Fabrice Picq (DT, Marie-Claire) "Nous allons nous tourner vers la publication sur mobile"

Suite à une migration massive des sites du groupe, Marie-Claire se positionne sur Internet avec, à l'appui de cette ambition, une équipe de 30 personnes dans la cellule technique.

Depuis combien de temps le groupe Marie-Claire est-il présent sur Internet ?

Le groupe Marie-Claire s'est positionné sur Internet assez tôt, dès les années 2000. Les premiers sites mis en ligne ont été ceux des magazines Famili, et Cuisine et Vins de France. Par la suite, une stratégie éditoriale au niveau du groupe a véritablement été mise en place.

A partir de 2006 tout cela à pris de l'ampleur, et les équipes ont été renforcées. Jusqu'alors, les équipes travaillaient sur une plate-forme Mac. Nous sommes ensuite passés à un système plus performant.

C'est aussi à ce moment là que le groupe s'est rapproché du pure player Magicmaman.com. Ce site, créé en 1998, ciblait les parents et, surtout, possédait un CMS qui intéressait le Groupe Maris-Claire.

En septembre 2007, un GIE (ndlr. Groupement d'Intérêt Economique) a été créé entre les deux acteurs. Des convergences ont été mises en place avec la migration des contenus des sites du groupe Marie-Claire sur la plate-forme de publication de Magicmaman.com, et la mise en place d'équipes éditoriales et commerciales communes. En 2008 enfin, le Groupe Marie-Claire a racheté Magicmaman.com.

Alors, aujourd'hui, de combien de sites se compose le Groupe Marie-Claire ?

14 sites sont présents sur la plate-forme technique. Nous totalisons 4 millions de visiteurs uniques par mois, avec des sites comme Cosmopolitan.fr, Marieclairemaison ou encore Magazine-avantages.fr..

Côté infrastructure, quelle solution avez-vous choisie pour l'hébergement ?

Ecritel est notre prestataire historique depuis 4 ans. Nous sommes sur une offre d'infogérance complète. Ce sont nos serveurs qui sont hébergés chez eux, à peu près une quarantaine. Ce chiffre se décompose en 30% de frontal, 30% de serveurs de base de données, et le reste en serveurs image, messagerie, applicatifs et autres.

"Nous utilisons la méthode Agile. Cela nous permet d'être le plus souple possible"

Et pour la supervision ?

Nous utilisons la suite Open Source Nagios.

Au niveau applicatif, vous utilisez votre propre CMS. Quelles ont été les différentes étapes de création de cet outil ?

Nous sommes véritablement partis de zéro en 2006, pour finaliser le produit en 2007. Mais la réflexion à propos du CMS date de beaucoup plus longtemps, à partir de 2000 en fait.

Un tel projet maison nécessite de grosses ressources internes...

Oui, nous avons une équipe informatique de 30 personnes. Un tiers est affecté à des tâches qui vont de la production à la maintenance en passant par la gestion des opérations marketing au niveau technique. Le reste travaille sur les bases de données et les projets.

Avez-vous adopté une méthode de développement particulière ?

Oui, nous utilisons la méthode Agile. Cela nous permet d'être le plus souple possible, en adéquation avec les projets. Mais de manière générale, l'équipe technique tend à se mettre entièrement à disposition des équipes éditoriales et commerciales.

Dès lors, comment gérer l'urgent et le prioritaire ?

Nous avons mis en place un système de demandes entrantes accompagné de fiches de besoin. Ensuite, suivant le type de besoin, nous planifions ou nous mettons en attente.

"Le budget est validé pour l'année, ce qui permet d'avoir une visibilité sur les ressources interne"

Au niveau de la gestion des gros projets, quel est votre mode de fonctionnement ?

Eh bien il faut dire que nous nous structurons de mieux en mieux. Nous avons adopté un plan d'action annuel site par site. Cela nous permet de prioriser. Ensuite, nous travaillons sur des thématiques diverses, comme l'amélioration de la visibilité des sites, l'audience, ou encore les nouveaux services.

Le budget est validé pour l'année, ce qui permet d'avoir une visibilité sur les ressources internes.

Autre aspect de la vie d'un site Internet, l'audience. Quelles applications utilisez-vous pour la mesurer ?

Pour le reporting, nous utilisons Google Analytics, mais ce n'est pas suffisant. Cet outil donne de bonnes informations, mais pas assez détaillées. Nous utilisons également Xiti, et des outils internes. En fait, nous travaillons beaucoup sur les bases de données, les inscriptions, le profiling, ou encore les historiques.

Enfin, problématique commune à de nombreux sites Internet, la question de la montée en charge. Avez-vous une saisonnalité qui implique de prendre en charge cet aspect ?

Oui, en fait, nous observons d'un point de vue général un second semestre plus fort que le premier. Ensuite, en fonction des sujets éditoriaux, des maronniers, on observe des pics de trafic.

Sur le plan technique, comment gérez-vous ces pics de trafic ?

Il faut d'abord dire que nous avons un contrat avec notre hébergeur qui inclut une bande passante évolutive. Ensuite, en fonction de la situation, nous rajoutons des serveurs. Mais l'infrastructure est conçue à la base pour absorber les pics de charge.

Sur ce point, avec-vous essayé la virtualisation de serveurs pour gagner en souplesse ?

Non, et ce n'est pas prévu. En fait, je crois que la technologie est trop récente pour que l'on s'y risque pour l'instant.

Depuis 2007, vous avez donc effectué un gros travail d'intégration des différents sites sur votre plate-forme. Quels sont désormais vos projets ?

Maintenant que nous avons stabilisé la plate-forme sur les sites, nous avons encore quelques sorties de sites prévues. Mais le gros du travail va consister à l'amélioration de fonctionnalités, du fonctionnel utilisateur, et puis prochainement, nous allons nous tourner vers la publication sur mobile.

C'est ambitieux. Comment comptez-vous procéder ?

Nous avons déjà un atout. Notre CMS supporte nativement la publication sur plate-forme mobile. Maintenant, il faut faire attention et ne pas faire de versions mobiles ou d'applications mobiles comme celles de l'Apple Store uniquement pour le faire. La question que l'on doit se poser est : qu'est ce qui fait la différence ?

Et puis s'il s'agit de proposer une application pour l'Apple Store, nous savons faire, c'est assez simple. Mais quant au développement d'outils qui permettent d'être compatibles sur l'ensemble des appareils mobiles, c'est autre chose. Cela demande des développements spécifiques, des contributions extérieures. Au final, nous réfléchissons très sérieusement à tout cela.

Fabrice Pïcq est le directeur technique du groupe Marie-Claire.