Les ERP jouent la carte de l'intégration avec les réseaux sociaux d'entreprise Attention à ne pas créer des silos applicatifs concurrents du RSE

Quelles sont les limites ou contraintes de l'ERP social ?

"Ecouter les conversations des clients peut être intéressant mais encore faut il leur donner du sens et les transformer en matière utilisable par les collaborateurs et les décideurs", explique Betrand Duperrin, consultant senior chez NextModernity. "Qu'un ERP envoie une information dans l'activity stream du réseau social est un préalable indispensable à la collaboration, mais il faut être capable d'agir sur l'objet depuis le réseau. C'est-à-dire être en mesure de rentrer ou modifier une donnée sans avoir à changer d'outil ou initier une démarche collaborative autour de l'objet en question."

Et Betrand Duperrin d'ajouter : "En amenant du social autour d'un outil métier existant, on risque de créer un silo applicatif de plus qui viendra souvent en concurrence avec le réseau social d'entreprise global et officiel." Si à l'inverse l'entreprise décide de socialiser des objets métiers d'ERP traditionnels dans des plateformes RSE existantes, il faudra alors développer des connecteurs. De plus, les synergies entre les produits seront largement dépendantes de la robustesse et de la puissance de leurs API dans le cas où l'entreprise se met en quête d'une véritable interopérabilité.

Pour l'expert, la socialisation des processus métier permet de les rendre intelligents, flexibles, d'y intégrer la richesse du capital humain et informationnel de l'entreprise. Il n'existe donc pas d'approche type pour y parvenir. "Il faut d'abord avoir conscience que l'outil sans évolutions des pratiques managériales en termes de prise de décision, partage d'information ne changera rien. Socialiser l'outil sans socialiser le processus et l'approche managériale permettra de mettre un peu de fluidité au niveau de la collaboration, mais on passera à coté d'une grande partie du potentiel de la démarche", précise Betrand Duperrin. L'entreprise doit ainsi idéalement s'orienter dans une logique de co-évolution des usages et des outils.