Kaidara boucle une 2ème levée de fonds d'un montant de 8,1 millions d'euros
Par le JDNet Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/0204/020408_kaidara.shtml
Lundi 8 avril 2002

Kaidara, un éditeur spécialisé dans l'aide au support avant-vente et après-vente créé en 1991, vient de réaliser sa deuxième levée de fonds. Ce sont quelque 8,1 millions d'euros qui ont été injectés dans la société par ses investisseurs historiques - Galileo Partners et LCF Rothschild -, ainsi que par quatre nouveaux entrants. Il faut dire que la technologie de CBR (Case Based Reasoning) dérivée des travaux sur l'intelligence artificielle de ses fondateurs a de quoi séduire plus d'un investisseur. D'ailleurs, plusieurs grandes entreprises utilisent depuis années déjà les solutions de Kaidara, parmi lesquelles le CNES, EADS, Citroën, EDF et GDF, ou la SNCF.

Une première levée de fonds de 2,4 millions d'euros
C'est en 2000 que le fondateur de la société, Michel Manago, s'est mis à la recherche d'investisseurs afin de
financer la création d'un logiciel capitalisant sur les huit années d'expérience en conseil technologique de Kaidara. En mai 2000, il lève ainsi 2,4 millions d'euros auprès de Galileo et de LCF Rothschild, et commence à travailler en équipe réduite à la conception et la mise en production de deux solutions d'accompagnement à la vente sur le Web. "Je visais dès le départ deux marchés de niche : celui de l'avant-vente et celui de l'après-vente, qui représentent aujourd'hui respectivement 30 et 70% de notre chiffre d'affaires", explique le dirigeant, auteur d'une thèse en Intelligence Artificielle préparée au CNRS. Après quelques mois, la V1 des deux logiciels-phare de Kaidara, Commerce et Advisor, basée sur un moteur de recherche inductive propriètaire, est prête.

L'objectif de la seconde levée de fonds qui vient à peine d'être bouclée, est donc aujourd'hui de poursuivre le développement international de la société, qui est implantée en France ainsi qu'aux USA depuis juillet 2000. Outre Galileo et la LFC qui ont respectivement contribué à hauteur de 1,8 millions d'euros et 1,2 millions d'euros, plusieurs nouveaux investisseurs sont entrés au capital. CDC Innovation Partners a ainsi mis 3 millions d'euros sur la table, ACE Management 1,2 millions, la Financière de Brienne 800 000 euros, et Blue Insider 100 000 euros. Pour comprendre ce qui a pu dans le contexte actuel de frilosité attirer ainsi les investisseurs, il faut revenir en deux mots sur la technologie développée par Kaidara.

Une technique pointue pour des applications simples
Les premiers travaux menés autour du Case Based Reasoning (CBR) remontent à la fin des années 80, sous l'impulsion de groupes de recherche universitaires et de sociétés priveés. L'un des groupes les plus productif en la matière, l'INRECA (Induction and Reasoning from Cases) qui est né en 1991 sous l'égide de la Commission européenne, regroupait ainsi l'éditeur Tekino (devenu Emipolis depuis), l'Université de Kaiserslautern et Kaidara. C'est des recherches applicatives de ce groupe que sont nées les premiers logiciels de CBR à proprement parler, tels que Kaidara Advisor. Sous cet acronyme barbare, se cachent en fait trois techniques distinctes : le raisonnement à partir de champs structurés, les technologies de datamining et d'apprentissage automatique et les technologie de langage naturel qui permettent d'extraire des connaissances formalisées à partir d'un texte non-structuré.

En utilisant ces techniques de façon conjointe, Kaidara a ainsi mis au point deux applications, utilisées actuellement pour répondre à des demandes de conseil en avant-vente ou pour collecter et redistribuer de façon intelligente des informations ciblées en après-vente. "Citroën utilise aujourd'hui Advisor pour ses 5500 concessions automobiles, à partir d'une base de données unique en 23 langues, qui est remise à jour chaque trimestre", explique Michel Manago. "L'ensemble des techniciens a accès à cette base pour résoudre des problèmes techniques déjà rencontrés et répertoriés, et ce de façon plus ou moins guidée selon les besoins". L'intérêt de la solution réside en effet dans ses capacités à maintenir automatiquement une série de questions-réponses, qui peuvent être guidées par le logiciel grâce à une logique de reconnaisance de similarités."Auto-apprenante", la solution se développe et s'enrichit à chacune des mises à jour, et s'adapte au degré de précision de ses interlocuteurs.

Un interfaçage naturel avec l'existant
Supportant Windows NT, Windows 2000, HP-UX et Sun Solaris, les logiciels de Kaidara sont par ailleurs conçus pour s'interfacer avec les principaux SGBDR existants des entreprises (Oracle, Sybase, SQL Server, MySQL, etc.) pourvu qu'ils offrent une passerelle JDBC (Java Database Connectivity). Point important, les solutions fonctionnent en mode non-intrusif, et ne nécessitent donc pas de reformater dans un format propriètaire les tables de données des SGBDR existants. La communication entre les deux sytèmes s'opére via un éditeur de modèle développé par Kaidara, qui se présente sous la forme d'un environnement de développement graphique simple d'utilisation.

Coûtant de 100 à 200 000 euros environ selon les configurations, les logiciels de Kaidara sont aujourd'hui commercialisés par un réseau de sociétés de conseil et d'intégrateurs (Apogée, HP Consulting, Gesmad, Mindsgroups, Eloyalty et Genrad notamment), ainsi qu'au travers d'accords OEM passés avec Sagem et Actia pour le moment. D'autres filières pourraient être mises en place prochainement avec de grands éditeurs du monde des ERP et du CRM pour permettre à l'éditeur d'accélérer son développement. "Nous tablons sur un CA d'environ 4 millions d'euros pour 2002, soit une croissance de 100% par rapport à nos résultats 2001", déclare Michel Manago.

[Marc Lemesle, JDNet]


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