SEO : comment bien désoptimiser Comment bâtir un SEO non suroptimisé

Les référenceurs cherchent souvent à obtenir des liens qui pointent vers les sites dont ils s'occupent. Ils peuvent même être amenés à fournir des textes avec ces précieux liens à des partenaires, dans le cadre du guest blogging ou d'envoi de communiqué dans des sites dédiés, par exemple. "Mais ce n'est pas très naturel non plus que tous les liens d'un texte pointent vers le même domaine. Ce n'est pas non plus naturel qu'ils pointent quatre fois vers le site d'une marque qui ne sera même pas mentionnée dans le texte", fait remarquer le référenceur Sylvain Richard.

Varier les sites pointés par les liens

Résultat, ce dernier n'hésite plus à glisser dans ces textes des liens vers des sites autres que celui qu'il doit pousser dans les résultats. Sans aller jusqu'à pointer vers les concurrents, explique-t-il, "il s'agit plutôt de pointer vers des sites qui font autorité sur leur thématique, sans toujours se limiter à Wikipedia, et plutôt essayer de privilégier des petits sites pointus de passionnés. Résultat de ces efforts : je faisais récemment passer l'un de mes textes à un confrère SEO, et il me demandait quel était le site que je devais référencer ! Certes, pointer vers d'autres sites dilue la puissance SEO des liens et le PageRank transmis, mais c'est le prix à payer", pense Sylvain Richard, qui a sorti une dizaine de sites de pénalités infligées par Google.

Le secret d'un SEO qui paraît naturel, c'est la variété ?

david eichholtzer, responsable de l'agence wam-référencement.
David Eichholtzer, responsable de l'agence WAM-Référencement. © D.E.

Le responsable de l'agence WAM-Référencement David Eichholtzer refuse de son côté de devenir "trop paranoïaque". Par exemple, il ne cherche pas toujours à fuir les échanges de liens réciproques, contrairement à certains de ses confrères qui les jugent trop ostensiblement artificiels, et donc dangereux dans le nouveau contexte. Contrairement à eux, il ne souhaite donc pas à tout prix mettre en place des échanges de liens triangulaires (un site A pointant vers un site B, et B vers C), voire quadrangulaires (A>B et C>D) recherchés par certains, car ils sont censés pouvoir cacher une suroptimisation du netlinking, ou son aspect artificiel.

"C'est une affaire de dosage. Il faut savoir ne pas trop caricaturer ce que dit Matt Cutts, et prendre un peu de recul par rapport à ce qu'il affirme. Les liens réciproques peuvent être naturels. Il faut juste éviter de ne faire que cela...", conseille ce référenceur, qui pense la même chose des liens dans les annuaires, les footers, les blogrolls, ou le guest blogging – qui ont tous vu leur cote baisser en flèche ces derniers temps. "Tout est question de proportion, ils ne sont pas toujours à proscrire, c'est leur abus qui peut être dangereux", martèle-t-il.

Mais il reconnaît que le profil de netlinking, tel qu'il peut apparaître dans les outils comme Ahrefs, OSE ou Majestic SEO doit aujourd'hui être analysé avec attention, et comparé avec la concurrence. Selon lui, ce profil doit conserver un bon équilibre, et ne pas abuser d'une technique, d'une source ou d'un type de lien. Il doit donc aussi faire apparaître un bon ratio entre le nombre de liens et le nombre de nom de domaine sur lesquels se trouvent les backlinks. "Un ratio naturel... ou en tout cas comparable à celui pratiqué par la concurrence dans les pages de résultats", précise et conseille le président de l'agence WAM. Mais ce n'est pas le seul ratio qu'il faut respecter selon lui.

Pour que le SEO paraisse naturel, oubliez l'ancre des liens

Une part naturelle de liens nofollow

Autre point qui lui semble important pour éviter de suroptimiser son netlinking : la part de liens nofollow. Tout comme les ancres, cette part doit paraître naturelle. Car tous les liens qui pointent naturellement vers un site ne sont pas dofollow... Il faut donc qu'il y ait une part de liens nofollow qui pointent vers le site pour paraître plus naturel. 

Pourtant, ces liens nofollow ne sont pas censés être pris en compte par les moteurs, et donc "peser" en SEO. "En fait", opine David Eichholtzer "je pense qu'ils ont une certaine importance, et c'est d'ailleurs pour cela qu'ils apparaissent dans Google Webmaster Tools au sein des rapports sur les liens entrants, indistinctement listés aux côtés des liens dofollow". Là encore, il faut donc varier, selon ce spécialiste, les types de liens entrants dofollow et nofollow, pour que cela paraisse naturel ou pas trop optimisé. Un tiers ou 40% de liens nofollow lui semble une bonne proportion, naturelle. "Et, liens dofollow ou nofollow, oubliez leur ancre", finit par conseiller ce professionnel.

Que faire des liens suroptimisés ?

Les spécialistes ne conseillent pas toujours de supprimer tous les liens suroptimisés potentiellement toxiques. Dans le cadre d'un travail de désoptimisation, et de remise en question de la pertinence de certains liens, il peut aussi être conseillé de remplacer un lien toxique dofollow en nofollow, plutôt que de le supprimer. Notamment s'il apporte du trafic. "Passer des liens dofollow à nofollow m'a aussi permis de sortir de pénalités", témoigne Sylvain Richard.

Il peut aussi être intéressant de demander à modifier et déplacer certains liens. Par exemple lorsqu'un lien se trouve dans un footer ou dans une blogroll, au milieu d'une liste incohérente de sites "partenaires", il peut être intéressant de "demander à le déplacer, pour le mettre par exemple au sein d'un texte à part", conseille Sylvain Richard. Le lien ne sera plus que sur une seule page, et non sur toutes les pages d'un site en footer ou en blogroll, "mais ce n'est pas forcément synonyme de perte d'efficacité en termes de SEO, car un seul lien peut être plus puissant que des dizaines de liens", confirme David Eichholtzer.

en 2014, le seo est devenu complexe...
En 2014, le SEO est devenu complexe... © m.schuckart - Fotolia

En linkbuilding, la qualité est en effet désormais souvent préférée à la quantité, car jugée plus efficace. Pour obtenir des liens, "on vise la qualité et non le volume. D'abord les sites importants, plutôt que la multitude. D'ailleurs, si un prospect nous demande du volume pour aller plus vite, je lui fais comprendre que je préfère que ce ne soit pas avec nous", explique David Eichholtzer.

Un SEO plus dur, mais aussi plus intéressant ?

Ces efforts de désoptimisation rendent le travail de SEO "sans doute plus dur, mais aussi plus intéressant" aux yeux de Sylvain Richard. "Lorsque le SEO se limitait à multiplier les pseudo-communiqués de presse sur les plateformes dédiées, et que cela pouvait fonctionner, c'était sans doute plus facile, mais aussi moins passionnant", reconnait-il. Mais aujourd'hui poursuit-il, "certains liens demandent beaucoup de travail. Et si les meilleurs liens sont aussi parfois les plus durs à obtenir, c'est aussi précisément ceux-là qui pourront ensuite faire la différence avec les concurrents dans les pages de résultats."