DRM : Philips et Sony rachètent Intertrust
Par JDNet Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/0211/021118_sony.shtml
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Lundi 18 novembre 2002

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Ces quatre dernières décennies, Sony et Philips ont à eux deux imaginé une grosse partie des supports de contenu grand public qui ont émergé - CD, cassette audio et minidisc en tête. Et qui dit création de support dit nécessairement protection contre la copie. A chaque nouvelle génération de support, les efforts des fabriquants pour déjouer la duplication illégale se renforcent, surtout quand ces fabriquants sont eux-même éditeurs de contenus comme c'est le cas pour Sony.

Depuis lors, la dématérialisation des supports a fait son chemin, et c'est tout naturellement que Sony et Philips ont tourné leurs regards vers les solutions de protection des fichiers numériques. En mai 2002, Sony a porté son dévolu sur Intertrust en achetant le droit de jouir de ses produits - et d'une partie de ses licences passées, présentes, et à venir.

Optique rentabilité et savoir-faire
Sony a renouvellé cette semaine sa confiance à Intertrust en rachetant l'éditeur avec Philips. Sony s'épargne au passage le devoir de s'acquitter
du paiement des licences. Le fabriquant nippon pourra intégrer les solutions d'Intertrust à sa gamme de produits grand public - ordinateurs, matériels sonores fixes ou portables, appareils vidéo, etc ... Il pourra également diffuser de façon sécurisée ses contenus sur Internet - et sur support physique - sans verser le moindre centime.

Pour Sony comme pour Philips, le calcul de rentabilité ne s'arrête pas là. La gestion des droits numériques (DRM) est un marché prometteur - qui connaît il est vrai un retard notable à l'allumage. Intertrust détient dans ce domaine 26 brevets importants, et un savoir faire que seule une petite poignée d'enteprises a su acquérir. Intertrust continuera donc de vendre ses produits de protection anticopie à tous les acteurs de l'industrie des médias.

Bonne opération pour Intertrust
Pour l'éditeur de solutions de DRM, la transaction est une véritable aubaine. Intertrust était empêtré dans des difficultés économiques qui l'avaient conduit à licencier 70 % de ses employés. Il était également engagé dans une coûteuse procédure judiciaire engagée par Microsoft, qui l'accuse d'avoir utilisé des brevets sans son accord.

Intertrust avait donc besoin d'un soutien financier fort. En vendant leur société à deux géants des médias, les fondateurs gagnent d'ailleurs sur tous les tableaux : il y a quelque mois, Intertrust a essayé de se diversifier en se lançant dans la protection des oeuvres grand public - une opération vitale pour l'éditeur. Mais ses parts de marché demeuraient confidentielles. Philips et Sony feront profiter Intertrust de leur connaissance du mileu, de leurs poids stratégique dans le secteur - Sony est la deuxième major de l'industrie du disque - et de leurs compétences en marketing.

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La dimention d'Intertrust change considérablement, et son offre pourrait rapidement concurrencer celle des deux grands leaders du marché de la DRM grand public : Macromedia et Microsoft. Seul regret probable pour les fondateurs d'Intertrust : celui d'avoir vendu trop tard, alors que leur société éprouvait des difficultés qui n'ont échappé à personne.

[Nicolas Six, JDNet]



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