatible.

Dans certains cas, il sera possible de résoudre très facilement une application par la fibre optique, le câble, le RTC, le CPL, le Wi-Fi ou le WiMax, technologie en vogue. Toutefois, vous pourrez aussi le faire par satellite car l'utilisateur ne souhaite pas forcément comprendre et s'adapter aux nouvelles technologies, il désire avant tout une application qui fonctionne.

Pour le satellite, les applications sont multiples et il y aura de la place pour toutes ces technologies. Les applications les plus favorables au satellite sont l'e-learning et la santé, pour la transmission de fichiers image vers d'autres hôpitaux entres autre.

Comment l'offre s'organisera-t-elle après les premières offres Wimax et/ou d'accès symétrique de 2 Mbps national ?
L'accès symétrique promis n'est pas 100% national. Il y aura toujours des zones isolées, comme les stations de ski, où le haut débit est absent.

Les offres satellites sont bien existantes et opérationnelles. Nous attendons toujours de voir à qui va s'adresser l'offre 2 Mbps symétrique promise sur tout le territoire par l'opérateur historique et
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quel sera son délai de déploiement effectif.

Cependant, il est sur que certains clients du satellite vont naturellement basculer vers cette offre une fois disponible. Mais comme toujours, c'est l'application qui véhiculera la prise de décision.

Une complémentarité est-elle envisageable ?
Les offres continueront à cohabiter car la panacée n'existe pas dans ce domaine. Le satellite sera en complémentarité du Wimax. Cette nouvelle technologies n'est qu'un relai, une sorte de commutateur et la source - l'accès principal - devra faire appel à un accès direct, comme le satellite, avant d'être redistribuée.

 

 
Propos recueillis par Christophe COMMEAU, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Daniel Gavoty, 58 ans, est co-fondateur et président de 3i3s.
Officier de la Légion d'Honneur et Commandeur de l'Ordre National du Mérite.

2003 Consultant pour les affaires relevant des domaines de la Défense.
2000 Chef du bureau Espace de l'état major des Armées.
1998 Chef d'état-major du commandement air des systèmes de surveillance, d'information et de communications (CASSIC) de Villacoublay.
1996 Chef du Bureau des Programmes pour la Recherche et l'Espace (BPRE) de l'Etat Major de l'Armée de l'Air.
1994 Commandeur de la base aérienne de Colmar
1991 Rejoint la Direction du personnel militaire de l'Armée de l'Air à Paris
1971 entre à l'Ecole de l'Air de Salon-de-Provence. Jusqu'en 1989, il occupe différents postes à responsabilité au sein d'unités aériennes.

Et aussi Diplômé de l'Ecole supérieure de guerre aérienne.

   
 
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