Isabelle Tisserand
 

Isabelle Tisserand

Coordinatrice du Cercle de la sécurité

 

Mettre un pied dans la sécurité, avant d'y sauter de bon cœur des deux, cela commence parfois par céder à une invitation, comme ce le fut pour Isabelle Tisserand. Très jeune, elle rejoint ainsi l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.

Preuve en est de nouveau que tous les chemins peuvent mener à la sécurité et à quel point la dimension humaine en est une composante essentielle. Elle est alors formée à l'analyse des mécanismes organisationnels des sociétés, à recenser et étudier leurs patrimoines historiques, culturels, économiques ; à les promouvoir et à les protéger.

"Après l'obtention de mon doctorat, j'ai projeté de conduire les mêmes actions dans des sociétés dites artificielles et dans lesquelles le risque de pertes culturelles, informationnelles et humaines est élevé. Ces environnements très spécifiques m'ont conduite à poursuivre mes travaux de recherche sur le risque comportemental en milieu hautement sécurisé. Très vite, toutes ces connaissances ont pu trouver une application dans les environnements stratégiques généralement très informatisés", relate Isabelle Tisserand.

Cette connaissance et cet intérêt à l'égard de l'humain, permis notamment par des études en sciences cognitives à la Faculté de médecine de Bobigny, s'illustrent clairement au fil de ses nombreuses publications, dont plusieurs ouvrages tel que : Hacking à cœur, les enfants du numérique. Son expertise en sécurité humaine lui servira tout au long de son parcours, que ce soit au sein d'une équipe de chercheurs en éthique, dans la création d'un département de gestion des risques socio-techniques ou en tant que RSSI du ministère de la recherche.

Isabelle Tisserand, coordinatrice du Cercle Européen de la Sécurité des Systèmes d'Information, au service du staff d'experts sécurité de la Commission Européenne et de l'Agence Nationale de la recherche française, est toujours, et plus que jamais, guidée par sa passion.

"La sécurité n'est pas un métier, c'est une vocation. C'est inscrit ou non dans les gènes. Il faut être convaincue, persévérante et se former sans cesse. Les qualités psychologiques et sociales comptent énormément. J'ajouterai qu'il faut une appétence pour l'intérêt général, la responsabilité collective et de solides valeurs éthiques, déontologiques et morales", estime-t-elle.

Quant au rôle tenu par les femmes dans ce secteur, il ne peut être réduit à la portion congrue. "Elles sont là et travaillent d'arrache-pied. Les choses n'évoluent pas assez vite : pas de parité dans les postes de direction de la sécurité par exemple, peu de femmes RSSI. Mais certaines sont bien positionnées et illustrent un changement. Les femmes sont vitales dans le monde de la sécurité car leurs visions sont complémentaires de celles des hommes. Elles sont, par le fait culturel, intrinsèquement associées à la notion de protection. Elles peuvent être de grandes guerrières et de grandes pacificatrices".

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