Un ancien de Thomson Training & Simulation
et un expert-comptable. Pas de doute, le binôme que représentent
Valentin Lefevre et Bruno Uzzan, co-fondateurs de la société
Total Immersion, constitue à lui seul une bonne garantie. L'argument
a en tous cas su convaincre Partech International, associé dans
cette opération à I-Source Gestion, d'investir 1,5 million
d'euros dans l'entreprise.
La société a pour vocation de produire des logiciels capables
de traiter en temps réel la fusion d'images vidéo et
de
synthèse. Un marché déjà occupé par
quelques acteurs et sur lequel Total Immersion entend prendre racine en
jouant sur deux points de différenciation: "Notre principale
différence c'est que nous proposons nos technologies sur des plates-formes
Wintel (Windows + Intel) là où nos concurrents travaillent
plutôt sur des stations Silicon Graphics ou s'adossent à
des sous-systèmes graphiques spécifiques", explique
Bruno Uzzan. Autre différence: Total Immersion produit des logiciels
pour traiter les images en temps-réel et non en post-production.
Côté marché, la société suit deux axes
de développement: l'industrie audio-visuelle et l'industrie tout
court. Pour l'audio-visuel un partenariat est en cours de finalisation
avec une société de production. A titre d'exemple, la technologie
de Total Immersion sera utilisée pour incruster en temps réel
des objets de synthèse dans un environnement réel filmé,
en temps réel et en gérant des interactions entre les deux
univers. Dans l'industrie, axe de développement sur lequel comptent
beaucoup les nouveaux partenaires financiers de la société,
Total Immersion proposera d'associer sa technologie aux outils de CAO
classiques. "Dans l'architecture, cela permettrait d'intégrer
la modélisation d'un bâtiment dans un environnement réel
filmé", illustre Bruno Uzzan.
Pour l'heure, si le co-fondateur assure que les moteurs technologiques
sont bien avancés, il reconnaît aussi qu'ils ne sont utilisables
que par les ingénieurs de Total
Immersion.
Les outils, en effet, ne sont pas encore dotés d'interfaces homme-machine
(IHM) dignes de ce nom. Avec, les fonds récoltés, l'entreprise,
qui compte aujourd'hui 6 personnes, recrutera dans un premier temps 3
ingénieurs et aussi un "business developer". "L'histoire
technologique est jalonnée de bonnes technos qui ont échoué
faute d'avoir été proposée sur les bons marchés
avec les bons arguments", souligne Bruno Uzzan. De fait, Total Immersion
abordera dans les mois à venir une étape clef de son développement.
[Cyril Dhenin, JDNet] |