INTERVIEW 
 
Philippe Courcier
DSI
Conseil général de la Sarthe
Philippe Courcier
"La décentralisation implique de revoir le périmètre informatique"
Le Conseil général de la Sarthe migre actuellement ses progiciels vers des architectures Web multiniveau. Autres projets du moment : le déploiement de la téléphonie sur IP et le passage d'un stockage NAS à un système virtualisé.
22/08/2006
 
JDN Solutions. Quelle est la part de vos projets réalisés sous forme de développements spécifiques ?
  Le site
Conseil général de la Sarthe
Philippe Courcier Elle est assez faible. La direction des technologies de l'information du Conseil général de la Sarthe se compose d'une trentaine de personnes. La moitié est dédiée au support, l'autre à l'assistance à maîtrise d'ouvrage et au suivi des applications. Nous avons assez peu de temps à consacrer au développement. Ce n'est pas notre métier.

Nous réalisons néanmoins des développements sur la partie Web mais aussi pour notre intranet qui présente des besoins moins standardisés. Nous avons décidé de profiter de l'infrastructure de réseau haut débit installée au Mans en 1996 par Lyonnaise Câble [ndlr : devenu depuis Noos] pour mettre en place une plate-forme d'hébergement Internet et monter en compétence sur le développement Web, principalement sous environnement Windows. Le Mans a été la première ville européenne équipée en haut débit.

Votre politique applicative est donc axée sur les progiciels ?

Notre système d'information s'articule autour de trois progiciels principaux. Deux d'entre eux ciblent respectivement la gestion financière et la gestion des ressources humaines. Ce sont tous deux des produits de l'éditeur Civitas. Il s'agit d'un acteur spécialisé pour les collectivités locales et les établissements publics. La troisième solution que nous utilisons est le progiciel d'aide sociale Perceaval d'Info.DB. Rappelons que l'aide sociale constitue le cœur de métier des conseils généraux.

Ces éditeurs spécialisés présentent pour avantage de bien connaître nos problématiques et de suivre pas à pas nos évolutions, en particulier réglementaires.

Quels sont vos principaux projets informatiques ?
Le progiciel d'aide sociale est en cours de déploiement en version Web multiniveau. Nous avons élaboré un plan de déploiement sur 4 ans visant à remplacer l'application existante, basée sur un système Bull Gecos, et ajouté de nouvelles fonctions. Nous avons défini un plan de migration module par module. Les systèmes de gestion financière et de gestion des ressources humaines Civitas sont encore en client / serveur. Ils devraient migrer l'année prochaine vers une architecture multiniveau.

Nous passons d'un système de stockage NAS à une solution SAN"
Nous nous sommes également lancés dans un projet visant à remplacer notre outil de gestion des temps. Le choix du nouveau logiciel est en cours. Ce projet a été initié dans la mesure notre solution était devenue obsolète, mais aussi dans l'optique de répondre aux impacts de la décentralisation sur la gestion des salariés.

Cette politique entraîne un transfert de personnel d'entretien en provenance d'autres administrations, notamment la DDE, vers les conseils généraux. Concrètement pour nous, elle engendre une croissance de nos effectifs de 1 000 à 1 700 salariés, ainsi qu'un passage de 50 sites à près de 90. Le support et le management informatique doivent suivre l'évolution de ce périmètre, également en intégrant de nouvelles applications et infrastructures système et réseau.

Quels sont justement vos chantiers d'infrastructures système et réseau ?
Nous remettons actuellement à plat notre infrastructure de stockage. L'idée est de passer d'un environnement de serveurs HP en NAS à un réseau de stockage virtualisé SAN basé sur la technologie IBM. Pour ce chantier, nous avons fait appel à la société de services SCC.

Côté réseau, nous sommes en cours d'appel d'offres en vue de passer à la téléphonie sur IP. L'objectif est en premier lieu de standardiser notre environnement qui repose sur une mosaïque de solutions d'ancienne génération, et ainsi de faire en sorte que le système se comporte de la même manière partout. Le but est aussi de réduire les coûts induits par l'hétérogénéité et l'âge du matériel installé.

