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Interview
 
07/12/2007

Bernard Benhamou (Ministère de la Recherche) : "Nous voulons que la racine française devienne européenne"

La France vient d'obtenir une partie du contrôle de la toile au forum des Nations Unies sur la gouvernance de l'Internet. Le délégué aux usages de l'Internet auprès du ministre de la Recherche revient sur cet évènement.
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Bernard Benhamou (Délégué aux usages de l'Internet)
 
 
 

Peut-on dire que les Etats-Unis ont lâché du lest ? Depuis la création de l'ICANN, la gouvernance de l'Internet était restée américaine.

Tout a fait, on peut dire que les Etats-Unis ont lâché du lest. Il y avait jusqu'à présent un statu quo sur le rôle des Etat-Unis à propos de la gouvernance de l'Internet. Mais l'autorité du président d'EPC Global, Chris Adcock, a prévalu. La France vient d'obtenir le contrôle d'une racine régionale de l'ONS [ndlr. Object Naming Service], le futur réseau de l'Internet des objets.

Mais il faut aussi comprendre que les enjeux ne sont pas les mêmes que ceux qui portent sur le DNS. Les Etats-Unis se sont toujours refusés à partager le contrôle du DNS qui compte aujourd'hui des centaines de millions d'utilisateurs.

Pour l'ONS (Object Naming Service), il s'agit d'une technologie naissante. C'est une technologie qui est en voie de développement et le rapport de force n'est pas le même. L'enjeu est de créer un Internet des objets qui permettent la mise en réseau de la RFID et de l'Internet.

Quel va être le rôle d'ONS France, la racine régionale de ce nouvel Internet ?

ONS France va avoir un rôle double. Le premier but est de devenir une plateforme pour que les distributeurs puissent utiliser la connexion RFID-Internet. Le second objectif, c'est de permettre aux industriels de s'allier à des entreprises technologiques, comme des opérateurs mobiles pour offrir de nouveaux services.

Quels types de services ?

Je pense à des services qui allient la géolocalisation, l'Internet et le RFID. Cela va permettre aussi la création de centaines de nouveaux services à naître. Le Japon est un pays très en avance sur ce sujet, avec des services de paiement entre autres.

"La grande question sera celle de l'interopérabilité"

Quel est le rôle d'Orange Business Services ?

Orange Business Services est le gestionnaire technique qui à en charge la gestion des serveurs avec à terme la mission de rendre cette base interopérable avec les autres bases qui devraient être créées dans les autres endroits du globe.

Quel peut être le rôle de la France dans les années qui viennent en termes de gouvernance et de recherche et développement ?

La grande question sera celle de l'interopérabilité des différentes bases de par le monde. Nous avons une grande force qui est la puissance économique de l'Union européenne, qui représente un marché important. C'est un atout majeur pour aller vers l'interopérabilité des différentes racines.

Pour ce faire, nous allons déployer des moyens techniques de manière à ce que l'interopérabilité soit possible. La recherche française va participer à la création d'une nouvelle technologie pour arriver à l'élaboration d'un système de racines paritaires et non hiérarchisées. Techniquement, il est tout à fait possible de faire travailler des racines en peer to peer, par exemple.

Donc nous allons vers une racine européenne ?

Oui, nous voulons que la racine française devienne européenne. La France va assurer la prochaine présidence de l'Union européenne. Son rôle dans le domaine de l'ONS sera d'être rassembleur et de fédérer autour d'elle les pays européens pour pousser vers l'avant un segment économique à très forte valeur ajoutée.

 
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Peut-on dire que la structure du réseau reflète la culture politique des différents Etats ?

Oui, complètement. Ce nouveau réseau de l'Internet des objets est naissant et sa construction va s'effectuer en fonction des rapports de force au niveau mondial. La Chine à plusieurs reprises a tenté par exemple de s'isoler avec des technologies particulières et non interopérables comme l'IPV9. Il faut justement éviter que le réseau se morcelle en différents îlots comme cela aurait pu être le cas. Tout l'enjeu de la gouvernance mondiale est là.

 


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