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04/02/2008

Irène Toporkoff-Mayer : "Etre challenger nous permet d'anticiper la demande des internautes"

A la quatrième place des moteurs de recherche dans le monde, Ask.com se place comme une alternative à Google. Sa directrice France détaille les projets du moteur.
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Quel est votre objectif sur le marché des moteurs de recherche français ?

Irène Toporkoff-Mayer. Notre objectif est clairement de se positionner dans le peloton de tête d'ici à deux ans. Pour rappel, Ask.com est le 4e moteur aux Etats-Unis.

Votre nom de société, c'est Ask ou Ask Jeeves ?

C'est Ask.com depuis 2006 ou un rebranding global a eu lieu, après le rachat par IAC.

Quels sont les atouts de Ask face aux autres moteurs ?

Tout d'abord, Ask se différencie par sa technologie : notre algorithme propriétaire, ExpertRank, est fondamentalement différent de ceux de nos concurrents. En effet, Expert rank clustérise le Web en grandes familles de sites, c'est-a-dire qu'il s'appuie sur les communautés d'experts et non pas uniquement sur la popularité d un site. En d'autres termes, nous ajoutons une couche de pertinence.

Enfin, notre stratégie au niveau mondial est de se concentrer uniquement sur le marché de la recherche. Nous ne sommes ni un portail, ni un vendeur de logiciels mais uniquement - et c'est déjà énorme - un moteur dont tous les moyens sont mis au service des internautes lors de leur parcours de recherche sur la toile.

Selon vous, l'hégémonie de Google est-elle risquée ?

Voyons les choses autrement : lisez vous un seul magazine ? Regardez vous une seule chaîne de télévision ? Nous prônons la diversité des sources d'information ; cela viendra naturellement; c'est d'ailleurs déjà le cas aux Etats-Unis ou les internautes utilisent en moyenne 4 à 5 moteurs différents suivant les usages. Une preuve que le marché en Europe continentale n'est pas encore mature.

Comment gagnez-vous de l'argent ? Quel est votre business model ?

C'est très simple, nous passons par la meilleure régie mondiale, celle de Google qui commercialise nos liens sponsorisés.

En revanche, nous allouons moins d'espace que nos concurrents à la publicité de manière volontaire. Là où certains mettent des liens contextuels (à droite), cet espace est chez ask.com dédié aux contenus multimédias (audio, vidéo) et aux images, toujours dans un souci de présenter sur une seule et même page un maximum de réponses pertinentes.

 
Photo © Marie Bruggeman
 
"Faire gagner un maximum de temps à l'internaute "

A votre avis, le marché français est-il plus facile à pénétrer que le marché américain ?

Dans la mesure où, pour être numéro 2 français, il suffit d'atteindre 5 % de part d'audience, je peux répondre avec humour que oui.

Quels sont les pays prioritaires, stratégiquement, pour Ask ?

Les pays prioritaires pour Ask sont donc, outre les marchés anglo-saxons, l'Europe évidemment mais aussi l'Asie. Nous avons des centres de recherche et de développement sur ces trois continents, le plus récent étant situé en Chine.

Quels sont les défis d'Ask : recherche sémantique, intégration de contenus vidéo ?

La version que nous avons lancée il y a quelques mois aux Etats-unis, en Angleterre et en France, que nous appelons Ask 3D, représente bien notre axe stratégique.

Permettre sur une seule et même page d'avoir accès aux résultats de recherche quels que soient les contenus - texte, images, audio, vidéo, blogs - et toujours aider l'internaute dans la qualification de plus en plus précise de sa requête. Enfin, lui faire gagner un maximum de temps grâce à des outils ad hoc comme par exemple les jumelles, petite icône permettant de prévisualiser la page d'accueil d'un site sans avoir à cliquer sur le lien.

Est-ce que Ask.com enregistre une croissance du nombre de ses utilisateurs depuis la mise en ligne de sa nouvelle version ?

Oui, très clairement, en tout cas, c'est ce que dit Nielsen.

Prévoyez-vous le lancement de votre offre sur mobile ?

Notre offre mobile a été lancée aux Etats-Unis et a même gagné pour cette fonctionnalité des prix très prestigieux. Pour l'Europe, nous n'avons pas encore de date mais, bien entendu, cette offre ne va pas tarder à être déclinée localement.

