Le virus BugBear espionne discrètement les PC
Par le JDNet Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/0210/021004_bugbear.shtml
Vendredi 4 octobre 2002

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Revue des failles du 17 septembre au 1er octobre
Alerte Jaune chez Trend Micro, alerte de niveau 4 sur 5 chez Symantec, BugBear fait beaucoup couler d'encre depuis son apparition - le 30 Septembre 2002. Pourtant, le virus le plus marquant de ce trimestre n'est pas destructif : il se contente d'ouvrir une large porte aux pirates sur le contenu des machines qu'il infecte. Pourtant, d'aucuns considèrent que ce danger est aussi préjudiciable que celui d'une destruction de données pour une enteprise. BugBear mérite donc qu'on se méfie de lui, d'autant que sa vitesse de propagation est assez élevée : plusieurs dizaines de milliers de machines ont déjà été pénétrées par le virus depuis cinq jours.

Un virus couplé à une faille
A qui la faute ? Une fois n'est pas coûtume, les internautes dépourvus d'antivirus - ainsi que ceux qui ne prennent pas la peine de mettre à jour leurs définitions virales - ne sont pas les seuls visés. Le virus d'origine Malaysienne exploite en effet une ancienne faille d'Internet Explorer - disparue depuis la version 6 - qui permet à un code malicieux de se glisser sur un ordinateur par le truchement d'un mail reçu sous Outlook, et même si la machine est équipée d'un antivirus - sous certaines conditions.

Ce qui fait dire au Directeur des Laboratoires Européens de recherche de Trend Micro  - Marc Blanchard - que "les antivirus ne suffisent plus à protéger une machine. A l'avenir, les virus vont s'appuyer de plus en plus sur des failles applicatives pour pénétrer les systèmes d'entreprise. En complément d'un antivirus, je conseille vivement de patcher les applicatifs des machines à protéger très rigoureusement".

Pénétrer n'est pas infecter
Heureusement, si BugBear peut entrer sur certaines machines sans se faire repérer, il ne peut pas pour autant s'exécuter tout aussi facilement : "Tous les antivirus mis à jour seront capables de bloquer BugBear au moment où il se lancera. Mais seuls les antivirus configurés pour scanner régulièrement la mémoire vive de la machine pourront empêcher le virus de rentrer sur l'ordinateur". Parmi les dizaines de milliers de répliques de BugBear qui courent dans la nature, l'immense majorité n'a donc fait que pénétrer sur un ordinateur sans l'infecter réellement.

Restent encore les milliers de machines dont les définitions virales ne sont pas à jour, ainsi que celles qui sont tout simplement dépourvues d'antivirus. C'est gràce à ces postes que BugBear se propage : le virus se glisse dans Outlook sous la forme d'un fichier joint qui ne possède aucun signe distinctif : son nom et son extension sont générés aléatoirement. Quant au corps du texte, il est inspiré de la correspondance personnelle du propriétaire de la machine infectée.

Espionnage feutré
Une fois exécuté, BugBear ouvre une backdoor sur le Web et envoie des informations sur la machine à une adresse prédéfinie, ce qui permet au créateur du virus d'accéder à tous les fichiers contenus sur la machine, ainsi qu'aux dernières commandes saisies au clavier - un code de carte bleue par exemple. BugBear est également capable de désactiver la protection de certains antivirus et firewalls afin de faciliter la tache du pirate. Le tout dans la plus grande discrétion. Une perspective qui fait froid dans le dos.

Cependant, à en croire Marc Blanchard, l'intention du créateur du Virus n'est sans doute pas de pratiquer l'espionnage industriel : "les virus espions n'y vont pas par quatre chemins, ils envoient directement une sélection de fichiers sensibles au pirate. A mon avis - et en l'état actuel de nos connaissances - BugBear serait plutôt le produit d'un hacker qui cherche à établir un record d'intrusions sur les réseaux des grandes entreprises qu'un espion. Les pirates aiment beaucoup se mettre en valeur avec de pretigieux tableaux de chasse".
[Nicolas Six, JDNet]



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