INTERVIEW 
 
Robert Eusèbe
DSI
Arte France
Robert Eusèbe
"Nous n'avons pas encore trouvé de DRM ouvert à tous les OS"
Le pôle français de la chaîne franco-allemande planche depuis plusieurs années sur l'opportunité d'exploiter les nouveaux canaux de diffusion numérique. Son premier projet en la matière : une plate-forme Web de vidéos à la demande.
13/06/2006
 
JDN Entre centre de services et catalyseur de projets informatiques, comment définissez-vous votre rôle ?
  Le site
Arte
Robert Eusèbe Ma mission consiste à faire fonctionner l'existant informatique d'Arte France et délivrer les services associés, avec une préoccupation de performance et de réduction des coûts. Mais aussi à mener les projets liés au système d'information.

Pour ce second volet, la DSI peut jouer un rôle de maîtrise d'oeuvre et/ou celui d'assistance à maîtrise d'ouvrage. Tout dépend du type de projet et du degré de connaissance des interlocuteurs en matière d'informatique. Globalement, s'il s'agit d'un projet lié à l'infrastructure, la DSI cumulera les deux rôles. En revanche, en cas de chantier lié aux processus, le partage des responsabilités se fera à la carte, en fonction du projet.

Quels sont vos principaux projets touchant à l'infrastructure actuellement ?
Nous sommes entrain de réfléchir à la refonte de notre système de stockage. L'objectif est de gagner en capacité tout en réduisant les coûts. Jusqu'ici, nous disposions d'une architecture de machines en attachement direct. Nous rajoutions des disques et remplacions le matériel ancien par des ressources plus performantes en fonction des besoins. Cette logique a atteint sa limite fin 2005. La progression naturelle des volumes devenait trop rapide, notamment avec le lancement de notre offre de vidéos à la demande.

Nous étudions la possibilité d'adopter une infrastructure SAN"
Les fournisseurs nous ont proposé de migrer vers une infrastructure de stockage en SAN. Nous étudions cette possibilité. Nous regardons notamment les offres proposées dans ce domaine par EMC, HP, IBM ou encore Netapp.

Sur le plan de la téléphonie, nous essayons également de voir comment réaliser des économies. Dans cette optique, nous avons décidé de changer d'opérateur. Nous abandonnons l'opérateur historique pour Neuf Cegetel. L'idée est de tirer partie du dégroupage total pour la téléphonie fixe.

Qu'en est-il de vos projets côté métier ?
Nous affichons une mission de veille permanente dans le domaine informatique en vue de cerner les évolutions technologiques à prendre en compte vis-à-vis de notre métier. Dans ce cadre, nous avons oeuvré à une prise de conscience au sein de la direction générale des nouvelles possibilités apportées par les canaux de diffusion numérique, qui viennent petit à petit compléter l'hertzien. Il s'agit notamment des supports ADSL, de la vidéo on demand ou encore de la télévision sur mobile.

La direction est de plus en plus sensible à ces nouvelles possibilités. Elle se rend compte de ce que pourrait être une offre globale et des synergies qui pourraient être mises en oeuvre entre ces différents canaux. Dans le cadre de cette réflexion, nous avons lancé un premier chantier. Il s'agit de la mise à disposition d'une offre de vidéos à la demande proposée sur Internet. 500 programmes d'Arte sont déjà commercialisés en ligne. Nous avons un objectif de 1000 pour la fin de l'année. Après cette première étape, nous avons la volonté d'occuper le terrain de l'ADSL et de la mobilité.

Quelles sont les solutions retenues pour ce projet de VOD ?
Nous avons adopté la technologie de gestion numérique de droits d'auteur de Microsoft avec le format Windows Media 9. Cette solution de DRM est performante. Elle nous contraint cependant à nous limiter aux internautes équipés de Windows. Nous restons donc en veille très active dans ce domaine. Nous sommes ouverts à toutes les propositions. Mais nous n'avons pas encore trouvé d'application de DRM qui soit disponible pour tous les systèmes d'exploitation en vue de véhiculer une offre payante. Après avoir sondé les outils d'Apple et de divx, nous étudions la piste Real.

Nous assurons la diffusion Web grâce au réseau de serveurs de cache d'Akamai. Ce qui nous garantit des temps de réponse et une disponibilité optimum. Nos fichiers relatifs à la VOD sont stockés sur une dizaine de serveurs. Dans ce dernier cas, nous utilisons également les fonctions de géolocalisation d'Akamai pour garantir aux ayants droits que la diffusion de leur(s) oeuvre(s) se limite bien à un territoire donné. Enfin, la transmission s'effectue à 1,5 mega par seconde. C'est le compromis que nous avons trouvé pour garantir une bonne qualité d'image tout en évitant de se retrouver avec des volumes trop importants.

Pour notre système de gestion des programmes en revanche, nous avons opté pour un développement spécifique"
Vous avez également mené récemment un projet de numérisation des programmes ?
La chaîne est composée d'un pôle français et d'un pôle allemand, tous deux chargés de l'élaboration des programmes. A cela s'ajoute une filiale commune basée à Strasbourg qui gère la diffusion. En lien avec Neuf Cegetel, nous avons mis en place dispositif à Issy-les-Moulineaux permettant de convertir au format numérique les programmes conçus ici, à partir des cassettes transmises par nos producteurs internes ou externes, et de les transférer à Strasbourg par le biais d'un réseau IP en 20 Mega bits par seconde.

Votre système d'information administratif ?
La gestion des ressources humaines et la comptabilité sont des domaines classiques pour lesquels nous avons retenu des progiciels du marché. Pour notre système de gestion des programmes en revanche, nous avons opté pour un développement spécifique. A l'origine, cette application a été conçue à partir de l'environnement Centura L4G. Il y a trois ans, nous avons décidé de migrer vers la plate-forme Java/J2EE que nous avions choisi pour Internet. L'idée étant de consolider nos développements autour d'un environnement unique.

Le développement Java orienté objets nous a amené à réfléchir sur nos processus de production d'applications, et notamment sur la possibilité de mutualiser certains composants. Dans le cas de notre approche multicanal, la technologie Objet nous permet par exemple de créer des familles de fonctions et de les décliner par support avec des notions d'héritage. Dans cette perspective, nous avons commencé à bâtir un framework métier.

DSI d'Arte France
 La DSI
Effectif
15
 Les solutions technologiques 
Postes utilisateurs
300 (Windows Office)
DRM
Microsoft (Windows Media)
Serveur Web
Apache/Tomcat (JSP/Servlet) sous Linux (Red Hat)
Environnement de développement
Eclipse
Gestion comptable
Arcole (Ares)
Gestion RH
Alicia RH (Logi-RH)
 
Propos recueillis par Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Robert Eusèbe, 44 ans, marié, 3 enfants, il est diplômé du Centre d'Etudes Supérieures Industrielles. Avant d'entrer chez Arte, il occupe des postes de chefs de projets, responsables de domaine études et développements et RSSI dans plusieurs sociétés.

2002 Directeur des Systèmes d'Information à Arte France.
1996 Holcim
1990 Carnaud Metal Box
1984
Air Liquide

   
 
  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Auralog - Tellmemore | Publicis Modem | L'Internaute / Journal du Net / Copainsdavant | Isobar | MEDIASTAY
 
 


Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Toutes nos newsletters