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INTERVIEW

Serge Bernard
Directeur associé, co-fondateur
Solari Consulting


Solari Consulting est une société de conseil et d'ingéniérie informatique qui s'intéresse aux technologies Internet, intranet, e-business et en particulier le commerce mobile. Cette start-up de 3 ans d'existence a été créée au départ par deux associés : Serge Bernard et Philippe Mialet. En 1998, Solari Consulting dévoile un CA de 9,2 millions de francs. En 1999, elle devrait réaliser une progression légèrement inférieure à 50 % pour arriver aux alentours de 14 millions de francs.

Propos recueillis le 25 novembre 1999 par
François Morel

JI: Quels sont vos métiers, vos domaines d'expertise ?
Serge Bernard : Nous menons des projets complexes d'intranet, d'extranet et de commerce électronique auprès de grandes entreprises comme Nokia et Warner. Nous avons travaillé par exemple avec Cegetel sur le projet Réseau Santé Sociale. Nos clients comprennent une vingtaine de grands comptes. Historiquement, je suis lié au monde des télécoms avec les équipementiers et les opérateurs, et mon associé Philippe Mialet vient de la distribution avec des fabricants comme Danone. Nous travaillons aussi avec des banques, preuve que nous ne portons pas exclusivement notre intérêt sur un seul secteur. D'autre part, nous avons signé avec Nokia un partenariat extrêmement fort autour du WAP (Wireless Application Protocol).

Qu'est-ce que le WAP ?
Cette nouvelle technologie consiste à apporter des applications Internet et intranet aux téléphones mobiles, comme pour le grand public la météo, les cours de la bourse, les nouvelles du moment... Dans les entreprises, il s'agit plutôt de donner accès à la messagerie, à l'annuaire, ou aux données du système d'informations. Cela permettra notamment aux commerciaux mobiles d'utiliser des applications de CRM, et aux transporteurs de bénéficier de fonctions de gestion de la chaîne logistique durant leurs déplacements.

Est-ce la seule avancée dans le domaine des transferts de données sur les mobiles ?
Le GPRS va représenter une évolution du réseau satellite en faisant passer le débit des téléphones WAP, actuellement 9 600 bits par seconde, à un volume de données équivalent à celui du RNIS (Numéris). Dans le même temps, cette technologie est bidirectionnelle, ce qui signifie que l'on pourra faire du push, mais aussi appeler et recevoir des données en même temps. En ce moment, le GPRS est en cours de tests, et l'on pourrait s'attendre à un déploiement commercial à l'horizon 2001-2002. D'autres évolutions viendront derrière. On parle déjà de l'UMTS à 2 mégabits par seconde, qui permettra la vidéoconférence, et qui débarquera probablement vers 2004-2005 en France.

Ces technologies représentent-elles une révolution ?
Ce qui est une révolution, c'est le fait que l'informatique devienne mobile. Le phénomène de fond est la société de l'information mobile dont le WAP est l'un des leviers techniques. De plus en plus de personnes vont accéder aux technologies Internet, qui sont jusque là réservées à une élite. On dénombre en effet près de 20 millions d'utilisateurs de mobiles et seulement quelques millions d'internautes.

Va-t'on voir débarquer les OS sur les mobiles ?
Nous devrions pouvoir observer une convergence entre les mobiles et les systèmes d'exploitation. Lequel sera utilisé ? Il paraît difficile de le prévoir. Pour l'instant, PalmOS remporte 70 % du marché sur les assistants personnels (PDA). Côté initiatives, Nokia a pris une licence sur cet OS pour fabriquer de nouveaux équipements entre les mobiles et les PDA. A titre d'exemple, le 9110 préfigure déjà cela en étant à l'intersection des deux familles de produits. D'autres produits peuvent exister chez d'autres constructeurs, équipés de Windows CE.

Le mobile va-t'il tuer à terme l'ordinateur portable  ?
Les deux peuvent s'utiliser de façon complémentaire, et le tout cohabitera sans aucun problème. L'important, c'est que les données soient gérées de façon cohérente suivant différents moyens d'accès.

