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Analyse
 
15/02/2008

Le capital-risque IT au chevet des éditeurs

Chaque année, les sociétés de capital-risque investissent plusieurs millions d'euros pour soutenir le développement des éditeurs innovants. Le chemin vers un financement est parfois semé d'embûches.
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Pour donner une impulsion à leur activité et gonfler leur capital, les sociétés IT ont plusieurs cordes à leur arc. Elles peuvent d'abord compter sur l'aide d'investisseurs individuels - les fameux business angels - ou société unipersonnelle d'investissement à risque.

Ou bien, lorsqu'elles ont (notamment) épuisé leur carnet d'adresses, frapper aux portes des sociétés d'investissement spécialisées. Une démarche qui apparaît en fait bicéphale selon le niveau de maturité du besoin de financement.

Ainsi, lorsque l'entreprise est déjà bien implantée sur son marché et qu'elle fonctionne sur la base d'un auto-financement, elle fera fréquemment appel aux sociétés de capital développement (private equity…) pour soutenir son développement. Ce qui n'est pas le cas des acteurs ou des nouveaux entrants qui ont toutes leurs preuves à faire…d'un point de vue rentabilité.

"La majorité des sociétés en nouvelles technologies sont jeunes et comportent un profil de risk/return spécifique qui nécessite d'injecter beaucoup d'argent avant d'atteindre un point d'inflexion c'est-à-dire de rentabilité et de forte croissance du chiffre d'affaires", prévient Stéphane Valorge, co-fondateur de Clipperton Finance, société de conseil en corporate finance.

Pour les épauler dans leur nouveau challenge, les jeunes pousses IT peuvent faire appel à une société de capital-risque spécialisée dans l'innovation. Et il faut bien dire qu'elles n'ont ici que l'embarras du choix pour trouver leur bonheur.

Apparues dans le courant des années 30 aux Etats-Unis, les premières sociétés de capital-risque ont depuis les années 70 proliféré en France, dans la mesure où celles - étiquetées nouvelles technologies - avoisinent la cinquantaine en France (Sofinnova Partners, AGF Private Equity, OTC Asset Management, Elaia Partners, XAnge…).

"Une société IT a besoin de 10 millions d'euros pour assurer son déploiement européen"
(Stéphane Valorge - Clipperton Finance)

En dépit de l'ogre R&D, les éditeurs de logiciels n'éprouvent toutefois pas la même nécessité à mobiliser des ressources financières que d'autres acteurs IT.

Ainsi, pour les fabricants de semi-conducteurs ou de puces réseaux (Sequans Communications…), les coûts d'équipements (chaînes de production, assemblage…) seront de facto plus élevés. Ce qui ne va pas sans constituer pour les éditeurs un sérieux atout notamment en termes de rapidité de pénétration de marché.

"Les besoins financiers pour développer un nouveau produit sont moindres dans le logiciel que dans le matériel, les semi-conducteurs ou la biotechnologie. Les sociétés peuvent se frotter ainsi plus rapidement à un premier marché et valider leur technologie avant de lever des fonds plus importants pour se déployer à l'international", analyse Philippe Gire, co-fondateur du fonds d'investissement d'Elaia Partners.

Et Stéphane Valorge de faire savoir de son côté : "typiquement, une société IT a besoin de 200 000 à 300 000 euros en amorçage, pour lancer un premier produit, de 2 à 3 millions d'euros pour développer le marché français, puis 10 millions d'euros supplémentaires pour une déploiement européen".

A l'image des banques envers les particuliers qui les sollicitent pour un prêt, les sociétés d'investissement auront en tout cas à cœur de scanner une batterie d'indicateurs pour cerner au mieux l'entreprise dans laquelle ils vont être amenés à injecter des fonds, qui peuvent bien souvent se compter en millions d'euros (lire l'article du 18/01/2008 : 10 levées de fonds françaises qui ont marqué 2007).

Parmi les critères qui ne sont jamais négligés, on trouvera notamment une analyse approfondie du modèle économique de l'entreprise, la qualité de son organisation et de ses dirigeants (track-record…), la valeur de son service ou les spécificités de ses technologies en tant qu'avantage concurrentiel.

 
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"En ce moment, les sociétés les plus attrayantes pour les investisseurs sont les sociétés qui s'appuient sur un modèle de distribution SaaS. Le modèle économique de ces sociétés basé sur l'abonnement et des revenus récurrents est en effet à même de séduire et d'attirer les investisseurs", conclut Pascal Mercier, directeur associé d'Aelios Finance, conseil en levée de fonds, opérations de fusions-acquisitions.



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