 
Photo © Marie Bruggeman
 
"Le design d'Ask est très anticonformiste"

Ask songe-t-il à sortir du schéma classique de présentation des réponses ? Nous sommes toujours avec 10 liens textes accompagnés de liens sponsorisés...

Si vous allez voir la nouvelle version, la présentation n'est absolument pas classique mais très innovante, avec un design en triptyque. A gauche, la qualification de la requête, au milieu, les réponses Web et en colonne de droite, les contenus images, son, audio et blogs. Tout cela est très anticonformiste et nous sommes très fiers de ce design innovant.

Ask Eraser est sorti aux Etats-Unis. Va-t-il bientôt être disponible en France ?

Merci de cette question liée au point crucial de la confidentialité des informations personnelles. Là encore, le fait qu'Ask.com soit challenger nous permet d'anticiper la demande des internautes en tant que citoyens, et non pas seulement de réagir.

L'outil Ask Eraser lancé il y a quelques semaines aux Etats-Unis et en Angleterre permet aux internautes de prendre le contrôle sur ce qu'ils veulent bien dire d'eux même ; question quasi-philosophique.

Plus prosaïquement, si l'internaute active la fonction Eraser, Ask.com s'engage à ne conserver aucune information personnelle. Nous sommes les seuls à être aussi pro-actifs et concernés par ces questions.

Comment pensez-vous amener les internautes à penser Ask plutôt que Google ?

Tout d'abord, Google c'est très bien ! Simplement, il faut que les internautes se disent une chose : il y a des alternatives réelles.

La prochaine fois que vous ne trouvez pas la réponse à vos questions sur votre moteur préféré, essayez-en un autre, ask.com par exemple, au lieu de reformuler éternellement votre requête sur le même moteur. Comportement qui doit en faire sourire certains qui se reconnaissent peut-être, non ?

Allez-vous vous lancer dans des campagnes publicitaires pour faire parler de vous ?

Dans un premier temps, nous avons plutôt axé notre communication en ciblant les "heavy Internet users", pardon de l'anglicisme [ndlr : internautes expérimentés], car nous croyons beaucoup au buzz.

Nous avons notamment lancé deux campagnes de marketing viral qui ont bien marché, en jouant sur l'effet communautaire et permettant aux internautes de découvrir par eux mêmes la force d'ask.com.

 
Photo © Cécile Debise
 
"Nous allons encore plus vers le multi-contenu"

Comment luttez-vous contre le spam sur votre index ?

Nous avons une équipe basée à Dublin qui s'occupe avant tout de ces questions, absolument cruciales à nos métiers. La spécificité de notre algorithme est également un rempart intéressant à ces problèmes.

Combien de salariés composent Ask dans le monde et en France ?

Ask est organisée de manière matricielle avec des équipes regroupées par métier. Ainsi, les équipes travaillant sur le produit sont basées en Californie, avec des sous-groupes par langue - donc des Français, des Allemands, des Espagnols, etc. De la même manière, les équipes travaillant sur l'index sont basées à Dublin et ce, pour toutes les langues. Nous sommes en tout environ 1 000 salariés.

Enfin, pour la recherche et le développement, Ask compte cinq centres dans le monde : deux aux Etats-Unis, deux en Europe - à Hambourg et à Pise - et un en Chine.

Pouvez-vous nous dévoiler quelles sont les nouveautés qui seront lancées en 2008 ?

Vous devez bien vous douter que nous nous n'allons pas dévoiler tous les secrets lors d'un chat, ou alors, je vais avoir des problèmes ;-)

Je peux bien entendu dire que ce que vous percevez sur Ask 3D va être encore plus poussé : encore plus de multicontenu par exemple. De plus, les fonctionnalités liées aux nouveaux supports comme le mobile vont être au cœur de nos préoccupations. Enfin les questions citoyennes comme celles de la confidentialité des données seront également mises en lumière, notamment avec Ask Eraser.

 
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Madame Toporkoff, quels sont vos défis de tous les jours en tant que directrice France de Ask ?

Merci de cette question. Bizarrement, le défi est presque d'ordre politique et idéologique. Dire à tous de ne pas se "contenter" d'une seule source d'information. Soyez curieux, ayez l'esprit ouvert à la nouveauté. Vive la diversité.

Irène Toporkoff-Mayer. Merci à tous les participants ; rendez-vous sur Ask.com. A très bientôt.

 


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