Aux côtés de vos prérogatives de DSI, l'un de vos rôles est également de travailler à l'équipement du territoire et le développement des usages liés aux TIC sur le département de la Sarthe. Quelles sont vos initiatives sur ce plan ?
Dans ce domaine, nous travaillons d'abord à l'aménagement numérique du territoire. Sur ce point, nous avons lancé une délégation de service public en vue de promouvoir le déploiement d'un réseau haut débit départemental. Le conseil général a pris en charge 60 % de l'investissement initial du projet. Une filiale d'Axione [ndlr : groupe ETDE/Bouygues] a été retenue pour le mener à bien et faire vivre ensuite l'infrastructure mise en place. Cette construction devrait être terminée fin décembre 2006.

L'objectif du réseau est de combler les zones blanches et de faciliter la pénétration d'offres plus compétitives et plus innovantes sur le territoire en proposant notamment des tarifs de gros aux opérateurs. Le dégroupage du réseau et son ouverture à d'autres acteurs sont prévus. Axione met en place des infrastructures équivalentes en Limousin et Maine-et-Loire notamment, ce qui permet une mutualisation des coûts.

Nous accompagnons également le développement des usages à travers un schéma de services numériques. Il a donné lieu au lancement d'un premier service dématérialisé. A savoir : un portail de publicité départemental pour les appels d'offres publics qui a été mis en ligne en mai 2004 [ndlr : Achats publics Sarthois]. Nous poursuivons la réflexion pour trouver d'autres opportunités de développement en ce sens.

L'ordonnance du 9 décembre 2005 contribue à clarifier le débat sur l'administration électronique"
Suivez-vous les recommandations avancées sur ce plan par le gouvernement ?
L'ordonnance publiée le 9 décembre 2005 contribue à clarifier le débat. Elle stipule qu' "une autorité administrative peut répondre par voie électronique à toute demande qui lui a été adressée par cette voie par un usager ou par toute autre autorité administrative".

Les travaux engagés par la Direction Générale de la Modernisation de l'Etat - la DGME - sur des référentiels d'interopérabilité et de sécurité permettront de fixer les modalités d'échange avec les administrations publiques et les services de l'Etat. Enfin, une réflexion a été lancée en vue de clarifier les mécanismes d'habilitation des agents.

Ces dispositifs vont nous permettre de partir sur de bonnes bases. Nous avons préféré attendre que les standards soient vraiment validés avant de nous lancer dans le développement d'applications.

Avez-vous déjà déployé des systèmes ou applications Open Source ?
Nous réalisons une veille attentive dans ce domaine. Nous disposons déjà de quelques systèmes techniques sous Linux, mais aussi de serveurs Web sous Apache. Pour les postes client, la réflexion est toujours en cours. Une migration vers la suite bureautique OpenOffice serait envisageable en termes fonctionnels. Mais, la plupart de nos progiciels sont encore trop souvent liés à Microsoft Office. C'est ce qui nous bloque. Notre outil de gestion des délibérations, par exemple, est lié à une certaine version de Word.

Nous sommes tributaires des éditeurs d'applications qui s'attachent trop souvent à des plates-formes propriétaires comme celles de Microsoft ou d'Oracle. Ils se disent ouverts sur d'autres OS dans leur discours commercial, mais, dans les faits, recommandent la plupart du temps de baser leur application sur des configurations standardisées bien précises. Sans compter qu'ils conseillent aussi d'installer leur produit sur des plates-formes multiniveau homogènes technologiquement, bien cloisonnées et dotées d'un assez grand nombre de serveurs. Cette politique contribue aussi à leur faciliter la vie pour le service après vente.

Conseil général de la Sarthe
 L'organisation
Secteur
Public (collectivité locale)
Effectif
1 056 salariés
Nombre d'implantations
50 (reliées au réseau IP)
  La DSI
Effectif
36
Budget
3 millions d'euros en 2005 (hors frais de personnel)
  Le parc informatique
Postes de travail
1 000 postes au Conseil général (Windows et Office XP), et 1 300 postes installés et suivis dans 80 collèges (installation et maintenance sous-traitées à SCC)
Serveurs
30 (Windows)
 
Propos recueillis par Rédaction JDN & JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Philippe Courcier est directeur des technologies de l'information du Conseil général de la Sarthe.

1992 Directeur des technologies de l'information, Conseil général de la Sarthe.
1980 Informaticien, Conseil général de la Sarthe.

   
 
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