La voie classique selon Elisabeth Conseil, celle qui de l'infrastructure et
des réseaux conduit à la sécurité. Et lorsque le train est passé au milieu des
années 90, cette titulaire d'un diplôme d'ingénieur informatique de l'Epita a
tout naturellement décidé d'y voyager. Un choix qui en 14 années de carrière dans
le secteur, elle n'a pas regretté.
"J'ai une formation initiale assez technique. Quant à mon parcours, j'ai effectué
un petit séjour au ministère de la Défense, avant d'entrer dans la grande maison
Thalès, puis de rejoindre Telindus. Mon expérience terrain a débuté dans des environnements
de production où j'avais en charge la gestion de serveurs et du réseau. Puis s'est
développée la problématique de la sécurité, sur laquelle on venait historiquement
par la brique réseau", retrace Elisabeth Conseil.
A présent consultante en sécurité, elle définit volontiers sa mission au quotidien
comme pluridisciplinaire, l'amenant à travailler avec différents interlocuteurs
afin d'avoir une visibilité sur l'émergence des besoins. Conseil, gestion de la
relation client, commerciale, Elisabeth Conseil intervient en avant-vente et sur
le maquettage.
Elle ne dédaigne pas non plus la technique et prête même parfois mains forte
aux techniciens. Une polyvalence qu'elle apprécie et à laquelle sa formation et
son expérience l'ont préparée. La prochaine étape, ne pourrait-elle alors être
d'évoluer vers la fonction de RSSI ? La réponse est catégorique.
"Pas en France et pas dans l'immédiat. Le RSSI reste très mal considéré. C'est
souvent celui qui mange seul à la cantine, qui flique, remplit des déclarations
Cnil, la roue de secours et celui qui en cas de problème sera remercié le premier.
Hormis dans les entreprises où on a compris, notamment au niveau des métiers,
que son rôle n'est pas d'embêter, mais de garantir la sécurité et de faire perdre
moins d'argent. Le jour où cet état d'esprit changera, peut-être cela deviendrait-il
en effet intéressant", justifie Elisabeth Conseil.
La consultante déplore dans les recrutements qu'elle est amenée à conduire,
l'absence de femmes, notamment sur le périmètre technique. Je ne sais si c'est
la technique en elle-même qui les effraie ou si la communication sur ces postes
est mal faite. Toujours est-il que les femmes ne se présentent pas. Mais les rares
qui travaillent sur ces métiers sont brillantes", remarque-t-elle.
Pour séduire plus, la sécurité devrait selon Elisabeth Conseil revoir encore
son image, et communiquer sur la richesse de ses métiers. Richesse qui ne se résume
aucunement aux hackers et à l'infrastructure. "A force de dire que l'on n'a pas
le droit de parler de la sécurité, on oublie qu'il faut faire connaitre le domaine
pour susciter l'intérêt", ironise-t-elle.
"Lorsque la sécurité est bien perçue dans une entreprise auprès de la direction
et des collaborateurs, que l'on soit un homme ou une femme ne fait aucune différence.
Cela fonctionne aussi bien dans les deux cas", conclut-elle.
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