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Solutions: Il y a un an votre volonté était de combiner GED traditionnelle
et gestion de contenu Web. Qu'en est-il de cette stratégie ?
Louis Fanchini.
L'annonce de cette évolution stratégique date en fait d'octobre 1999.
A l'époque, notre objectif était effectivement de nous tourner vers la
gestion de contenu Web. Dans les années précédentes, nos solutions avaient
été utilisées au sein de plusieurs projets de gestion de documents 'vivants'.
En partenariat avec la SSII Fi System, nous avions par exemple mis en
place un intranet pour la direction de la communication d'EDF, ainsi qu'un
extranet dédié à la force de vente interne et externe de PSA. Dans notre
stratégie Web, nous faisons la même chose, mais à l'extérieur des Firewalls.
Comment
avez-vous accompagné cette politique côté produit ?
En
lançant Document 4i e-business Edition, nous avons surtout cherché à renforcer
certaines technologies afin de mieux nous adapter à un environnement ouvert.
Nous avons donc pris en compte XML et nous avons aussi ajouté des
procédés de chiffrement et de compression. Autres axes :
l'intégration des spécifications J2EE (Java 2 Enterprise Edition), puis
le portage vers les serveurs d'application du marché (IBM WebSphere,
BEA WebLogic, etc.).
Aujourd'hui,
où se situe votre coeur de métier ?
Notre savoir-faire réside surtout dans le rapatriement et le classement
d'informations. En fait, nous prenons en charge l'ensemble du cycle de
vie d'un document. Depuis sa création pour laquelle nous supportons la
plupart des formats de fichier existants, en passant par les processus
de travail collaboratifs et de validation, l'intégration à l'interface
(en travaillant avec Dreamwaver ou Front Page), et enfin la diffusion
et la syndication.
Comment
percevez-vous l'évolution du marché ?
Pendant
les deux années qui viennent de s'écouler, nous avons eu
à faire face à une demande croissante sur le segment du
commerce électronique. Aujourd'hui, le marché se recentre sur des
projets de GED plus traditionnels. A savoir : le domaine des portails
internes d'entreprise, avec d'une part la gestion de la relation à
l'employé (annuaire d'entreprise, gestion des ressources humaines, etc.)
et d'autre part la gestion de la documentation interne relative aux données
métier. Derrière de tels traitements figurent des logiques de workflow
de publication, de gestion de la diffusion (en fonction de politique de
droits d'accès, etc.), et de contrôle de la sécurité et de l'intégrité
des données. Des tâches qui constituent notre cur de métier.
Dans
ce contexte, comment se structure votre clientèle cible ?
Nous
comptons 1200 clients dans le monde, dont 130 en France. Depuis notre
virage vers le Web, nous affichons une bonne part de projets dans le domaine
d'Internet, avec notamment M6Web, Voyages SNCF ou Medicit. Parmi eux,
on compte environ 250 dot-coms. Ces acteurs sont venus étoffer notre base
de clientèle traditionnelle, dans laquelle apparaissent des grands groupes
- comme Schneider ou France Télécom pour ce qui est des français.
Quel
est votre positionnement vis à vis des échanges BtoB ?
Notre
solution permet la mise en place de plates-formes d'échange inter-entreprises.
Au chapitre des projets autour du BtoB, Schneider utilise notre solution
pour son catalogue produits. Stocké dans un référentiel
central, son contenu s'adapte en fonction des réglementations et de langue
de chaque pays destinataires. Dans le domaine de l'aéronautique, Sita
agrége les conseils en maintenance apportés par les différents constructeurs
de matériel pour offrir un référentiel aux compagnies d'aviation. Outre
les segments e-maintenance et e-procurement, nous intervenons de la même
manière dans celui de l'e-learning.
Quelle est votre stratégie en matière d'intégration ?
En
1999, 2000, la demande a évolué des solutions intégrées vers des architectures
plus modulaires. Dans ce contexte, nous nous positionnons comme le fournisseur
de la brique de gestion de contenu. D'autres apportent la couche applicative,
la base de données ou les systèmes de règles métier (pour gérer la personnalisation).
Quel
regard portez-vous sur un éditeur comme Vignette?
Contrairement
à notre approche modulaire, Vignette a opté pour une stratégie produit
'tout intégrée' (serveur d'applications, gestion de contenu, personnalisation,
recherche, etc.). Développée en C++, son architecture est moins souple,
et donc plus difficilement intégrable qu'une application J2EE. Sans compter
qu'elle souffre de problème de montée en charge. De notre côté, nous avons
décidé de rester spécialisé dans la gestion de contenu pure (au sens gestion
de documents) dans une logique de standards côté technologie (avec XML
et J2EE, comme nous l'avons déjà dit).
Avez-vous
étendu le portage de Documentum 4i sous Linux ?
Documentum
4i tourne effectivement sous Linux. Mais, je ne vous cacherais pas qu'une
telle demande est très rare. Sur ce point, notre attitude a plutôt été
proactive. Et ceci à la différence du support d'IBM DB2, qui nous a été
demandé par plusieurs clients.
Quelles
seront vos principales évolutions dans les deux prochaines années ?
Notre
objectif est de capitaliser notre expérience dans le domaine de la gestion
de contenu Web. Je pense qu'aujourd'hui nous pourrions nous rebaptiser
'Contentum'. Notre principal atout étant de compter des expériences
dans le domaine des sites Web (avec une maîtrise des technologies HTML
et XML), mais aussi bien sûr dans celui de la gestion interne et
BtoB.
Louis Fanchini
est à l'origine du lancement de Documentum en France, fin 1996. Auparavant,
il a été VP Sales Europe chez Cadence Design Systems pendant six ans et
a occupé différentes fonctions de management des ventes chez Intel pendant
neuf ans. Il a débuté sa carrière chez Thomson CSF. Il est aujourd'hui Directeur
Général Europe du Sud de Documentum, société américaine qui compte 1200
clients dans le monde dont 125 en France. La filiale française emploie 45
personnes et a réalisé un chiffre d'affaires de 90 MF durant l'année 2000.
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