Les patrons IT et les autres
Par JDNet Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/0310/031015_patrons_etailleurs.shtml
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Mercredi 15 octobre 2003

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Comment se comparent, en moyenne, les salaires des patrons IT français aux salaires des patrons français tout secteurs confondus, d'une part, et aux salaires des patrons IT américains, d'autre part ? Le magazine "Challenges" (n° 207) a classé les 100 patrons français, de sociétés cotées, les mieux rémunérés, tous secteurs confondus. Lindsay Owen-Jones, PDG de L'Oréal, remporte la palme avec 6 264 634 euros reçus en 2002. Il est suivi par Marc Ladreit de Lacharrière, PDG de Fimalac, société de services financiers, logistiques et industriels aux entreprises (3 433 427 euros) et par Bernard Arnault, PDG de LVMH (3 269 319 euros). Remarquons au passsage que sur les 100 premières sociétés cotées, on ne trouve qu'une seule "patronne" : Anne-Claire Taittinger (place 81) directrice générale de la Société du Louvre, spécialisée dans l'hôtellerie de luxe.

Les patrons des sociétés high tech et des autres secteurs
Dans les dix premiers du classement de "Challenges", les secteurs d'activité représentés sont divers : le luxe (cité deux fois), la grande distribution, le bâtiment, l'édition, les médias, l'énergie et l'alimentaire… mais aucune société du secteur high tech.

Intégrés parmi ces patrons des 100 premières sociétés cotées, nos 30 patrons de société IT se placent pour la majorité d'entre eux (24 sur 30) dans le dernier quart de la liste en termes de rémunération.

Seul Bernard Bourigeaud (Atos Origin) dépasse la barre du million d'euros et se situe au 39ème rang d classement de "Challenges", entre Pierre Richard de Dexia et Thierry Morin de Valéo. Les dirigeants de Cap Gemini E&Y, Dassault Systèmes, Altran et Business Objects arrivent ensuite aux rangs 59 à 65.

En-deçà, ils sont 19 patrons de sociétés françaises IT sur 30 à se concentrer entre Bernard Val, des Autoroutes du Sud de la France, 98ième sur 100 (165 547 euros) et Anne-Claire Taittinger, DG de la Société du Louvre, rang 81 (585 669 euros).

Les patrons IT français face aux patrons américains
A vouloir comparer les salaires de nos patrons français avec ceux des patrons high-tech américains, on entre vite dans un autre monde où les chiffres atteignent des sommets irrationnels... quand on y inclut les stocks-options, dont la valeur multiplie en millions le salaire en numéraire. Larry Ellison, le PDG d'Oracle, n'a par exemple reçu aucun salaire en 2001, mais il a pu exercer une partie de ses stocks qui s'évaluaient alors à plus de 706 millions de dollars.

Faute de disponibilité des données 2002, notre analyse se place ici sur l'exercice 2001. Selon un dossier publié par le magazine "Business Week" (avril 2002), voici les dix patrons américains les mieux payés dans le secteur informatique.

Les dirigeants des sociétés IT américaines
(logiciels et services) les mieux payés
Rg
Société
Dirigeant
Salaire annuel 2001
1
Apple Computer
S.P. Jobs
43 512 000 $
2
IBM
L.V. Gerstner
10 083 000 $
3
Electronic Data Systems
R.H. Brown
8 500 000 $
4
Compaq Computer
M.D. Capellas
3 733 000 $*
5
Intuit
S.M. Bennett
2 685 000 $
6
Deluxe
L.J. Mosner
2 189 000 $
7
Computer Sciences
V.B. Honeycutt
2 146 000 $
8
First Data
H.C. Duques
2 076 000 $
9
Affiliated Computer Services
D. Deason
2 010 000 $
10
Pitney Bowes
M.J. Critelli
1 990 000 $
Source : Business Week, 15 avril 2002
*dont 2M$ sous forme de prêt

En bas de la liste, M.J. Critelli, patron de Pitney Bowes, a reçu en 2001, 1 990 000 dollars, un salaire déjà largement supérieur à celui du président d'Atos Origin. Les salaires affichés ci-dessus ne comprennent pas le montant des stocks-options détenus. Pourtant, si on suppose que les dirigeants ont émis leurs options, les sommes dépassent l'entendement : du patron d'Apple qui doublerait son salaire à celui d'IBM qui le multiplierait par plus de cent.

Dans notre tableau, seuls les dirigeants de Compaq, Intuit, Deluxe, Computer Sciences et Veritas Software n'avaient pas de stocks-options en 2001. C'est donc avec ces derniers que la comparaison est possible avec les français.

Dans le classement de "Business Week", on peut trouver tout de même, un salaire qui se rapproche de l'échelle européenne : celui de Terry Semel, chairman de Yahoo qui n'a reçu en 2001 que 255 000 dollars (383 000 dollars avec stocks-options).

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Au-delà, inutile de parler des dirigeants d'Oracle, Microsoft, IBM et autres AOL Time Warner, qui à côté d'un salaire pas si élevé que ça (entre 1 et 2 millions de dollars), cumulent un volume de stocks-options qui, en terme de valeur, les ramènent bien loin devant les patrons cités dans le tableau ci-dessus.


Méthodologie : Pour établir notre classement nous avons passé au crible les rapports annuels de 62 sociétés cotées du secteur des nouvelles technologies. Nous n'avons pris en compte que les rapports faisant figurer les rémunérations par dirigeant, et non pas un montant global pour l'ensemble des mandataires sociaux. Les rémunérations des dirigeants cités comprennent la part fixe, la part variable et les avantages en nature. Elles ne tiennent pas compte des plans de stock-options et des jetons de présence.

[Philippine Arnal, JDNet]



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