Reconnaissance d'iris et d'empruntes digitales,
"scan" de la main et analyse de la voix, autant de technologies
qui se banalisent - et qui ne méritent plus leur place
dans les films d'anticipation. Mais patience : nous avons volontairement
écarté de notre dossier les technologies qui ne sont
pas tout à fait mûres, ainsi que celles qui sont en cours
de développement. Dans quelques
années, on devrait ainsi entendre parler de biométrie
comportementale, de thermographie et d'ADN. Pour l'instant, ces techniques
sont encore dans les laboratoires, mais elles vont progressivement
venir renforcer l'arsenal de l'authentification.
Le comportement
est une signature
La technologie la plus prometteuse est la biométrie comportementale -
par opposition à la biométrie basée sur des
caractéristiques physiques : un caractère
physique est figé alors qu'une caractère comportemental
est dynamique. Il est possible de reproduire un caractère
figé - une emprunte digitale ou un iris. Il est beaucoup
plus difficile de reproduire un mouvement - une signature,
une démarche, etc ...
Nos
mouvements trahissent notre identité : des expériences
en laboratoire montrent que la façon dont nous marchons,
ou encore la façon dont nous tapons sur un clavier est unique,
et propre à chaque personne. En déterminant quelques
paramètres, et en remontant à un niveau d'analyse
suffisamment fin, il devrait rapidement être possible d'identifier
des individus gràce à leurs mouvements. Prenons un
exemple : lorsque l'on tape sur un clavier d'ordinateur, on
peut évaluer le temps durant lequel on maintient les touches
enfoncées, et le temps que l'on met à passer d'une
touche à l'autre.
La
reconnaissance de signature est la seule technologie classée
comme 'comportementale' qui soit véritablement aboutie :
elle détient déjà une petite part du gâteau
de la biométrie (inférieure à 5 %). Cette
technologie permet d'identifier un utilisateur en le faisant signer
avec un stylo électronique. Les produits les plus évolués
sont capables d'évaluer - en plus du tracé de
la signature - la façon dont le stylo est manipulé :
vitesse, accélérations, pression et inclinaison. Cependant,
le tracé est particulièrement instable : certains
individus ont une signature très
erratique. Elle peut aussi changer sensiblement sur le temps long -
au bout de quelques années.
Température
et ADN
Si l'on s'écarte des technologies
comportementales, nous pouvons encore mentionner plusieurs autres
systèmes plus ou moins mûrs. La thermographie en fait
partie : une caméra infrarouge établit une cartographie
des températures des différentes régions du
visage - une caractéristique biologique qui est propre
à chaque individu. On peut aller même aller plus loin,
en établissant une cartographie du système veineux.
Plus futuriste encore ? A terme,
l'identification par ADN devrait être couronnée reine
de la biométrie : c'est la technique d'identification
la plus fiable en puissance. Problème : pour atteindre
le niveau de sécurité exceptionnel qu'elle garantit,
il faudra se soumettre à des processus extrêmement intrusifs.
Il est en effet indispensable de
prélever des cellules sur l'organisme d'un individu pour l'identifier ...
Il est donc fort probable que l'identification par ADN demeure cantonnée
à quelques applications très exclusives, tandis que
la biométrie comportementale pourrait trouver de nombreuses
applications. [Nicolas Six, JDNet]