INTERVIEW 
 
Frédéric Sitterlé
Directeur des nouveaux médias
Figaro
Frédéric Sitterlé
"Le choix de Ruby s'inscrit dans une logique d'agilité"
Grâce au fameux langage de programmation, la direction technique a amélioré la productivité de ses développements. Le plus difficile aura été de trouver des informaticiens compétents dans cet environnement.
30/01/2007
 
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JDN Solutions. Dans quel cadre s'inscrit ce choix de Ruby On Rails comme nouvelle plate-forme de développement Web ?
Frédéric Sitterlé. Ce choix doit être replacé dans le cadre du plan nouveaux médias du Figaro. Partant d'une équipe de 5 à 6 personnes, nous sommes aujourd'hui une trentaine. Pour chacune de nos rubriques, nous avions mis en place une équipe dédiée avec un patron de pôle en charge de la responsabilité éditoriale et des budgets.

Avec cette organisation, nous recherchons l'agilité des petites structures, à opposer aux lourdeurs des grands groupes. Or, sur le Web ce sont les rapides qui s'imposent, pas les plus gros. Le choix de Ruby s'inscrit dans cette volonté de faciliter l'agilité de nos services, et a été fait à l'occasion d'une remise à neuf de notre rubrique Lefigaro.fr/madame.

Qui a pris l'initiative de cette technologie ?

Notre patron de pôle. Il nous a convaincu de la souplesse et de l'innovation apportée par cette technologie. Nous avions déjà une partie femme sur le site du Figaro.fr, mais il s'agissait de procéder à une modification structurelle pour mettre en ligne progressivement des services Web.

Quels avantages en retirez-vous ?
Cela nous a permis de développer le site bien plus rapidement que si nous étions parti sur PHP. En 4 mois de développement, nous avions achevé le front office et le back office du site. Les premières réunions de brainstorming ont commencé un mois et demi avant.

L'autre avantage de Ruby vient de son modèle contrôleur, de manière à faire évoluer le site en fonction des besoins des équipes de rédaction. Il est possible de décrire plusieurs champs de type carnet d'adresse qui sont en fait constitué d'autres champs comme un nom, un numéro de téléphone... Cette séparation des tâches permet, lorsqu'une personne veut intégrer un champ messagerie instantanée au carnet d'adresse, d'avoir juste à retoucher une ligne de texte sans avoir à réécrire toute l'application.

Le framework (catalogue de fonctions réutilisables) Rails a-t-il facilité le développement ?
Nous sommes allés jusqu'en Argentine pour chercher des développeurs Ruby On Rails"
Oui, il contient des raccourcis pour créer des sites Web qui couvrent presque tous les domaines dont nous avions besoin. Il a fallu l'améliorer sur certains points mais cela nous a évité de partir sur une base de code énorme. Il a été en revanche plus difficile de trouver des développeurs Ruby On Rails en France. Nous sommes allés jusqu'en Argentine pour en chercher.

L'outil de gestion de contenu a été développé à partir de rien. Pourquoi cette décision ?
Les CMS précédents présentaient deux contraintes. Premièrement, certains sont construits autour d'anciennes technologies de 2001 ou 2002, et arrivaient en bout de cycle. Il est très difficile en plus de faire évoluer des couches successives de développement à travers le temps. Deuxièmement, nous récupérons quotidiennement des informations de la version papier du Figaro. Avec les anciens CMS, toucher à cette partie du programme prenait beaucoup de temps. D'où l'intérêt de repartir sur des bases saines.

Le nouveau CMS a été développé spécifiquement pour le site du Figaro Madame, mais nous allons essayer de réutiliser ce savoir-faire pour nos prochaines expériences. Il est capable de traiter les quizz, les guides, les fonctions de recherche, et s'interconnecte à une base de données MySQL.

Repartir de zéro a généré beaucoup de travail, mais paradoxalement cela nous a permis de gagner du temps car nous n'avions pas besoin d'analyser du code existant et d'essayer de le comprendre.

Qui héberge le site du Figaro ? Quelle est l'infrastructure technique dédiée à cette tâche ?
Nous travaillons avec SDV, qui nous héberge dans son datacenter. On travaille avec 5 serveurs pour assurer la tolérance de panne et la rapidité de construction des pages. Dans le cadre de Ruby On Rails, le langage n'était toutefois pas suffisamment intelligent pour gérer la mise en cache. Nous avons donc été obligé de développer un système spécifique.

Le langage vous a fait une impression favorable au niveau du référencement. Pourquoi ?
Les pages Web en Ruby sont mieux comprises par les moteurs de recherche"
Dans le cadre de ma mission, j'ai pu être très intransigeant sur la qualité du code HTML. Nous avons fait en sorte que le code soit sémantique et qu'il fasse apparaître les choses importantes au moteur de recherche. Au bout d'une semaine, nous étions bien référencés sur des noms d'objets relatifs à la mode ou sur des défilés. Les pages Web sont bien comprises par les moteurs de recherche car il n'y a pas de Javascript intégré à la page et susceptible de tromper l'analyse.

Avez-vous connu des soucis d'incompatibilité technique avec d'autres éléments de la plate-forme ?
Pas vraiment, le système de publicité et nos outils statistiques que sont CyberStats ou Médiamétrie ont bien fonctionné. Pour les services externes d'autres sites, comme l'astrologie, nous n'avons pas eu de problème non plus.

Le 20 novembre, lors de sa sortie nous avons du retravailler le site car il n'était pas parfait. La correction de bugs s'est donc imposé dans les 10 premiers jours qui ont succédé le déploiement.

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Y a-t-il eu un transfert de compétences au sein des équipes techniques du Figaro ?
Oui, notre directeur technique est capable d'analyser du code Ruby. Il y a de toute manière beaucoup moins de code qu'en PHP et nous avons essayé d'avoir un développement le plus commenté possible. Les outils de développements ont été mis à disposition des équipes internes.

A participé à cette interview Marca Tatem, indépendant en charge de la coordination des développements du site en Ruby.

La DT du Figaro
 La direction technique
Effectif
30 personnes
 Les solutions technologiques 
Bases de données
MySQL
Langage de développement
Ruby
Système d'exploitation
Linux
Serveur Web
Apache
Hébergement
SDV
Gestion de contenu
Interne

 
Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Frédéric Sitterlé, est fondateur et responsable en charge des nouveaux médias pour le site du Figaro.fr

Depuis 2005 Le groupe Le figaro rachète Sport24. Frédéric Sitterlé est nommé directeur des nouveaux médias en charge des sites du Figaro.
1998 Fondateur de Sport24.com
1998-1999 Responsable de la stratégie Internet pour la Fédération Française de Football
1996 Exodus Communications (Silicon Valley)

Et aussi Ingénieur EFREI (Ecole Française d'Electronique et d'Informatique)

   
 
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