Depuis le 7 novembre dernier, les fiches de
décès des 1 300 000 morts de la Guerre 1914-1918
sont disponibles sur le site du Ministère de la Défense Mémoire
des Hommes. "Ce projet [qui a été lancé en
2000, ndlr] s'est découpé en deux grandes étapes :
la numérisation et l'indexation des archives d'une part, leur publication
sur le Web d'autre part", explique Silvain Lebreton, en charge du projet
Mémoire des Hommes au Ministère de la Défense.
La première phase du chantier est confiée à Safig,
prestataire spécialisé dans l'acquisition et le traitement
de documents. La seconde à la société de services Jouve.
Un acteur qui est également chargé d'héberger l'entrepôt
de données et le site Web.
A2IA
entre dans la danse
La principale problématique
de ce travail ? "La CNIL (Commission Nationale Informatique et Liberté)
nous a demandé de retirer les fiches présentant des mentions
médicales [la réglementation sur les archives autorisant
la publication de données médicales seulement 150 ans après
l'année de naissance, ndlr]", souligne Silvain Lebreton. Pour
répondre à cette recommandation, le responsable du projet
part en quête d'une solution de reconnaissance de caractères
manuscrits susceptible d'automatiser le repérage de telles informations.
C'est la technologie de reconnaissance de caractère d'A2IA qui
est retenue par le Ministère de la Défense. Quant à la mise
en oeuvre de l'opération, elle est confiée à Paris
V René Descartes. Une université avec laquelle le ministère
est partenaire sur le terrain de la recherche en numérisation depuis
l'année 2000. Grâce à cette solution, le tri est réalisé
en moins de six mois, ce qui aurait permis d'économiser près
de 900 heures de travail à Safig. La
base de données est disponible en ligne comme prévu initialement,
à savoir : le 11 novembre 2003.
Une montée en charge
importante
Lors de la première semaine
de mise en production du site, plus de 300 000 connexions sont enregistrées,
dont 100 000 le jour du 11 novembre. La bande passante utilisée
atteignant des niveaux de près de 7,5 Megabits. "On ne s'attendait
pas à un tel succès, reconnaît Silvain Lebreton. Jouve
a parfaitement bien géré cette montée en charge.
Il est vrai que l'accès au site était parfois ralenti, mais
nous n'avons relevé aucune panne."
Mémoire
des hommes devrait prochainement s'étendre à d'autres bases
d'archives, aux fiches des morts pour la France de la seconde Guerre Mondiale
ou encore à celles des soldats tombés lors de la guerre
d'Indochine par exemple. Des contenus pour lesquels la CNIL devra également
donner son accord pour publication.
[Antoine Crochet-Damais, JDNet]