Alors que l'usage de l'Internet
Protocol ne cesse de grandir, les données qui
transitent dessus évoluent : voix, vidéos,
bases de données, stockage... Pour traiter ces données
diverses, l'IP fait appel à d'autres protocoles spécialisés
comme HTTP pour le Web, TNS pour les bases de données
Oracle, Infiniband dans le stockage. Mais pour utiliser
tout le potentiel des données et du réseau,
IP montre aussi certaines limites en tant que protocole
généraliste. Il est donc accompagné
par des services supplémentaires d'optimisation,
de compression ou d'accélération du trafic
comme par exemple Citrix.
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Gautier Harmel, Qosmos
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"Les spécialistes réseaux parlent de plus en plus de routage
applicatif. Il s'agira non plus de faire prendre une route
différente au paquet en fonction de la seule adresse
IP du destinataire, mais de prendre la bonne route, celle
qui utilisera le tuyau le plus adapté au contenu
qui passe par le lien réseau. Par exemple, si le
contenu est vidéo, il faudra privilégier de
gros tuyaux. SI c'est un mail, au contraire, le flux sera
routé vers un tuyau qui coûte moins cher. C'est
un peu dans l'esprit du VPN
MPLS, qui consiste à affecter faire passer du trafic
dans différentes classes de services en fonction
du contenu. Dans la pratique, cependant, ce concept
n'est pas encore très utilisé", estime
Gautier Harmel, directeur marketing et co-fondateur de Qosmos.
L'IPv6,
annoncé depuis longtemps, ne changera pas la donne
pour autant. Il garde le même concept de routage,
mais allonge la plage d'adresses IP disponible pour les
utilisateurs du protocole. Est-ce pour autant la mort du
protocole IP à terme ? Non, répondent les
experts qui voient plutôt une évolution en
cours via l'encapsulation d'autres protocoles comme
BGP, MPLS, EGP, IGP ou l'algorithme
OSPF. Ainsi, IP se charge uniquement de l'adressage et
confie l'intelligence du routage à un protocole tiers
le temps de remplir sa mission.
"Le sens de l'histoire, c'est la convergence de tous les moyens de
communication possibles par tous les terminaux possibles. Et pour que chacun
puisse communiquer, il faut quelque chose qui fédère ces différents environnement.
IP remplit ce rôle. Il permettra demain à un PC portable, à
un réfrigérateur et à un téléphone, de dialoguer
ensemble. Pour faire une analogie, IP est au PC ce que le langage est à
l'homme. Nous avons besoin d'un langage commun pour nous comprendre. Pourtant,
chaque corps de métier possède son vocabulaire propre, qui ne peut
être compris qu'en possédant les clés de cet univers métier,
un peu comme les protocoles applicatifs encapsulés dans l'IP", analyse
Gautier Harmel.