"Comment construire une infrastructure dédiée
au commerce électronique et à quel coût?"
c'est le thème de la conférence organisée
par META Group en septembre prochain à Munich.
Jean-Louis Seguineau nous dévoile en avant-première
sa vision bien particulière de l'Internet...
Propos recueillis le 22 juillet 1999 par Christophe
Dupont
JI:
Présentez nous META Group
Jean-Louis Seguineau: META Group est un acteur global
et indépendant sur le marché de l'analyse
et du conseil des technologies de l'information. Nous sommes
implantés dans 29 pays, avons plus de 1.700 clients,
dont 300 à 400 vendeurs.
Cette conférence sur
le commerce électronique est une première
pour votre société en Europe?
Oui,
mais le processus est déjà rodé aux
Etats-Unis. De ce côté ci de l'Atlantique,
il nous est apparu qu'il y avait un fossé entre les
différents constituants de ce qu'on appelle l'infrastructure.
Le problème tient surtout à un manque de communication
entre les acteurs. Notre discours est centré sur
l'aide aux utilisateurs finaux mais nous ne négligeons
pas la direction technique et opérationnelle. D'ailleurs
nous nous orientons peu à peu stratégiquement
vers les directions générales. Cette vision
de la gestion du projet de changement d'infrastructure est
au centre de la thématique de notre conférence.
En termes d'organisation, nous ne faisons pas appel à
des intervenants extérieurs, ni même aux témoignages
de nos clients. Nous n'exprimons que notre point de vue.
Quelles
sont les tendances actuelles?
En préambule, il faut rappeler que le commerce électronique
n'est qu'une extension du système d'information.
Tout d'abord, l'infrastructure se centralise dans un souci
de faire des économies. Mais la mise à disposition
des applications a tendance, elle, à se décentraliser.
De ce fait, la transition entre anciennes et nouvelles applications
s'est écourtée, il ne faut que moins d'un
an lorsque de 2 à 3 ans étaient nécessaires
auparavant. Les personnels qui s'occupent d'infrastructure
ne sont pas impliqués assez tôt dans les projets
surtout en cas de changement. On sous estime trop l'implication
en terme de temps et de coûts des changements d'une
infrastructure. La cause en est le manque de compréhension
des décisionnels qui obligent ceux qui mettent en
place l'infrastrucure à justifier de tout ce qu'ils
font.
Qui
doit prendre en charge le projet dans l'entreprise?
Sans
aucun doute le manager métier. Il faut laisser la
main au sein de l'entreprise à ceux qui en maîtrisent
le savoir faire, les seuls connaissant réellement
leur métier. Bien entendu il sera accompagné
des gens qui connaissent l'infrastructure mais il doit gérer
le projet.
Une
prestation d'externalisation n'est pas envisagable?
Chaque
entreprise peut y voir des avantages. Se posent toutefois
des limites techniques et nous préconisons de garder
la main sur les changements d'infrastructures.
Une
infrastructure e-business est-elle différente
d'autres infrastructures?
Elle est plus complexe car elle
peut mettre en corrélation plusieurs systèmes
d'informations en place: mainframe, client/serveur. Le
travail consiste à assurer la bonne exposition
de l'entreprise au monde extérieur. On passe d'un
système interne à un système ouvert
vers l'extérieur via une interface de commerce
électronique. L'essentiel du coût est dans
cette exposition.
Vous avez d'ailleurs mis au point un outil pour
l'évaluation des coûts...
Oui, le PCM pour Predictive
Cost Modeling. C'est un outil de simulation des
coûts. Nous avons modélisé les
meilleures pratiques de nos meilleurs clients. Le
PCM peut définir les besoins en matériels,
logiciels et ressources humaines selon le projet
e-business envisagé. Par exemple, il délivre
une liste d'équipements, donne un budget
prévisionnel, analyse les risques. Le modèle
n'est pas purement mathématique, je ne crois
pas à la mise en équation de la vie!
En fonction des paramètres métiers,
l'utilisateur obtient une justification des conclusions
du PCM.
Après
20 ans d'expérience dans les systèmes d'information,
les réseaux et télécommunications
au service de grands groupes industriels, Jean-Louis Séguineau
est actuellement directeur de programme européen
du service Meta Group Global Networking Strategies. Il
suit plus particulièrement les questions d'architecture
des réseaux de campus, d'infrastructure lan/wan,
les architecture de réseau voix, les interfaces
téléphonie/informatique et les pabx. Jean
Louis Seguineau, qui a débuté sa carrière
dans le groupe pétrolier Total, est diplômé
ingénieur de l'Ecole Centrale (Nantes).
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