L'offshore crée des emplois et présente un risque réduit
Par Pierric Duthoit (Directeur opérationnel, Tubbydev)

Par JDNet Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/0402/040211_tribune.shtml
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L'outsourcing offshore soulève depuis quelques temps des questions auxquelles il est difficile de répondre en se fondant sur des raisonnements par analogie ou en généralisant une pratique qui connaît pourtant de nombreuses variantes.

Ainsi, le point de vue exprimé par Me Isabelle Renard "Offshore ou not offshore : une question vieille comme le monde, ou presque..." [NDLR: publiée dans notre édition du 4 février] nous invite à apporter quelques rapides précisions.

L'offshore n'est pas une opération destructrice d'emploi
Les projets offshore sont des projets qui de toute façon n'auraient pas été faits en France à cause du coût trop élevé.
L'offshore, et notamment l'offshore programming, propose donc des solutions viables afin de mener à bien des projets qui sans son existence seraient ignorés.

Il faut garder à l'esprit que l'offshore n'a pas pour objectif premier de gagner toujours plus d'argent mais avant tout pour faire des économies. En période de crise la nuance est subtile mais a son importance.

D'ailleurs, Me Isabelle Renard indique elle-même que "L'exercice de ce contrôle impose que le client maintienne en interne des personnes compétentes qui connaissent bien les fonctions externalisées, qui maîtrisent parfaitement la communication avec des équipes de langue et de culture différentes, et qui peuvent le cas échéant se déplacer".
L'offshore crée des emplois avec de nouveaux types de postes à haute valeur ajoutée : c'est un fait que même ses opposants constatent !

Le contrôle d'une relation offshore est coûteux ... mais par rapport à quoi ?
Précisons d'ores et déjà que le contrôle d'une prestation externalisée en France l'est tout autant ! Le vrai calcul réside dans la totalité du coût du projet incluant les personnes en France. Une étude de Mc Kinsey ("Offshore : is it a win win game ?"), citée d'ailleurs dans le International Herald Tribune, ainsi qu'un article d'Andy Mc Cue sur Silicon.com, précisant que si l'offshore "coûtera au Royaume-Uni 5.7 milliards de livres et 250 000 emplois d'ici 2010", le non recours à l'offshore coûterait-lui, 34 milliards de livres (!) montrent que la solution de l'offshore est bien un jeu gagnant-gagnant.

En réalité les économies globales vont de 30 à 60% selon les cas. Donc rien à voir avec les 50 à 80% systématiques proposées par des sociétés Indiennes ou Roumaines. De plus l'offshore permet de mettre en avant une systématisation des process qui s'inscrit dans une démarche qualité.

La vraie comparaison à faire est : développement en Régie et développement au forfait. L'offshore n'est qu'une conséquence du passage de la régie au forfait. La maîtrise des coûts dépend de ce choix.

La protection du savoir-faire et de la propriété intellectuelle existe bel et bien
Tout dépend des accords juridiques et conventions pouvant exister entre les pays. L'exemple de la Russie est particulièrement frappant. La loi russe sur la protection des programmes informatiques et sur les bases de données est très contraignante.

De surcroît, si, comme le laisse sous entendre Me Isabelle Renard, on craint que la juridiction nationale soit peu encline à condamner ce type de pratique les parties peuvent toujours, dans le cadre du contrat les liant, convenir d'un mode alternatif de règlement des litiges, type arbitrage, qui permettra à l'une et à l'autre de voir leur différent examiné par un tiers neutre.

De plus, dans le peu de projets réellement offshore en France, pour un besoin français, quasiment aucun contrat n'est signé avec une entité autre que française.

Le risque pour le client est très réduit
S'il est légitime de s'interroger sur les risques permanent lorsque l'on se livre à une activité commerciale quelle qu'elle soit, la vraie question est : quel est l'intérêt d'un prestataire offshore à ne pas satisfaire ses clients occidentaux qui sont pour lui son avenir ?

Si la crainte est l'impunité de la société étrangère en cas de litige, il appartient aux parties d'anticiper et de prévoir contractuellement une solution à toute difficulté qui pourrait survenir (cf supra sur l'arbitrage ou les modes alternatifs de litige).

Le plus simple et le plus efficace est encore d'avoir recours à des sociétés françaises qui prennent la responsabilité de rentrer en contact avec des sociétés étrangères.

De toute façon, les prestations sont payées en général à la livraison et à la recette de l'application. Donc le risque pour le client est très réduit, et il s'agit uniquement de temps.


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