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Actualité
 
12/06/2007

Google sous le feu des critiques

Les détracteurs du moteur mettent en cause sa supposée volonté de surveiller les internautes, ainsi que des négligences autour de l'usage des images. Des pratiques contraires au respect de la vie privée.
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En 2005 suite au lancement du service Web de géolocalisation Google Earth, le gouvernement australien s'était ouvertement plaint du fait que désormais, ses installations nucléaires étaient observables du ciel et en détail par n'importe quel terroriste potentiel. Une partie de l'opinion publique s'était alors félicitée au nom de la liberté et de la connaissance universelle de la possibilité d'observer les zones que les Etats cachent à la vue du public. Mais voici que désormais les informations que possède et divulgue Google font peur à ce même public et ce au nom du respect de la vie privée.

L'organisation Privacy International s'appuie elle sur une étude comparative menée auprès de 23 sites Web de forte audience pour expliquer, données qualitatives à l'appui, que Google est le très mauvais élève en matière de respect de la vie privée.

" Google a clairement des antécédents dans sa façon de nier le respect de la vie privée. Chacune de ses annonces comprend de nouvelles pratiques qui permettent la surveillance des utilisateurs d'une façon ou d'une autre " explique Privacy Interational, qualifiant le l'entreprise californienne d' "ennemie du respect de la confidentialité en raison de la surveillance totale des utilisateurs".

Google est classé dernier du classement effectué sur plusieurs critères qualitatifs. Devant les faits reprochés, Privacy International s'arme de moult précautions. "Nous sommes conscients que le fait de placer Google tout en bas du classement suscitera la controverse", explique l'organisation. "Mais dans le cadre de notre enquête, nous avons trouvé plusieurs exemples de la façon dont Google est plus en défaut que les autres entreprises en matière de protection de la vie privée."

Google de son côté réagit sur deux fronts. Dans une déclaration faite par ses avocats, le moteur de recherche déclare qu'il ne surveille pas les utilisateurs et ne conserve aucune donnée personnelle. Mieux, ses antécédents prêchent pour lui puisque Google rappelle s'être opposé avec succès l'année dernière à une assignation du département américain de la justice qui l'enjoignait de lui communiquer des données privées d'utilisateurs.

Par ailleurs, on se souvient que Google avait annoncé avoir décidé de stocker les données de ses utilisateurs pendant une durée de deux années maximum, à l'inverse de certains de ses concurrents les plus prestigieux. Encore insuffisant jugeait pourtant un comité d'expert de l'Union Européenne qui demandait alors de justifier la durée de conservation des données et leur usage commercial.

Côté officieux, Google fait remarquer que Privacy International comporte au sein de son conseil d'administration un employé de Microsoft, ce qui nuit selon Google à l'objectivité de l'enquête. Une médisance éhontée selon l'organisation londonienne qui vient de publier une lettre ouverte par le biais de Simon Davies, le PDG de l'institut, adressée à Eric Schmidt, le patron de Google.

Un document qui répond aux accusations de partialité, tout en exigeant des excuses au vu de l'attaque subie. Privacy International affirme que l'employé de Microsoft pointé du doigt par Google est bien membre du conseil d'administration de Privacy International, comme 70 autres personnes, et que ce fait ne remet pas en question l'impartialité des analyses délivrées par l'organisation.

Images volées ?

Une intrusion dans la vie privée pour de nombreuses personnes

Vient s'ajouter à cette affaire les critiques négatives qui font écho à la nouvelle fonction Google Street View mise en place par Google sur ses services Google Maps et Google Earth. Cette fonction permet aux utilisateurs de regarder des vues à 360° de rues de grandes villes américaines (New York, San Francisco ou encore Las Vegas) avec une précision jamais atteinte (il est à noter que Microsoft propose un service identique, mais qui ne permet pas une telle finesse de résultat).

Problème, c'est avec une caméra cachée et sans aucune autorisation que Google a réalisé ces prises de vues, incluant des piétons reconnaissables et des plaques d'immatriculations de véhicules. Rebecca Jeschke, porte-parole de l'Electronic Frontier Foundation (EFF), explique: "cela a été une intrusion dans la vie privée pour de nombreuses personnes capturées dans les photos de Google."

 
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Google explique qu'avant de lancer ce service, toutes les questions relatives à un éventuel problème juridique sur le respect de la vie privée ont été étudiées. "Street View montre seulement des images prises à partir de la voie publique. Ces images ne différent en rien de ce que tout le monde peut déjà photographier ou voir en marchant dans la rue", déclare Google dans un communiqué.

Plus gros pourvoyeur d'informations au monde, Google s'apprête donc à se justifier à la fois de la précision des informations délivrées, mais aussi de la nocivité relative de celles-ci. Un défi pour le moins ambigu.

 


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