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Tribune BPMS
04/04/2008
Zachman : un des cadres méthodologiques d'une approche processus
Par
Guillaume Decalf
Un cadre méthodologique quel qu'il soit devra pouvoir répondre à ces questions. Il existe deux grands types de méthodes, les méthodes indépendantes des outils (Zachman, MDA, TOGAF ) et les méthodes liées à des éditeurs d'outil de modélisation de processus (Business Process Analysis). Nous allons décrire ici un des cadres les plus utilisés dans les pays anglo-saxons et souvent pris en charge par les outils de BPA Présentation générale de la démarche C'est en 1987 que John Zachman, employé d'IBM, propose une méthode de représentation de l'architecture système d'une entreprise. Véritable portail d'accès aux référentiels de l'entreprise, le cadre Zachman (Zachman Framework). L'idée étant qu'une entreprise n'a pas qu'une seule architecture, mais plusieurs suivants différents points de vue et à différents niveaux. Depuis son premier article, John Zachman a retravaillé sa représentation. La voilà telle qu'elle apparait aujourd'hui. Le cadre de Zachman est un schéma à deux dimensions qui représente l'entreprise
: La dimension horizontale - les points de vue Portée (contextuelle) (Scope (contextual)) - Le point de vue du planificateur Cette ligne décrit les modèles, l'architecture et les représentations qui correspondent aux limites de l'organisation concernée. Modèle métier (conceptuel) (Business Model (conceptual)) - Le point de vue du propriétaire Cette ligne décrit les modèles, l'architecture et les représentations utilisés par les propriétaires des process métier. Elle se concentre sur les utilisations habituelles d'un produit. Modèle système (logique) (System model (logical)) - Le point de vue du concepteur Cette ligne décrit les modèles, l'architecture et les représentations utilisés par les ingénieurs, architecte et toutes personnes qui doivent arbitrer entre les besoins et ce qui est techniquement possible de faire. Modèle de technologie (physique) (Technology model (physical)) -
Le point de vue du constructeur Représentation détaillée (hors contexte) (Detailed representations
(Out-of-Context Perspective) - Point de vue des sous-traitants Le fonctionnement de l'entreprise (the functioning enterprise) La dimension verticale - Les abstractions Chaque vision est définie par plusieurs questions. Ces 6 questions résument les questions que se posent fréquemment les personnes lorsqu'elles essaient de comprendre. Le Quoi ? (Données) En quoi est-ce fait ? Le Comment ? (Fonctions) Comment ça fonctionne ? Le Où ? (Réseau) Où sont les éléments les uns par rapport aux autres
? Le qui ? (Personnel) Qui fait quoi ? Le quand ? (Temps) Quand se produisent les choses ? Le pourquoi ? (Motivation) Pourquoi les événements arrivent-ils ? Chaque cellule décrit une architecture, un modèle, une représentation ou
une description qu'une organisation peut documenter. Il est possible de décrire
chacune de ces cellules indépendamment les unes des autres, mais il existe
des liens entre ces cellules. En effet, chaque ligne décrit un point de vue
et chaque colonne est basée sur le même type d'élément.
Cette matrice est une solution élégante pour décrire l'entreprise. Elle a aussi le mérite de donner un cadre à sa description. Une approche BPA/BPM pourra couvrir grâce aux représentations adéquates les 3 premières lignes de la matrice. Le BAM, la dernière ligne de la matrice On peut noter que cette approche permet de décrire la temporalité, notion difficilement modélisable dans les autres approches. Ce qu'il faut retenir : Un cadre adapté à la structuration du référentiel d'entreprise La structuration d'un référentiel processus suppose une approche selon deux dimensions : le prisme d'analyse et le niveau de détail. Le prisme définit l'angle selon lequel on décrit et correspond aux colonnes du modèle de Zachman, le niveau de détail correspondant globalement aux lignes. Quand on se place à un niveau macro, le modèle est forcément orienté métier et se veut indépendant des outils et technologies mis en uvre. Toute cartographie se trouve donc nécessairement au croisement de ces deux axes, un même modèle ne pouvant traduire tous les prismes et tous les niveaux de détail. De ce point de vue, le modèle de Zachman répond à ce besoin d'organisation du référentiel dans lequel tout modèle doit pouvoir se situer clairement au sein du damier. On notera également qu'en superposant clairement les niveaux métier, logique et physique, ce cadre est compatible avec les standards d'urbanisation du système d'information selon lesquels, les vues métiers, fonctionnelles, applicatives et techniques apparaissent comme autant de couches superposées devant être mises en cohérence. pas à l'organisation de la navigation au sein de celui-ci.
De là à en faire le principal point d'entrée du référentiel d'entreprise, il y a un pas. Parce qu'il vise à couvrir l'intégralité des prismes, le modèle de Zachman présente de nombreuses " cases " destinées aux seuls informaticiens. En faire la page principale d'un référentiel d'entreprise destiné à être partagé par tous n'est donc pas la meilleure façon de rendre ce référentiel abordable et lisible par les acteurs métier. Il est donc préférable de définir les points d'accès aux modèles en fonction des populations visées et du contenu accessible : pour retrouver les procédures qu'il doit suivre, un collaborateur trouvera plus naturel de partir de son département ou de son poste de travail. Pour peu que cette notion soit associée à son profil, il accédera directement aux modèles qui le concernent.
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