Le marché mondial des Firewalls
? Deux grands acteurs et une multitude de petits fabricants ! Alors
pourquoi s'engager sur un marché aussi concurrentiel ?
Georges Lotigier, président du directoire de Netasq s'explique :
"Nous avons créé l'entreprise fin 98, avec l'espoir
qu'il y aurait toujours une place pour les constructeurs alternatifs.
Et nous ne nous sommes pas trompés : les parts de marché
de Cisco et de Checkpoint s'érodent, alors que les challengers
se portent de mieux en mieux. Cela s'explique facilement :
pourquoi opter pour un système Cisco dont tout le monde connaît
les failles alors que d'autres enteprises proposent des produits
tout aussi efficaces, mais beaucoup moins connus, et dont les failles
ne sont pas de notoriété publique ?
Encore faut-il développer un
produit concurrentiel pour se ménager une place au soleil.
Les firewalls en boîte de Netasq ont semble-t-il relevé
le défi, puisque le chiffre d'affaires de l'entreprise a
culminé à plus de deux millions
d'euros
dés 2001, et que les publications spécialisées
sont plutôt élogieuses lorsqu'elles testent les produits
de Netasq.
Un
moteur original
Les firewalls haut de gamme partagent le même moteur - un
moteur original selon Georges Lotigier, puisqu'il combine la détection
de l'intrusion et de l'attaque à un mode de fonctionnement
'statefull inspection". Un modèle technique qui, selon
les termes de M. Lotogier, donne une certaine avance technologique
à Netasq. Sur le haut de gamme, il est possible de sécuriser
des transferts de données gràce aux boitiers VPN appliance,
entre les filiales d'un grand groupe par exemple.
Les quatre millions d'euros débloqués
par Netasq permettront à l'entreprise de développer
son département commercial, et de tisser des accords de distribution
"dans tous les pays où le marché présente
des niches où nous pouvons nous glisser. A condition de trouver
des partenaires crédibles bien sûr".
Ambitions internationales
Les investissements marketing absorberont 50 % des fonds investis
par Netasq dans les mois qui viennent. L'objectif étant de
"devenir le premier fabricant européen, et d'être
distribué sur tous les continents". Netasq a pris contact
avec quelques poids lourds de l'informatique, qui pourraient bien
commercialiser ses produits sous leur propre marque. Cependant,
David ne détrônera par Goliath : "Cisco dispose
d'une gamme remarquablement étendue et d'un réseau
de distribution très efficace."
L'autre moitié des fonds investis
devrait passer dans le pôle R&D, une activité qui
a toujours été choyée par Netasq. Au total,
l'entreprise ne dépensera que la moitié des 4 millions
d'euros levés : "Le reste fera office de fonds
de roulement. Je préfère investir l'argent de Netasq
par tranches, et rentabiliser rapidement les sommes dépensées."
Flirt avec les bénéfices
Il faut dire que Netasq pourrait dès maintenant gagner de
l'argent : "Nous étions rentables sur le dernier
trimestre 2001, mais nous avons souhaité réinvestir.
Nous frisons régulièrement la rentabilité avant
de nous relancer dans un
cycle
d'investissment. C'est sans doute cela qui a attiré
les investisseurs."
L'entreprise devrait passer de 2,3 millions d'euros de chiffre d'affaires
en 2001 à plus de 6 millions en 2002. Pour 2003, Georges
Lotigier espère franchir la barre des 15 millions, ce qui
lui permettra d'atteindre le retour sur investissement d'ici à
3 ans. Les courbes de Netasq
ont en tout cas séduit plusieurs fonds d'investissement :
Odyssée Venture et le SGAM de la Société Générale,
qui détiennent - avec deux autres fonds - plus
de la moitié du capital de Netasq. Le reste est détenu
à hauteur de 30 % par Goto Software, et 10 % par
Georges Lotigier lui-même. Souhaitons que les membres de ce
conseil d'administration français seront récompensés
de leur audace.
[Nicolas Six, JDNet]