Hervé Gouezel (BNP
Paribas) :
"Nous envisageons de placer Linux parmi nos recommandations groupe"
Par JDNet
Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/itws/030925_it_bnpparibas.shtml
Banque privée, gestion d'actifs et de titres, assurance,
services de financement et d'investissement, etc. Autant de métiers
que de problématiques pour la Direction des Systèmes d'Information
du groupe BNP Paribas. Hervé Gouezel détaille ici ce contexte pluriel.
Propos recueillis par Antoine Crochet-Damais le 22/09/2003
La DSI de BNP
Paribas
en chiffres
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Nombre
d'employés:
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6 000 personnes (en interne) |
Parc
PC:
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environ 80 000 |
Parc
serveurs:
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environ 8 000 serveurs |
Budget
annuel:
|
environ 1,8 milliards d'euros |
Comment
s'organise les activités informatiques au sein de BNP Paribas ?
Hervé Gouezel. Nous avons
opté pour un mode fédéral. A la différence
d'une structure centralisée de type pyramidal, il confère
aux différents métiers du groupe une certaine liberté.
Concrètement, il se décompose en trois niveaux : Le développement
qui est géré au sein de chaque entité,
c'est-à-dire au plus prés des responsables métier.
La production informatique dont la responsabilité revient à
des directions par continent (EMEA, Asie, Amériques).
Et l'infrastructure (réseau et système) qui, aux côtés
de la sécurité, fait l'objet d'une supervision mondiale.
Nous travaillons à la standardisation
de ces deux derniers éléments.
L'ampleur
des transactions et des requêtes effectuées au sein du système
d'information de BNP Paribas ?
Nos volumes sont considérables.
Sur le segment de la banque de détail, nous atteignons des pics
de l'ordre de 1000 transactions par seconde. Ce qui inclut l'ensemble
des demandes client quel que soit le canal utilisé (Internet, etc.),
des retraits d'argent aux opérations en bourse en passant par les
mouvements. Côté échange de données, nous réalisons
encore près de 500 000 travaux de batch [NDLR : traitement
par lot] par mois.
Dans ces différents domaines, nous poursuivons nos investissements,
avec en ligne de mire la volonté d'améliorer nos capacités
de supervision et d'automatisation.
Quelle
est votre politique en matière de standardisation ?
BNP Paribas couvre une grande diversité de métiers,
de territoires et d'histoires. Au vue de cette pluralité, nos recommandations
en matière de standard se veulent souples. Dans la mesure du possible,
nous déterminons deux ou trois possibilités par grand domaine.
C'est notamment le cas pour les serveurs UNIX. Nous étudions actuellement
la possibilité d'ajouter Linux à cette catégorie
de système.
La mise en oeuvre de cette politique s'inscrit dans le temps, au fil des
projets informatiques. Notez que nous élaborons également
des normes, souvent plus fines, touchant aux méthodes de développement.
Au total, notre but consiste à capitaliser sur les travaux réalisés
au sein de l'entreprise.
Et
de certification ?
Nos processus de production informatiques sont certifiés
ISO 9001. Nous nous engageons aujourd'hui dans une démarche visant
à certifier nos développements au regard de la norme CMM.
Faites-vous appel à des prestataires
extérieurs ?
En plus de nos ressources internes (6000 personnes), 4000
informaticiens externes interviennent chez BNP Paribas. La régie demeure
nécessaire, mais nous privilégions avant tout les prestations au forfait
et la tierce maintenance applicative.
Nous menons quelques expériences autour de développement
faisant appel à des services offshore. Pour l'heure, cette démarche
ne nous semble pas généralisable. Elle réclame en
effet des conditions bien particulières (un travail peu spécifique
notamment).
Quels sont actuellement les grands chantiers
informatiques menés au sein de BNP Paribas ?
Suite aux grands projets de ces
dernières années, tels que l'An 2000, le passage à
l'euro ou encore la fusion BNP/Paribas, nous vivons un retour à
la normale. Notre objectif principal est dès lors de poursuivre
l'optimisation de la productivité tout en accompagnant au mieux
les nouvelles initiatives de croissance.
Il s'agit par exemple de projets d'urbanisation informatique
suite à l'intégration d'une activité externe (telle
que celle de Consors par Cortal récemment). Ou encore des partenariats
visant à faire jouer des synergies entre métiers internes,
ou encore mutualiser des infrastructures avec d'autres acteurs - comme
c'est le cas avec le Crédit Agricole pour la conservation de titres
dans la banque de détail. Autres domaines de taille : le champs réglementaire,
avec la migration vers les normes comptables IAS notamment. Ainsi que
les projets liés à la croissance interne, tels que le déploiement
de la banque multicanal et la montée en puissance des centres de relations
clients.
Ancien Elève de
l'Ecole Polytechnique (1972), titulaire d'un MBA du groupe HEC (1977), Hervé
GOUËZEL commence sa carrière à la SEITA (devenue ALTADIS). Il entre au Groupe
BNP (devenu BNP Paribas) en 1988. Il est nommé à la tête de la Direction
de l'Organisation et des Systèmes d'Information en septembre 1995 et rejoint
le Comité de Direction Générale de la BNP trois mois plus tard. Il est parallèlement
chargé d'assurer la coordination du passage à l'euro, dès le 1er janvier
1999 et pour toutes les fonctions, produits et services, de l'ensemble du
Groupe.
A la création de BNP Paribas, il est nommé en septembre 1999 Responsable
des Systèmes d'Information Groupe. Il intègre le Comité Exécutif de BNP
Paribas en septembre 2000. Parallèlement, il coordonne les grands projets
transversaux du Groupe qui concernent les opérations et les systèmes. Il
est Président de Euro Securities Partners, Société créée par le Crédit Agricole
et BNP Paribas dans le domaine de la conservation des Titres.
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