INTERVIEW 
 
Jean-François Boullier
DSI
Communauté d'Agglomération Périgourdine
Jean-François Boullier
"Nos développements spécifiques sont réalisés sous LAMP"
La communauté de communes a ouvert fin 2006 un réseau haut débit de 50 kilomètres. Objectif : faciliter l'implantation d'opérateurs dans la zone. Côté SI, des applications propriétaires cohabitent avec des outils en Open Source.
06/02/2007
 
JDN Solutions. En tant que DSI de la Communauté d'Agglomération Périgourdine, vous intervenez dans des domaines très divers ?
  Le site
Communauté d'Agglomération Périgourdine
J'ai à la fois en charge le système d'information de la communauté d'agglomération, qui recouvre l'informatique de gestion, les outils de workflow et de travail collaboratif, les sites Web, et les bases de données. Mais également les projets de nouvelles technologies de l'information pour l'extérieur.

Sur ce terrain, nous avons notamment construit un réseau haut débit pour promouvoir le développement numérique et économique. Nous participons aussi à un projet européen visant à étudier des outils de paiement pour les services publics.

Quelle est l'origine de ce projet de réseau haut débit ?

Il y a quatre ans, une étude stratégique a été menée par la communauté d'agglomération. Il en est ressorti 14 grands thèmes présentés comme des moyens de dynamiser économiquement le territoire. L'un d'entre eux abordait la question des nouvelles technologies de l'information et de leur pénétration au sein de la communauté d'agglomération. Dans la foulée, il a été décidé de partir sur la construction d'un réseau qui pourrait couvrir les zones où les opérateurs n'étaient pas présents.

Les marchés visés étaient insuffisants pour que les opérateurs privés puissent amortir directement les investissements. Nous avons analysé ce que nous devions apporter aux opérateurs pour que le modèle fonctionne, notamment en termes d'équipements. Ce qui nous a conduit à lancer un appel d'offres pour une délégation de service public, d'une durée de 20 ans, et portant sur la construction du réseau et son exploitation. Nous avons choisi LD Collectivités, la filiale de Neuf Cegetel.

Quel type de technologie avez-vous retenu pour cette infrastructure ?
LD Collectivités a déployé 50 kilomètres de réseau pour apporter la fibre au pied de l'entreprise. Des multiplexeurs DSLAM ont été installés auprès des centraux France Télécom, ce qui nous permet de proposer du dégroupage en marque blanche. Six bonds hertziens ont été également mis en place pour raccorder les centraux téléphoniques les plus éloignés. En tant que MOA du projet, nous nous sommes chargés de négocier les tracés.

Nous avons commencé à commercialiser notre capacité réseau à la manière d'un opérateur grossiste"
Nous avons commencé à commercialiser notre capacité réseau à la manière d'un opérateur grossiste. Neuf Cegetel commercialise son offre tripleplay sur notre réseau depuis trois mois. Free devrait ouvrir d'ici un mois. Nous avons également signé avec Completel qui intervient pour le compte de Darty. Nous sommes en cours de finalisation avec Club-Internet, Télé 2 et Alice. Pour la partie entreprise, notre premier client est France 3 avec un accès de 130 Mega mis en place par Neuf Cegetel.

Avez-vous d'autres chantiers dans le domaine réseau, la VoIP par exemple ?
Nous venons d'achever le déploiement de la voix sur IP en janvier. Ce chantier a été initié à l'occasion de la construction d'un nouveau site. Les deux bâtiments ont été raccordés en fibre optique en nous basant d'ailleurs sur le réseau haut débit de l'agglomération. Nous avons renouvelé nos PABX pour passer à la téléphonie en IP, et ainsi consolider sur le même réseau les flux voix et données.

La convergence nous permet d'éviter d'ouvrir et de maintenir des accès Internet et téléphonique sur les deux sites. Elle simplifie ainsi l'administration et contribue à sécuriser l'informatique. Le débit étant de 1 Giga, les connexions au système central depuis l'autre bâtiment se font de façon transparente.

Au-delà de la partie réseau, comment se structure le système d'information de la CAP ?
Sur la partie financière et paie, nous utilisons le progiciel de gestion de GFI Informatique sur un socle Windows/SQL Server. Nous avons fait le choix d'une solution propriétaire car il s'agit d'une brique critique pour nous. Pour le reste, nous faisons beaucoup de développements spécifiques sous plate-forme LAMP [ndlr Linux, Apache, mySQL, PHP]. C'est notamment le cas pour notre intranet collaboratif et pour certains de nos sites Web.

Des briques particulières à nos métiers ont également été élaborées. Parmi elles, nous avons un système de pilotage des services publics. Par le biais d'équipements électroniques, il nous permet de contrôler la consommation en eau ou en électricité des espaces d'accueil des gens du voyage, pour s'assurer qu'un robinet n'est pas resté ouvert par exemple. Il mesure également la quantité de déchets des entreprises pour optimiser la gestion des camions.

Notre objectif est de tester des moyens de paiement adaptés aux services publics"
Enfin, nous avons construit un système d'information géographique, basé sur la solution Intergraph, pour centraliser les informations nécessaires à la constitution du cadastre, en provenance de la Lyonnaise des Eaux, d'EDF ou encore des services fiscaux, puis les redistribuer à nos 13 communes.

Qu'en est-il de votre projet européen de paiement numérique ?
Ce projet est financé à hauteur de 50% par la Communauté européenne. Comme je l'ai dit, son objectif est de tester des moyens de paiement adaptés aux services publics. Il est mené en collaboration avec la ville de Saarbrücken en Allemagne, l'université de Varna en Bulgarie, et la ville de Prato en Italie. Nous travaillons sur différents canaux de paiement, comme le téléphone, Internet ou encore via un supermarché lors du paiement de sa note à la caisse, et ce pour différents types de service : le transport scolaire, la cantine, les places de parking, les droits universitaires, les impôts.

Chaque acteur impliqué teste une configuration. Nous avons été chargés de réaliser un pilote sur le paiement d'un service de transport scolaire via le Web ou le SMS. Nous avons développé pour l'occasion un caddi virtuel sous LAMP. 100 transactions ont été ainsi réalisées en décembre, et les données ont été transmises à la ville de Prato qui a géré le développement du système central de traitement.

La DSI de la Communauté d'Agglomération Périgourdine
Effectif
2 personnes (Windows et Linux)
PC
80 (Windows)
Serveurs
6 (Windows et Linux)
ERP
Technologie GFI
Messagerie
Exchange
Développements spécifiques
LAMP
 
Propos recueillis par Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Jean-François Boullier est responsable informatique/système d'information géographique et chargé des affaires européennes au sein de la Communauté d'Agglomération Périgourdine. Il est titulaire d'une Maîtrise de mathématique.
1999 Formateur en mathématique et informatique
2000 Chargé de mission NTIC à la Ville de La Riche

   
 
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