La bataille des OS Linux pour plates-formes mobiles prend de l'ampleur

Les fondations LiMo et Symbian étoffent leurs rangs avec une dizaine de nouveaux membres chacun. Google Android en embuscade, le marché des OS Linux pour plates-formes mobiles s'annonce rude.

En déclarant l'année dernière que 2008 sera marquée par le décollage du marché des plates-formes mobiles tournant sous Linux, Linus Torvalds, père fondateur du système d'exploitation alternatif le plus connu au monde, avait sans aucun doute raison.

Alors que le cabinet d'études ABI Research anticipe une part de marché de 31% pour cette catégorie d'OS d'ici à 2012 - avec 331 millions de plates-formes mobiles qui en seront équipés -, les principaux chantres du système d'exploitation sous Linux pour mobiles gonflent leurs muscles.

Créée en janvier 2007 par un consortium d'entreprises appartenant au domaine des réseaux et télécoms - Motorola, NEC, NTT DOCOMO, Orange, Panasonic, Samsung et Vodafone -, la fondation LiMo vient ainsi de passer à la vitesse supérieure, en annonçant être rejoint par 11 nouveaux membres.

Parmi les principaux venus, on compte ainsi Freescale Semiconductor, VirtualLogix et Telecom Italia, en ordre de bataille aux côtés de Cellon, Esmertec, Longcheer Holdings, MIZI Research, Movial Corporation, PacketVideo Corporation, SK Innoace, et de ZTE Corporation.

La fondation LiMo compte plus d'une cinquantaine de membres et 21 plates-formes mobiles compatibles

Comptant désormais plus d'une cinquantaine de membres, la fondation LiMo a également enfoncé le clou avec le lancement de 7 nouveaux terminaux mobiles fonctionnant sous l'OS Linux maison. A savoir : Motozine ZN5 de Motorola, Foma N906i, N906iµ, N906iL et N706i de Nec, et P906i et P706iµ de Panasonic Mobile Communications, soit un bataillon de 21 appareils en tout, prêts à servir sous les drapeaux de la fondation LiMo.

Tous respectant a minima un certain nombre de spécifications techniques et fonctionnelles édictées par le consortium, tel que le support des formats 3G/HSDPA (High-Speed Downlink Packet Access), mais également un service de positionnement par satellite (GPS), de télévision mobile et de streaming vidéo, sans compter un service avancé de gestion de la messagerie électronique et le support des transactions sécurisées.

Mais la fondation LiMo n'est pas la seule à fourbir ses armes en vue de l'âpre bataille qui s'annonce face au poids lourd Google Android, l'autre environnement d'exploitation pour mobiles basé sur l'OS Linux dont les premiers modèles de terminaux compatibles sortiront avant fin 2008.

Ainsi, la fondation Symbian - lancée une poignée de jours après le rachat par Nokia du reste du capital de l'un des principaux fournisseurs de systèmes d'exploitation mobiles (lire l'article du 25/06/2008) -, a également renforcé ses rangs.

Le profil de ses nouveaux membres s'avère varié, avec des acteurs issus du monde des semiconducteurs (Marvell), de l'édition de logiciels (Aplix , EB, EMCC Software, Sasken et TietoEnator), mais également des opérateurs mobiles (3, America Movil et TIM).

La venue de nouvelles recrues suffira-t-elle aux 2 fondations pour résister à la déferlante Google Android ? Il faudra, pour le savoir, patienter jusqu'à la sortie du prochain smartphone HTC Dream (premier appareil compatible avec cet OS), pour donner un premier élément de mesure de la température du bassin pour chacun : bain bouillonnant ou douche froide.