Depuis quelques années, le nombre de
dialectes XML conçus pour prendre en charge les échanges électroniques
BtoB se sont multipliés. Des plus verticaux, comme CML (Chemical
Markup Language), aux plus horizontaux, tels que ebXML, ils tentent tous
de définir des standards pour décrire les documents, processus
susceptibles d'être impliqués dans les chaînes d'intégration
mises en oeuvre entre deux systèmes d'information, projet qui fait
généralement suite à la signature d'un contrat avec
un partenaire.
Jusqu'ici, l'univers de l'intégration
BtoB faisait figure de terrain privilégié pour les technologies
XML... qui au fil des mois ont su s'imposer face aux plates-formes d'ancienne
génération (EDI, etc). Qu'en sera t-il en 2003 ? Quel(s)
nouveau(x) chemin(s) le fameux langage de marquage pourrait-il prendre ?
Le
développement du créneau des bases XML
Deux voies semblent se dessiner
à l'horizon : une montée en puissance des bases de
données natives XML d'une part, une utilisation croissante des
interfaces inter-applicatives XML (Web Services) d'autre part.
Selon
une étude publiée en septembre 2002 par IDC, le marché
des serveurs XML aurait augmenté de plus de 160% entre 2000 et
2001. Sans compter que cette tendance devrait se poursuivre dans les trois
ans à venir pour atteindre un revenu total de 3,5 milliards de
dollars en 2006, assurent les analystes du cabinet. Aux côtés
des solutions BtoB, les bases de données XML se placeraient parmi
les grands gagnants de cette montée en puissance. Ce que confirme
d'ailleurs une autre enquête du cabinet datée de juillet
2002. Elle indique notamment que le chiffre d'affaires global lié
à cette catégorie d'applications, couvrant licence et maintenance,
pourrait enregistrer à l'avenir une hausse annuelle de 44%... pour
se porter à près de 300 millions de dollars en 2006.
Sans
surprise, IDC positionne Software AG comme leader des bases de données
natives XML : l'éditeur aurait ainsi réalisé
47,5% de parts de marché sur ce créneau en 2001, soit une
augmentation de 8% depuis 2000. Une courbe ascendante qui continuerait
son chemin. Et ceci malgré l'arrivée de nouveaux venus,
comme Ixiasoft ou encore Darmstadt, dont la force ne cesse pourtant de
croître depuis quelques mois. Son implantation serait notable en
Europe de l'Ouest, zone pour laquelle la société allemande
afficherait 56% de parts de marché. Conclusion : l'évolution
de cet acteur devra être suivie de très prés en 2003.
Quels seront les futures sphères d'application de cette catégorie
de solution ? Au delà d'une exploitation classique comme base
de données, elle devrait s'étendre à une nouvel ensemble
de fonctions de gestion de contenu. Baptisées par certains analystes
les hub XML, elles permettraient de gérer de manière centralisée
la structuration, mais aussi le référencement et l'indexation
d'informations (structurées ou non) en provenance de sources diverses
(bases relationnelles, progiciels, etc.). Sorte de filtres XML, elles
contribueraient au final à faciliter l'exploitation d'un existant
hétérogène tant en termes de formats que de systèmes.
Les
Web Services: encore du chemin à faire
L'autre grande évolution
apportée sans nul doute par les langages XML en 2003 n'est plus
à présenter. Connue sous le vocable Web Services, elle trouve
depuis mi-2001 un écho chez l'ensemble des acteurs du secteur des
solutions logicielles professionnelles. Mais également dans l'univers
des consortiums de standardisation Internet qui aujourd'hui s'érigent
en porte drapeau de cette nouvelle méthode XML d'invocation inter-applicative.
Début 2002, les instituts lui prédisait un avenir des plus
radieux. Le Gartner indiquant même que l'interface en question (SOAP/WSDL,
etc.) allait dominer les projets de déploiement des 2000 plus grandes
entreprises mondiales d'ici 2004.
Près d'un an après ces annonces, les prévisions se
font plus mitigées. Il est vrai que les observateurs demeurent
persuadés de l'avenir des Web Services. La plupart n'hésitant
pas à évoquer l'émergence de nouvelles opportunités
d'activité représentant potentiellement un marché
de plusieurs milliards de dollars. Cependant, tous s'accordent à
reconnaître que ce mouvement se révèlera beaucoup
plus lent que prévu... Et les analystes d'expliquer cette lenteur
par la distance encore à parcourir avant d'aboutir à une
infrastructure de standards suffisamment mature pour être exploiter
sur l'ensemble des périmètres d'un système d'entreprise (interne
et externe).
2003: vers l'incroyable
alliance Sun/Microsoft...
Reste que l'édifice des
Web Services, dont certains manques sont il est vrai encore à combler
(sécurité, orchestration, etc.), commence à se doter
de vraies fondations. Pour preuve : l'accord à peu près
unanime des éditeurs autour d'un socle commun - soit les langages
SOAP et WSDL. En 2003, ce travail devrait se poursuivre d'autant plus
efficacement que les querelles entre les clans Sun et Microsoft paraissent
se détendre de jour en jour. Pour preuve : le consortium lancé
en février 2002 par Microsoft et IBM autour de l'interopérabilité
des services Web (sous le nom de Web Services Interoperability Organisation)
a indiqué récemment sa volonté d'accueillir Sun au
sein de sa direction... à partir de mars 2003. A suivre.
[Antoine Crochet-Damais, JDNet]