Open Data : 4 conseils pour éviter la sortie de piste

Open Data : 4 conseils pour éviter la sortie de piste La mise à disposition en libre accès à plus de 350 000 jeux de données issue du secteur public a ouvert la voie à une nouvelle génération de services Web. Certains pièges sont à éviter pour ne pas voir son projet Open Data virer au cauchemar.

En décembre 2011, la France s'est engagée dans un processus inédit de publication des données produites par ses administrations et établissements publics. Accessibles depuis la plateforme data.gouv.fr, les centaines de milliers de jeux de données (353 438 à ce jour) constituent une opportunité sans précédent pour permettre à des tiers (éditeurs, entreprises, fournisseurs de contenus Web...) de les exploiter pour concevoir une nouvelle génération de services web à forte valeur ajoutée.

Mais de la réalité la pratique, force est de constater que les pièges sont nombreux pour tous ceux qui souhaitent mener un projet Open Data. Voici 4 conseils pour les éviter.

1 / Exploiter les données brutes dans un but précis
Le premier écueil, mais non des moindres quand on se lance dans un projet Open Data, est d'exploiter les jeux de données sans faire preuve d'un minimum de discernement. Il est vrai qu'avec autant de jeux de données disponibles, il y a de quoi (très) rapidement ne plus savoir où donner de la tête. Or, c'est justement là qu'il faut l'avoir sur les épaules pour éviter d'aller dans le mur.

"Il est impératif de penser à la valeur ajoutée que son service basé sur des données ouvertes va apporter. Tout le monde ayant accès aux mêmes données, il faut se montrer malin pour les exploiter de façon intelligente et faire la différence", indique Nicolat Chauvat, directeur général de Logilab. Une réflexion menée en amont de la conception de son projet Open data qui ne devra toutefois pas se faire au détriment de son ambition.

2 / Rester vigilant sur l'origine des sources de données
INSEE, Bibliothèque Nationale de France, SNCF... Les jeux de données disponibles sur la plateforme data.gouv.fr sont de plus en plus nombreux et variés. Pourtant, s'il est bien un domaine encore loin de jouer le jeu de la transparence de la mise à disposition c'est bien celui de la santé. Certains acteurs qui ont tenté de percer dans ce domaine s'en sont d'ailleurs brûlé les ailes.  

C'est le cas par exemple de Fourmi Santé, un site qui a lancé en mai 2012 un service de comparaison des honoraires de médecins couplée à des données géographiques qui n'a pas plus à la CNAM. "Le problème c'est que toutes les données publiques ne sont pas encore passées en Open Data et c'est particulièrement le cas dans le domaine de la santé où l'on se heurte à un important lobby", explique Barbara Ngouyombo, ancienne directrice générale de Fourmi Santé.

Lorsque l'on a l'assurance que les données que l'on utilise sont bien Open Data, ne pas oublier également de mentionner de façon explicite leur origine. En clair : citer ses sources.  

3 / Faire vivre et ne pas laisser mourir ses données  
Ce qui fait la force d'un projet Open Data c'est de pouvoir exploiter de façon pertinente des données pour fournir un service à valeur ajoutée à l'utilisateur final. Mais si les données fournies ne sont plus à jour, autant dire que cela ne sert pas à grand-chose. Voire à rien du tout. C'est donc un point crucial qui nécessitera de mettre en place un suivi précis des données sources utilisées par le service cible.  

"Il est nécessaire de mettre en place un calendrier de mise à jour des données afin de s'assurer que l'information fournie est toujours pertinente. Le mieux est de passer par une API qui permettra d'actualiser les données à distance sans aucune intervention manuelle, à condition toutefois que les données sources soient distribuées dans un format unifié", précise Margaux Pelen, cofondatrice d'Home'n'go, un service d'annonces immobilières basées sur Open Data.

4 / Partager son expérience Open Data
Sous ses faux-airs de ruée vers l'or, en tout cas aux yeux de nombreux fournisseurs cherchant à en recueillir une manne financière, un projet Open Data n'a pourtant rien d'un projet solitaire. Bien au contraire. Car sa réussite s'appuie avant tout sur le partage d'expérience et de bonnes pratiques plus ou moins en amont de sa réalisation.  

"Se mettre en relation avec d'autres acteurs de la data permet de structurer son projet et il ne faut pas oublier qu'une idée ne peut évoluer qu'en retour de toutes les discussions que l'on peut mener et non pas en restant seul dans son coin", fait savoir Margaux Pelen.

Pour favoriser les échanges sur son projet Open Data, pourquoi dès lors ne pas s'impliquer dans l'organisation d'évènements fédérateurs (hackaton autour de l'exploitation de données) ou se rapprocher d'incubateurs (Camping, la Cantine, Telecom ParisTech Entrepreneurs...) ? Autant de pistes à ne pas négliger donc pour bien débuter dans l'Open Data.