Les annonces
d'expérimentations de télévision par ADSL, le développement
des accès haut débit sont les signes de la vitalité
des marchés de l'audiovisuel et de l'Internet. Les opérateurs
de réseaux câblés s'en réjouissent car, présents sur
ces marchés et ayant déjà acquis une expérience technique
et commerciale, ils entendent y jouer tout leur rôle.
Le
câble est le premier réseau multiservices. Il concerne
un tiers de la population française et compte 3,7 millions
d'abonnés. Si l'ADSL devient un acteur de l'offre audiovisuelle,
les opérateurs du câble sont prêts à relever le défi
de cette nouvelle concurrence.
Pour
autant, il importe que l'Etat établisse des conditions
de concurrence saines, transparentes et équilibrées.
C'est ce que prévoient les directives européennes dites
du "paquet télécom" adoptées le 7 mars 2002, qui consacrent
le principe de neutralité entre toutes les technologies
haut débit, que ce soit l'ADSL, le câble ou le satellite.
Et c'est ce principe qui doit également prévaloir dans
la réglementation et la régulation des services de même
nature quel que soit leur support technologique.
À
ce jour, ces directives, qui devaient être transposées
avant le 25 juillet 2003, ne sont pas encore appliquées
en France. Or, le développement de la concurrence nécessite
que les règles du jeu soient les mêmes pour tous. Aujourd'hui,
ce n'est pas le cas.
Les
câblo-opérateurs, qui ont déjà réalisé des investissements
très importants dans la création de réseaux haut débit
et ont été les premiers à lancer et animer le marché
de l'Internet rapide, subissent toujours des contraintes
réglementaires que ne connaissent pas les autres supports.
Il n'y a plus aucune justification à maintenir la spécificité
législative du câble.
La
transposition des directives est un élément indispensable
d'une concurrence équitable entre les opérateurs de
télécommunications. Un autre élément est l'indépendance
des acteurs. A ce titre, la présence de France Telecom
dans les deux principales boucles locales est néfaste.
Elle empêche toute restructuration du secteur. France
Télécom doit sortir du câble.
Alors,
pourquoi attendre plus longtemps ?
La
France ne doit pas prendre de retard dans la transposition
du paquet télécoms : attendre plus longtemps conduit
à conforter l'inadaptation et les manques de la législation
actuelle, et à maintenir l'industrie des télécoms -
et pas seulement le câble - dans une zone d'insécurité
juridique préjudiciable au développement de la société
de l'information.
C'est
pourquoi nous demandons au Gouvernement et au Parlement
de prendre les mesures nécessaires pour que la nouvelle
réglementation soit applicable dès la fin de l'année.
[PB]
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