Philippe Elie (Riverbed) : "Pour accélérer les flux, nous éliminons la redondance et optimisons la couche TCP"

JDN Solutions. Comment fonctionne techniquement une solution d'accélération WAN ?

Philippe Elie. Notre outil est un peu différent de ce qui se fait sur le marché en ce sens que nous ne faisons pas que de la compression. Notre premier métier, c'est de travailler à l'élimination de la redondance des données. Cela consiste à indexer les données envoyées sur les réseaux LAN. Le gros intérêt par exemple concerne le travail collaboratif où les utilisateurs partagent des dossiers, chacun éditant une partie du dossier. En travaillant simplement sur des approches de cache, la solution d'accélération WAN va envoyer à chaque fois l'ensemble du fichier sur le réseau lors d'une mise à jour. Notre solution n'envoie que les données modifiées, et après compression.

En quoi consiste l'accélération des flux applicatifs qui utilisent le protocole TCP ?

Il faut travailler par domaine, en optimisant par exemple la norme de transfert de fichier CIFS, qui présente un peu les mêmes symptômes que TCP côté optimisation WAN. Je peux aussi citer HTTP, qui véhicule des données au format Web mais exige souvent un certain niveau de performance que le protocole n'est pas en mesure de garantir seul. Nous accélérons HTTP en détectant les différents objets qu'il véhicule pour faire en sorte de les stocker en cache. C'est très intéressant au niveau des pages Web construites dynamiquement. Nous accélérons également les flux SSL, mais sans toucher à l'architecture de sécurité.

Enfin, notre logiciel dispose de plugs-ins pour un certain nombre d'applications comme SAP, Oracle, Peoplesoft. Un autre pan de notre activité touche à l'optimisation des réseaux de stockage. De plus en plus, les clients cherchent à centraliser le stockage, que ce soit pour préparer des plans de reprise d'activité ou pour se rendre conforme vis-à-vis de contraintes comme Sarbanes Oxley ou Bâle II. Nous accélérons tout type de technologie : Fiber Channel, iSCSI ou NAS.

En France, comment se présente votre offre et quelles sont vos références ?

Riverbed a été créée en 2002. Nous disposons aujourd'hui de 500 employés au niveau mondial. En France, la filiale date de 2 ans. Nous avons opté pour une stratégie de distribution totalement indirecte qui s'appuie sur des revendeurs et des grossistes. Nous nous adressons à toutes les sociétés qui ont au moins 2 sites distants. Riverbed est en pleine expension. Nous avons réalisé en 2006 un chiffre d'affaires de 90 millions de dollars, et déjà 100 millions de dollars au premier semestre 2007. En bourse, nous sommes valorisés à plus de 3 milliards de dollars.

En France, nous avons signé des clients comme InVivo, une grande coopérative agricole, Cdiscount, Aelia et Packard Bell. La demande est un peu près la même quel que soit le client. Cela consiste déjà à accélérer le traitement des mails, puis des applications HTTP et HTTPS, et enfin des applications spécifiques de type ERP ou CRM.

Concernant l'offre, nous la présentons de deux manières : sous forme de boîtiers ou de logiciels. Pour les boîtiers, notre gamme va des entreprises qui souhaitent connecter deux petits sites de moins de 10 personnes, jusqu'à des sites centraux où la solution sera capable de traiter plusieurs millions de connexions simultanées. Et sur l'ensemble de cette gamme de boîtiers, vous allez retrouver le même logiciel. Ce dernier point est important car il garantit à nos clients qu'ils pourront faire évoluer dans le temps leur réseau sans remettre en cause la cohérence de leur infrastructure.

Sur le deuxième volet, nous proposons du logiciel pur, sous Windows de manière à équiper un PC portable par exemple. Les mises à jour logicielles sont incluses dans l'offre de support annuelle.