La France est-elle une fois de plus en retard ?
Pas vraiment. Aux Etats-Unis, le WAP suit le même rythme de développement qu'en Europe. Au Japon, le marché s'est développé sur des technologies qui ressemblent à du WAP mais qui n'en sont pas. Et aujourd'hui, dans ce pays, le mobile est en train de devenir le principal moyen d'accès à Internet.

Quel sera l'impact du WAP sur le management ?
C'est un vaste débat. Je pense que cela va contribuer à la mobilité des personnes. Cela devrait notamment favoriser le télétravail. D'autre part, le WAP va permettre de recevoir des informations quel que soit le lieu et le moment où l'on en a besoin.

Le marché est-il prêt ?
Pour l'instant, il est un peu prématuré de répondre à cette question. Le lancement commercial par France Télécom Itinéris intervient à la fin de l'année (la deuxième semaine de décembre). Les entreprises trouveront certainement un intérêt immédiat dans ces produits pour équiper la force de vente des commerciaux mobile. Dans le grand public, la montée en charge devrait être plus progressive sur l'année 2000.

Quels sont les freins au développement ?
France Télécom est en train de mettre les infrastructures en place. Maintenant, il va falloir réfléchir sur les tarifs d'usage. Le coût du transport par le réseau GSM est encore très élevé, ainsi que l'abonnement à GSM Data. Les prix devraient probablement être amenés à baisser.

Y a-t'il déjà des prestataires de contenu ?
Nous nous intéressons davantage à la partie infrastructure. De rares acteurs se sont pour l'instant positionnés sur le marché du contenu. Quelques uns affirment qu'ils vont se lancer, mais peu y travaillent rééllement. Ce sont des entreprises qui créent traditionnellement des sites Web qui vont ouvrir des sites WAP. Cela demande des compétences informatiques dont ne disposent pas certaines agences de communication.

Avez-vous des exemples d'expériences déjà menées ?
Il y a 6 mois, SFR a lancé un service e-Media qui tourne sur des téléphones Alcatel en technologie pré-WAP basée sur le langage HDML pour la présentation du contenu. Le WAP, quant à lui, utilise le langage WML.

Qu'est-ce que le WML ?
C'est une extension du XML. On peut qualifier WML de version allégée, adaptée au mobile, du standard de présentation de contenu HTML sans les inconvénients techniques de ce langage, comme un débit trop important et la saturation de la mémoire du téléphone. Développé au départ pour les mobiles, WML devrait s'étendre sur les assistants personnels.

Présentez-nous votre offre autour du WAP ?
Nous proposons un produit, Nokia WAP Server, qui intègre la passerelle du constructeur, et fonctionnera avec n'importe quel téléphone WAP. Aujourd'hui, il n'y en a quasiment aucun, mais cela devrait se développer rapidement. Notre solution tourne sur un serveur NT et comporte des modules complémentaires pour la gestion des droits d'accès, la messagerie d'entreprise, l'annuaire, etc. Nous sommes en train de créer une marque, Phone Logic, pour développer ce produit et le commercialiser. Ce sera probablement une filiale de Solari. Cela devrait se mettre en place d'ici une question de jours ou de semaines, au pire dans le courant du mois de décembre.

Qui va se charger de la distribution ?
Au départ, nous allons l'assurer nous-même. Puis on s'orientera vers la vente indirecte. Le produit est destiné aux grandes entreprises et aux fournisseurs d'accès ou de services Internet. Le prix d'entrée de gamme de la partie logicielle sera compris entre 350 et 400 kF pour un millier d'utilisateurs.

En tant que directeur associé de la société Solari Consulting, Serge Bernard se charge des activités Internet, intranet, commerce électronique et téléphonie mobile. En 1982, fraîchement sorti de l'Insa avec comme spécialité les télécommunications, il intègre Texas-Instruments comme ingénieur produit. De 1988 à 1996, il participe à l'activité de conseil en management de Coopers & Lybrand, et termine comme directeur au sein du département Télécommunications et Systèmes d'Informations. Juste avant la création de Solari Consulting en juin 1997, il occupe le poste de directeur du développement de l'activité intranet chez Netscape Europe.


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Responsable de rubrique : Alain Steinmann

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