L'ouverture de la deuxième édition
de la grand messe annuelle d'Oracle - Oracle AppsWorld à Amsterdam
- aura
été
marquée par un leitmotiv omniprésent : 'ROI'. Signe des
temps, tout ici tourne autour de la notion de retour sur investissement
des entreprises, que chacun s'applique a marteler consciencieusement.
Dix-huit mois après le lancement de sa e-Business Suite 11i, Oracle
dresse le bilan de son activité à grand renforts de retour
d'experience d'entreprises, et la moisson s'avère globalement positive
si l'on en croit les chiffres fournis par Oracle. Certains points particuliers
sont en revanche plus délicats...
Sur les quelques 12 000 clients revendiqués par la société,
1145 entreprises utiliseraient aujourd'hui 11i, dont 380 sur la zone EMEA
(Europe, Moyen-Orient, Afrique). Des résultats jugés tout
a fait satisfaisants par Sergio Giacoletto, executive vice president EMEA
d'Oracle, et qui laissent augurer une belle marge de progression par rapport
a la base client de l'éditeur. Et pour prouver que les entreprises
qui ne l'ont pas encore fait ont tout interêt à opérer
la migration vers 11i (qui en est actuellement a sa version 6), les arguments
ne manquent pas: 4 milliards de dollards d'économies sur 10 ans
pour le métallurgiste Posco, réduction de 80% du temps de
prise de commandes pour l'opérateur allemand Viag Interkom qui
utilise le module Procurement de l'e-Business suite, 32% d'économies
sur la gestion comptable et financière pour Northumbrian Water,
etc. Et les exemples sont multipliables à l'envi...
Un spectre fonctionnel désormais assez large
Ce parti-pris de communication autour des réalisations de la 11i
n'est pas seulement imputable au souhait légitime des clients et
prospects présents d'être rassurés sur leurs
investissements
passés ou futurs. Côté nouveaux produits, la récolte
est en effet bien maigre. Seules nouveautés, trois modules additionnels
: Asset Management pour la gestion de la maintenance des machines industrielles,
Oracle@Customers Online - un module fonctionnel concu pour faciliter l'intégration
et la mise a jour des fichiers clients, et Oracle Partners Online, une
brique destinée à favoriser le transfert d'information client
entre l'entreprise et ses partenaires. Faut-il pour autant déplorer
cette absence relative de nouvelles applications ou s'en féliciter
? Nous pencherions plutôt pour la seconde hypothèse, et ce
pour au moins deux raisons.
Premièrement, le spectre fonctionnel couvert par 11i est aujourd'hui
très large, qui inclut outre les fonctions classiques d'un ERP,
celles dévolues au SCM, CRM, Data Warehouse, Ressources Humaines,
etc. Une couverture qui permet à l'éditeur de concurencer
directement Siebel pour le CRM, PeopleSoft pour la GRH ou SAP pour l'ERP
et la gestion du back-office. Deuxièmement, parce que ce faisant,
Oracle affiche implicitement que son but est désormais globalement
atteint, et que ses efforts vont pouvoir porter plus massivement sur la
stabilisation des applications disponibles aujourd'hui. Que signifie pour
Oracle avoir atteint ses objectifs ? La réponse tient en trois
mots : 'Daily Business Close'. Une expression dont nous n'avons pas fini
d'entendre parler pour dire qu'avec 11i.6, les managers de l'entreprise
ont accès - en temps réel et non plus tous les trimestres
après consolidation des chiffres issus de bases de données
hétérogènes - à l'ensemble des informations
de l'entreprise avec une granularité jusqu'a present inégalée,
selon l'éditeur.
"Supérieure" la suite intégrée ?
Avec sa politique d'intégration de bout en bout, qui repose côté
plate-forme technique sur le binôme 9iAS (serveur d'application)
et 9i database, Oracle promet des possibilités de drill-down et
de drill-across inédites. La raison de cette performance ? Tout
'simplement' l'intégration des données décisionnelles
avec les données transactionnelles au sein d'une base unique, OLTP
(Online Transactionnal Portal) sur laquelle nous reviendrons plus en detail
prochainement. Une facon très claire en tout cas pour Oracle de
clamer la supériorité de l'approche 'suite integrée'
sur l'approche concurrente de type 'best of breed'. Est-ce que les clients
suivront pour autant en prenant le risque de se fournir auprès
d'un seul éditeur ? Aucun n'a en tout cas franchi le pas apres
un an et demi - à l'exception de l'operateur Level 3 Communications.
[Marc Lemesle, JDNet] |