Vous en rêviez...?
Vous faisiez bien, car personne ne l'a encore fait : les MMS (Multimedia
Messaging Service), ces petits messages riches dotés de son, d'images
fixes ou animées, voire de vidéo, restent aujourd'hui à
l'état de projet. A la fois rêve des opérateurs et
des constructeurs de téléphones mobiles qui y voient un
relais de croissance naturel au SMS, les MMS sont également attendus
par les internautes, et tout un chacun de se demander : "Quand ?".
La réponse du cabinet d'analyse Frost
& Sullivan est : "Pour bientôt, et de plus en plus
d'ici à 2006".
Un CA multiplié
par 300 en quatre ans
Les MMS devraient être aux réseaux
mobiles de prochaine génération - GPRS et UMTS -, ce que
les SMS (Short Message Services) sont aujourd'hui au réseau GSM
: un générateur de chiffre d'affaires
important pour toute l'industrie des télécoms.
Alors
que le WAP
finissait de décevoir ses premiers utilisateurs en 2001, on
a vu émerger au même moment les SMS (ou messages en mode
texte) qui ont rencontré le succès que l'on sait. Depuis
peu même, on assiste au développement des EMS (Enhanced Messaging
Services), qui permettent aux possesseurs de téléphones
cellulaires de télécharger des sonneries ou des logos moyennant
finances. Mais le meilleur reste à venir.
Frost & Sullivan escompte ainsi que le marché naissant des
MMS représentera quelque 68 millions de dollars en 2002, pour atteindre
26,9 milliards de dollars en 2006. Mais pour tenir ses promesses, la technologie
devra vaincre certains blocages structurels, que l'on peut résumer
en quatre points principaux.
Les difficultés
restent multiples elles aussi
Construire des terminaux
MMS. Selon le cabinet, seulement 6% des assistants personnels évolués
(hors PDA, c'est à dire de type smartphone) seront compatibles
MMS cette année.
Frost & Sullivan prévoit qu'il faudra attendre 2005 au moins
pour que l'on puisse parler d'un marché de masse et d'une pénétration
significative. En 2002, ce sont ainsi 5 messages qui seront envoyés
par mois, là où le cabinet table sur 28 en 2006.
Construire des réseaux
adaptés. La technologie MMS repose sur celle des réseaux
par paquets, à la différence des SMS sur réseau GSM.
Pour fonctionner, ce type de messages est donc conditionné au déploiement
d'un réseau GPRS (UMTS ultérieurement), sur lequel nombre
de pays européens ont pris du retard.
Offrir des services
à un coût abordable. L'une des clefs du succès des
SMS, outre son pragmatisme technique, réside dans son prix relativement
peu élevé, constate Frost & Sullivan. Il faut que les
opérateurs parviennent à mettre en place un système
de facturation équitable (ie perçue comme telle par les
utilisateurs) basé sur la quantité de données échangées
et sur la qualité de contenu offerte, première possibilité,
ou sur un système de pay-per-view.
Faciliter la facturation
des services. Les opérateurs vont devoir mettre en place des systèmes
d'échange inter-réseaux (roaming) et de facturation croisée,
ce qui risque selon le cabinet, de poser des problèmes au moins
en 2002 et 2003.
A condition que ces obstacles soient résolus dans les temps, Frost
& Sullivan estime que les MMS pourraient représenter 66,3%
du chiffre d'affaires des services de messagerie mobile (hors e-mails)
en 2006.
[Marc Lemesle, JDNet] |