Avis des managers : quel avenir pour MySQL ? Patrice Bertrand (Smile) "Le monde des solutions Open Source doit se protéger" (1)

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Patrice Bertrand (Smile) © Journal du Net

En premier lieu, les déclarations de bonne volonté ne suffisent pas à nous rassurer. On ne sait pas si Oracle voudra évacuer MySQL, mais si c'est le cas, ce sera fait en affirmant le contraire. Dans un premier temps, il fallait non seulement donner des gages à l'Union Européenne, mais aussi éviter de donner des motivations supplémentaires à des projets concurrents.

Il faut se souvenir qu'Oracle a racheté d'abord InnoDB en 2005, le moteur transactionnel le plus avancé de MySQL. Puis en 2006, il a acquis Berkeley DB, qui est à la fois une base de données à part entière, et aussi un moteur alternatif à InnoDB. Et finalement c'est MySQL, via Sun. On voit qu'il y a là une logique dans tout cela, une stratégie à l'œuvre. Nul doute que si PostgreSQL pouvait être acheté, ce serait déjà fait.

"Nul doute que si PostgreSQL pouvait être acheté, ce serait déjà fait"

Dans l'immédiat, le monde des solutions Open Source doit se protéger, en se rendant moins dépendant de MySQL. 

Lorsqu'Oracle a acheté InnoDb, le moteur transactionnel utilisé par MySQL, la situation était comparable : on ne pouvait que trop présager de la suite. Et MySQL avait réagi en lançant le développement d'un autre moteur, appelé Falcon. Aujourd'hui, il faut au minimum avoir la même prudence, et rendre indépendants les produits Open Source de leur base de données préférée.

Pendant longtemps, il a manqué pendant longtemps de frameworks dans le développement PHP, pour avoir une vraie modélisation objet, et une couche ORM qui permette de rendre une application indépendante de sa base de données.

Depuis deux ou trois ans, ce n'est plus le cas, grâce à différents frameworks. Mais tous les produits n'ont pas encore suivi le mouvement, et beaucoup d'entre eux sont encore dépendants de MySQL. Il faut mettre en priorité cette dissociation.