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Directeur de sécurité ou de sûreté, lequel faut-il privilégier ?
Il y a un problème sémantique en effet. Ce n'est pas encore tranché. Mais on distingue bien deux pôles : D'un côté la sécurité industrielle, la sécurité au travail qui est quelque part simplement se prémunir contre les risques d'accident, sur les produits dangereux, l'incendie, etc. Puis de l'autre côté, la sûreté qui a trait au facteur humain, c'est-à-dire se protéger contre les malveillances internes et externes à l'entreprise.

Parce que les deux sujets sont assez récents, et parce qu'on hésite encore un peu, on entend tantôt l'un tantôt l'autre. Au Club des directeurs de sécurité des entreprises, nous avons conservé l'ancien vocable, peut-être à tort. La malveillance c'est aujourd'hui un sujet incontournable. Des malveillances s'exercent à leur encontre, tant de façon interne par des salariés, volontairement ou non qui vont léser les intérêts de l'entreprise, que par l'externe. Si vous ajoutez à cela, le traitement de l'intelligence utile et l'intelligence stratégique, vous obtenez globalement le périmètre du directeur de la sûreté.

 
© Christophe Auffray
 

Quelle doit être sa position dans l'organigramme pour être le plus efficace ?
Il doit être au cœur des choses. Comment l'être ? Cela dépend des enjeux de l'entreprise. Est-t-elle organisée de façon hiérarchique, neuronale ou transversale ? La plupart des entreprises modernes sont neuronales. Donc c'est moins une question de place que de capacité à intégrer les différents réseaux de l'entreprise. La bonne comparaison c'est plutôt le DSI qui gère les réseaux qu'il met à disposition de l'entreprise. C'est une mission transverse.

Le directeur de la sûreté doit essayer d'intégrer tous les réseaux et se poser en prestataire interne pour dire : je ne vous empêche pas de prendre des risques, je ne me place pas en travers des projets. Au contraire je vais accompagner les projets pour que nous puissions prendre plus de risques, être plus compétitif, mais en même temps maitriser les risques et détecter les secteurs fragiles.

Quelles sont les missions du directeur de sûreté ?
Elles sont très diverses parce que les malveillances peuvent s'exercer dans tous les domaines d'activité de l'entreprise. D'abord au simple niveau physique avec la protection des sites. Ce n'est pas toujours fait. On est parfois quelque peu naïf dans la protection matérielle. Mais elles peuvent s'exercer aussi dans tous les secteurs d'activité que ce soit les ressources humaines, la finance, et désormais les réseaux informatiques qui doivent être sécurisés selon la même logique de pensée que la protection physique.

"Le directeur de la sûreté doit essayer d'intégrer tous les réseaux et se poser en prestataire interne"

On constate bien que la malveillance est protéiforme et que toute entreprise a besoin à un moment ou à un autre d'injecter une dose de réflexion sur la façon de se protéger dans son activité quotidienne.

Pour cela, il faut une personne qui connaisse à la fois comment la malveillance se manifeste, quels sont les canaux habituels de malveillance - ce qui implique des notions très précise de criminalité et d'exploitation de la naïveté -, et en même temps une très bonne connaissance de l'entreprise : domaines sensibles où l'image de la société est la plus fragile et sur lesquels il y a un risque d'attaque.

Quelles doivent par conséquent être les compétences de ce directeur de la sûreté ?
C'est le résultat de l'étude réalisée par le CDSE sur le profil du directeur aujourd'hui. S'il y a quelques années, lorsque les problématiques étaient encore analysées en termes de frontières, le profil type était plutôt celui des anciens des services d'Etat et de la police, aujourd'hui ce n'est plus vrai. Il faut des personnes polyvalentes, qui certes aient des notions de droit et de fonctionnement des institutions, mais avant tout qui sachent traiter l'information, comment fonctionne une entreprise, quels en sont les différents domaines d'activité.

On peut donc imaginer que le directeur de sûreté a désormais pour avenir différents horizons, et surtout que son recrutement ne se fera plus uniquement sur une tranche d'âge, mais correspondra à toute une hiérarchie au sein de l'entreprise, avec des juniors, des confirmés et des seniors. Il y a là indiscutablement, une nouvelle branche qui s'ouvre.

 


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