Dossier
 
05/06/2007

Fedora ouvre son cœur

Après 8 mois d'attente, nouveautés et améliorations sont au programme de la version 7 de la distribution Linux sponsorisée par Red Hat. Principale évolution, les contributeurs ont désormais la possibilité d'intervenir sur l'intégralité du code source.
  Envoyer Imprimer  

 
En savoir plus
 
 
 

Sur le marché concurrentiel des systèmes d'exploitation libres, Fedora relance l'intérêt des utilisateurs et des développeurs Open Source alors que le projet Unbutu Linux est considéré par beaucoup comme le plus avancé sur ce secteur (à titre d'exemple, Dell vient d'annoncer la commercialisation de PC équipés de cet OS).

Cette nouvelle version, la septième, porte le doux surnom de Moonshine. Red Hat, support de ce projet Linux Open Source, utilise la communauté des utilisateurs et des développeurs de Fedora afin de tester et de faire progresser ses propres distributions commerciales comme le précise Max Spevak, chef de projet Fedora chez l'éditeur : "Fedora représente le devenir de Red Hat Enterprise Linux, c'est la plate-forme sur laquelle la société continuera à tester de nouvelles fonctions pour les inclure ensuite dans ses produits Linux pour entreprises."

Principale modification depuis la version précédente, Fedora 7 donne donc accès à tous les développeurs à l'ensemble du code source. Jusqu'à présent, seuls les développeurs Red Hat avaient la possibilité d'accéder et de modifier le cœur de Fedora, les développeurs externes de la communauté devant se contenter de la partie "extra". Intertitre

Concrètement, les deux dépôts de paquetages ne font plus qu'un. "Cette ouverture devrait permettre d'améliorer la qualité des produits proposés", explique Greg DeKoenigsberg, responsable de la communauté de développeurs chez Red Hat. Pour lui, il s'agit "d'un changement fondamental dans la façon dont nous construisons Fedora, ce qui conduira à un meilleur Red Hat Enterprise Linux avec le temps."

Cette nouvelle stratégie démarque définitivement Fedora de ses concurrents tels que Sun et le projet OpenSolaris (un projet Unix) dont le responsable de projet Stephen Harpster regrettait dernièrement que l'apport de contribution de développeurs extérieurs ne puisse s'effectuer que par email.

L'intégration de la virtualisation

Les nouveautés et améliorations que l'on retrouve dans la dernière version de Fedora sont nombreuses. Les bureaux KDE 3.5.6 (et la suite bureautique KOffice 1.6.2 qui lui est attachée), Gnome 2.18 sont disponibles, ainsi que le bureau 3D Compiz. La fonction "Fast User Switching" permet de basculer d'un utilisateur à un autre. Des applications Open Source sont également présentes, telles que le navigateur Firefox 2, le gestionnaire d'email Thunderbird, la suite bureautique OpenOffice 2.2, et la suite graphique Gimp 2.2.14. Un nouveau thème graphique "Flying High" rafraîchit le tout.

On trouve également sur cette nouvelle version Xen 3.1 et KVM (Kernel-based Virtual Machine). Des logiciels de virtualisation qui permettent de faire fonctionner plusieurs systèmes d'exploitation virtuels sur une seule machine hôte.

Côté sécurité, SELinux, qui permet de gérer des droits d'accès fins se trouve doté d'un nouvel environnement graphique qui se veut plus convivial.

Pour ce qui est de la gestion hardware, le noyau 2.6.21 contient lui aussi son lot de nouveautés : nouvelle pile FireWire, système de gestion de l'énergie amélioré, nouvelle pile Wifi (MAC80211), et nouvelle gestion des disques dur PATA. Le projet "Nouveau" a également été intégré. Il s'agit d'un pilote libre 3D pour les cartes graphiques NVIDIA. Smolt permet de créer des rapports matériels. Sur le terrain du développement enfin, Eclipse 3.2, Mono 1.2.3 et Python 2.5 sont présents à bord.

La possibilité de créer des distributions personnalisées

"Un changement fondamental dans la façon dont nous construisons Fedora"

Autre nouveauté de cette version 7, l'apparition du logiciel Pungi. Cet outil permet de créer des distributions personnalisées de Fedora, déployées par l'intermédiaire d'images disques, de CD, de DVD ou de clé USB. Pungi se veut aussi la marque de fabrique de Fedora qui souhaite développer une stratégie différente de celle de ses concurrents.

Max Spevack explique ainsi qu'Ubuntu tente de répondre à tous les besoins en multipliant les versions de son système, allant jusqu'à des marchés de niche, alors que Fedora ambitionne d'accompagner l'utilisateur dans la création de son propre système de niche.

L'autre attrait de Fedora, c'est sa grande souplesse vis-à-vis des architectures sur lesquelles l'OS peut fonctionner. PC 32 bits et 64 bits, anciens et nouveaux Mac, mais aussi PlayStation 3 de Sony selon l'annonce officielle, une telle souplesse devrait permettre de conquérir de nombreux utilisateurs.

Deux systèmes d'installation et d'exécution coexistent : l'un avec un DVD à installer (une version Fedora classique et une version Fedora Everything qui contient de très nombreux paquetages), l'autre avec le système LiveCD, qui permet de lancer Fedora en utilisant uniquement la mémoire vive de l'ordinateur, pour ceux qui veulent tester le système d'exploitation avant de l'installer de manière définitive. Le LiveCD existe en deux versions, l'un avec le bureau Gnome, l'autre avec le bureau KDE. On trouve également une version USB qui permet de faire fonctionner l'OS à partir d'une unité de stockage externe.

 
En savoir plus
 
 
 

Bien que Fedora ne soit pas aussi simple d'utilisation que ses concurrents directs, Ubuntu, SuSE ou encore Mandriva ; l'amélioration de sa finition, l'assistant d'installation et les outils de configuration permettent toutefois aux utilisateurs d'évoluer de manière très correcte. De plus, la communauté d'utilisateurs, fédéré par des sites tels que Fedora-fr, permet de bénéficier de nombreux conseils et avis.


JDN Solutions Envoyer Imprimer Haut de page

Sondage

Votre entreprise évolue-t-elle vers une informatique bimodale ?

Tous les sondages