Mots clés spammés : la qualité des résultats de recherche au crible "Rachat crédit", le mot-clé le plus coûteux de France... et l'un des plus spammés aussi

sylvain richard a fondé la webagency axenet en 2004.
Sylvain Richard a fondé la webagency AxeNet en 2004. © Sylvain Richard

Sylvain Richard (de l'agence Axenet, également connu pour son blog SEO) : "L'achat de liens fait rage sur cette thématique"

"Rachat crédit" : cette requête célèbre rapporte des centaines de millions d'euros par an à Google en Adwords, alors autant dire qu'il la suit de très près. On est là sur le mot-clé le plus coûteux de France ! J'ai moi-même eu la chance de squatter la première page il y a quelques années avec un MFA (NDLR : MFA, Made for AdSense, c'est-à-dire un site dont le référencement vise uniquement les publicités AdSense), mais cette période est bien révolue.

On est là dans de gros volume de backlinks, et l'achat de liens fait rage sur cette thématique. Des sites de vente de bijoux ou d'actualités de voyages font d'ailleurs des liens en pieds de page vers les acteurs de la première page... La plupart des SEO ont leur site qui se référence sur ce thème du rachat de crédit, et bon nombre ne se privent pas de vendre des liens.

Egalement visible lors de l'analyse des résultats générés par cette requête : une autre forte tendance qui consiste, depuis quelques années, à créer des réseaux de sites ou blogs spécialisés sur un thème qui vont servir ensuite à envoyer quelques liens vers un site à référencer. Cela permet ainsi des échanges de liens non réciproques... 

Bref, le backlink règne toujours en maître dans le SEO, mais les liens artificiels se cachent toujours mieux, en paraissant toujours plus naturels. Le constat global est tout de même que le spamindexing lourdaud est de moins en moins pratiqué, comme l'échange de liens ou l'abus de mots-clés dans les sites, ce que Googe appelle keyword stuffing.

Pas d'énormes différences sur Bing, si ce n'est que celui-ci accepte plus facilement le spam sur cette requête précise. Quelques résultats de la première page le démontrent facilement..

laurent bourrelly est consultant en référencement depuis 2004.
Laurent Bourrelly est consultant en référencement depuis 2004. © Laurent Bourrelly

Laurent Bourrelly (consultant indépendant, qui tient aussi un blog SEO) : "Des backlinks au bazooka pour cette requête" 

Cette requête mythique du Web francophone révèle, encore une fois, que le facteur prédominant se situe "off site", avec des backlinks au bazooka pour les premiers résultats.

Tout le reste de l'artillerie du SEO est présent, mais le jeu demeure de pousser suffisamment le site avec des backlinks afin d'obtenir des résultats. Toute la subtilité consiste à minimiser le flirt trop osé avec le radar de Google. L'exercice de style n'est pas aisé, donc les référenceurs sont en éveil sur les techniques d'optimisation. Cela devient risible lorsqu'ils se copient les uns les autres en pensant avoir trouvé LE secret. Par exemple, l'un des sites sur le podium [NDLR voir capture ci-dessous] affichera des mots clés doublés ou triplés dans la balise Title. Du coup, les autres vont s'empresser d'adopter l'optimisation, mais vont vite déchanter. S'inspirer des concurrents ne se résume pas au copier-coller primaire.

Autrement, des marques connues pointent en bonne position comme Sofinco.fr, Cofidis.fr ou Cetelem.fr. Preuve que le référencement organique peut être possible si le matraquage marketing est suffisant. La théorie de favoritisme des marques, sous certaines conditions, est une autre hypothèse pour expliquer la présence de ces sites.

Le favoritisme pour les noms de domaines à mots clés, ou EMD, semble plus important chez Bing au détriment des sites de marque. En tout cas, des "petits" sites se taillent encore une place au soleil, alors que les grands groupes brillent par leur absence. Seuls Cetelem.fr et Cofinoga.fr traînent des pieds en bas de la première page, mais ils ne paraissent pas bien vaillants.

les trois premiers sites sur la requête 'rachat crédit' sur google.fr, à la
Les trois premiers sites sur la requête "rachat crédit" sur Google.fr, à la mi-octobre. © Capture